Le parallélisme – Figure de style [définition et exemples]
Définition du parallélisme
Un parallélisme est une figure de style qui consiste à juxtaposer deux groupes de mots, deux phrases ou deux vers construits sur la même syntaxe. Appelé également construction parallèle, le parallélisme crée un effet équilibré et harmonieux dû à la similitude entre le rythme et la longueur des groupes syntaxiques.
La symétrie entre les éléments répétés donne au texte une certaine régularité. La répétition provoque un effet d’insistance, comme dans cet extrait des « Illusions perdues » :
Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé ; David avait beaucoup pensé, beaucoup médité.
Honoré de Balzac, Illusions perdues
Souligné par les sonorités, le parallélisme de la construction peut également avoir recours à une rime, comme dans le proverbe « Noël au balcon, Pâques aux tisons ».
Cette construction parallèle apporte une certaine harmonie dans la phrase, renforcée par un rythme symétrique.
D’ailleurs, l’étymologie de parallélisme vient du grec ancien παραλληλισμός, parallêlismos, le parallélisme étant par définition, la propriété de ce qui est parallèle ou symétrique.
Parallélisme et hypozeuxe
On rapproche souvent le parallélisme de l’hypozeuxe, qui est une figure se caractérisant par la répétition d’éléments grammaticalement identiques. Les groupes syntaxiques sont repris, apportant ainsi un rythme et une variation au texte.
Selon Marie Françoise Viallon, « chaque verbe a, dans l’hypozeuxe, un sujet grammatical qui lui est propre ou qu’il partage avec les autres verbes dans les mêmes configurations syntaxiques ».
Par exemple, dans cette citation de Victor Hugo « Dieu est l’auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre », la structure grammaticale est conservée.
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Un extrait du poème « L’héautontimorounéos » de Charles Baudelaire contient une succession de propositions construites par parallélisme :
Je suis la plaie et le couteau !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
Exemples de parallélisme
L’ironie blesse, l’humour guérit
Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus
L’ironie peut tuer, l’humour aide à vivre
L’ironie veut dominer, l’humour libère
L’ironie est impitoyable, l’humour est miséricordieux
L’ironie est humiliante, l’humour est humble
Tu dis que tu aimes les fleurs et tu leur coupes la queue,
Jean Cocteau
Tu dis que tu aimes les chiens et tu leur mets une laisse,
Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage,
Alors quand tu dis que tu m’aimes, moi j’ai un peu peur.
Dieu aima les oiseaux et inventa les arbres.
Jacques Deval
L’homme aima les oiseaux et inventa les cages.
J’ai tendresse pour toi, j’ai passion pour elle
Pierre Corneille , Nicomède
Contre vous, contre moi vainement je m’éprouve :
Jean Racine, Phèdre, Acte 2, scène 2
Présente je vous fuis, absente, je vous trouve
[…] dans le soleil d’Afrique et les combats d’Alsace…
Jean de La Fontaine, Le chat et les Deux Moineaux, Fables
Discours de André Malraux, 19 décembre 1964
Un chat contemporain d’un fort jeune Moineau
Fut logé près de lui dès l’âge du berceau […]
L’un s’escrimait du bec, l’autre jouait des pattes.
Il n’avait pas de fange dans l’eau de son moulin.
Victor Hugo, La légende des siècles
Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.
Ô Éternel ! qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ?
La Bible, Psaume 15, traduit de Louis Segond
Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice et qui dit la vérité selon son cœur.
Il ne calomnie point avec sa langue, il ne fait point de mal à son semblable, et il ne jette point l’opprobre sur son prochain.
Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris
Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal
Si j’épouse, Hermas, une femme avare, elle ne me ruinera point ; si une joueuse, elle pourra s’enrichir ; si une servante, elle saura m’instruire ; si une prude, elle ne sera point emportée ; si une emportée, elle exercera ma patience ; si une coquette, elle voudra me plaire ; si une galante, elle le sera peut-être jusqu’à m’aimer ; si une dévote, répondez, Hermas, que dois-je attendre de celle qui veut tromper Dieu, et qui se trompe elle-même ?
Jean de La Bruyère, Les caractères
Un soir, j’ai assis la beauté sur mes genoux
Arthur Rimbaud, Une saison en enfer
Et je l’ai trouvé amère. — Et je l’ai injuriée
[…] Je mes suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l’air du crime.
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