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Gosier

[gozje]
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Définitions de « gosier »

Gosier - Nom commun

  • (Anatomie) Partie de la gorge permettant la communication entre le pharynx et l'œsophage.

    Mais si t’as le gosierQu’une armure d’acierMatelasse,Goûte à ce velours,Ce petit bleu lourdDe menaces.
    — Georges Brassens, Le Bistrot
  • (Par analogie) Larynx.

    Quelques ordres fusèrent […]. Aboyés avec la rudesse gutturale d’un gosier poméranien, ils eurent pour effet immédiat de déloger un groupe de feldgraus agglutinés devant la flamme dansante d’un brasero.
    — Jean Vautrin, Les Années faribole

Expressions liées

  • Avoir le gosier en pente (aimer boire)
    Et la pêche l’hiver, qui donne ben d’l’argent… avec ça des bons gosiers, ben en pente…
    — Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé
  • Avoir le gosier sec, brûlant (éprouver une forte sensation de soif.)
  • Coup de gosier (émission de voix liée.)
    Le port de voix doit être exécuté par un coup de gosier moelleux, très lié et sans saccade
  • Gosier d'un rossignol
  • Grand gosier (gros mangeur et/ou gros buveur.)
    Ce n'est pas parce qu'on a le plus grand gosier qu'on chante le mieux. Ceux qui pensaient le contraire ont vite changé d'avis face à ce clabaud sans répit ni talent.
    (Citation fictive)
  • Isthme du gosier (région des voies digestives limitée par la base de la langue, le voile du palais avec ses piliers.)
    La bouche est une cavité située au-dessous des fosses nasales communiquant en avant avec l'extérieur par l'orifice buccal et en arrière avec la cavité pharyngée par l'isthme du gosier
  • À plein gosier (goulûment.)
    Chantant notre chant de marche de Noël à plein gosier va-comme-je-te-pousse (1915, p. 457) :
    — Claudel, Corona Benignitatis

Étymologie de « gosier »

Du vieux français geuse, josier, du bas latin geusiae (bords du gosier), emprunté au gaulois (cf. gallois gewai (glouton)). À rapprocher du lorrain gosse (gosier). La forme la plus ancienne est gosillier, ce qui suppose un primitif gosil.

Usage du mot « gosier »

Évolution historique de l’usage du mot « gosier » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « gosier » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « gosier »

Citations contenant le mot « gosier »

  • L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
    Francis Ponge —  Le parti pris des choses 
  • Grain à grain, la poule emplit son gosier.
    Proverbe espagnol
  • Au milieu de cette existence enragée par la misère, Gervaise souffrait encore des faims qu'elle entendait râler autour d'elle. Ce coin de la maison était le coin des pouilleux, où trois ou quatre ménages semblaient s'être donné le mot pour ne pas avoir du pain tous les jours. Les portes avaient beau s'ouvrir, elles ne lâchaient guère souvent des odeurs de cuisine. Le long du corridor, il y avait un silence de crevaison, et les murs sonnaient creux, comme des ventres vides. Par moments, des danses s'élevaient, des larmes de femmes, des plaintes de mioches affamés, des familles qui se mangeaient pour tromper leur estomac. On était là dans une crampe au gosier générale, bâillant par toutes ces bouches tendues ; et les poitrines se creusaient, rien qu'à respirer cet air, où les moucherons eux-mêmes n'auraient pas pu vivre, faute de nourriture. Mais la grande pitié de Gervaise était surtout le père Bru, dans son trou, sous le petit escalier. Il s'y retirait comme une marmotte, s'y mettait en boule, pour avoir moins froid ; il restait des journées sans bouger, sur un tas de paille. La faim ne le faisait même plus sortir, car c'était bien inutile d'aller gagner dehors de l'appétit, lorsque personne ne l'avait invité en ville. Quand il ne reparaissait pas de trois ou quatre jours, les voisins poussaient sa porte, regardaient s'il n'était pas fini. Non, il vivait quand même, pas beaucoup, mais un peu, d'un oeil seulement ; jusqu'à la mort qui l'oubliait ! Gervaise, dès qu'elle avait du pain, lui jetait des croûtes.  
    Émile Zola — L’Assommoir
  • Vous devez faire erreur », m’a dit le patron il s’appelle Joseph Sanglard, il me l’a dit une heure plus tard en me servant ma cinquième prune, Joseph Sanglard dit Jos Sanglard, ancien fondeur de la Compagnie Minière, et qui a noyé son héritage et sa retraite dans le rachat de l’hôtel, il y a de cela onze ans, pensant être aux petits oignons, les pieds au feu en hiver, et le gosier au frais sous les tonnelles pamprées du printemps […].
    Philippe Claudel — Quelques-uns des cent regrets
  • Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,Dont le doigt nous menace et nous dit :  « Souviens-toi !Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroiSe planteront bientôt comme dans une cible,Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizonAinsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;Chaque instant te dévore un morceau du déliceA chaque homme accordé pour toute sa saison.Trois mille six cents fois par heure, la SecondeChuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voixD’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)Les minutes, mortel folâtre, sont des ganguesQu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !Souviens-toi que le Temps est un joueur avideQui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !  »
    Charles Baudelaire —  Les fleurs du mal
  • La fenêtre creusée dans notre chair s’ouvre sur notre cœur. On y voit un immense lac où viennent se poser à midi des libellules mordorées et odorantes comme des pivoines. Vous voyez ce grand arbre où les animaux vont se regarder : il y a des siècles que nous lui versons à boire. Son gosier est plus sec que la paille et la cendre y a des dépôts immenses…
    Les Champs magnétiques — Glace sans tain

Traductions du mot « gosier »

Langue Traduction
Anglais throat
Espagnol garganta
Italien gola
Allemand kehle
Chinois
Arabe حلق
Portugais garganta
Russe горло
Japonais
Basque eztarria
Corse gola
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.