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Conduire

[kɔ̃dµir]
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Définitions de « conduire »

Conduire - Verbe

  • (Forêts) Gérer un bois pour optimiser sa production ; tailler un arbre dans cet objectif.

    Comme un véritable maestro de la nature, il savait conduire la forêt, tailler chaque arbre avec précision pour optimiser leur production.
    (Citation fictive)
  • Accompagner une personne par politesse ou en signe d'honneur.

    C'est avec une courtoisie distinguée que le ministre a conduit la nouvelle ambassadrice jusqu'à la tribune, élevant ainsi l'acte simple de l'accompagnement à un geste d'honneur.
    (Citation fictive)
  • Orienter, guider quelqu'un vers une finalité précise tant sur le plan physique que moral.

    L’embastillement sanitaire et épidémiologique peut pour autant nuire davantage que l’emmurement volontaire de l’abstraction créative ? Peut-il conduire à un esseulement frisant la déréliction ?
    — Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés
  • Diriger, mener ou guider vers un emplacement spécifique.

    Il me conduisit à travers d'innombrables et immenses salles, dans lesquelles il me présenta à des hordes de gens, dont j'oubliais les noms au fur et à mesure qu'il les énonçait.
    — Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements
  • Manœuvrer un véhicule.

    (Absolument) Ce chauffeur conduit bien.
  • Inciter à entreprendre une action spécifique.

    La supposition d'un virus morbilleux et de la contagion de la rougeole conduisit un Anglais célèbre , le docteur Home, à tenter l’inoculation de cette maladie.
    — Dictionaire des Sciences médicales, Paris : C.-L.-F. Panckoucke
  • Superviser ou être responsable des travaux matériels ainsi que diriger des projets intellectuels ou moraux.

    Le « Pourquoi pas », succéda au « Français » qui conduisit dans l’Antarctique en 1903-1905 la première expédition polaire française de longue haleine.
    — Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland
  • Exercer une autorité ou commandement sur.

    Il ne s'agit plus de mener une grande guerre terrestre en Europe, mais de conduire des opérations impromptues (contingency) dans un ensemble interarmées et interallié, par tous les temps, en frappant simultanément dans toute la profondeur du champ de bataille, en utilisant touts les moyens pour écraser l'ennemi rapidement et avec le minimum de pertes.
    — Défense nationale, n° 5-9
  • Diriger musicalement un ensemble orchestral.

    Dans la symphonie subtile de la vie, il a su conduire l'orchestre avec une maestria incontestable.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Cet engin se conduit aisément
  • Cette route nous conduit à la ville
  • Conduire l'action d'une comédie
  • Conduire l'étoffe bois à bois (mesurer l'étoffe sans l'étirer.)
  • Conduire la pierre (la mener sur des rouleaux jusqu'à la sortie de la carrière.)
  • Conduire le deuil (marcher en tête du convoi funèbre.)
  • Conduire quelqu'un en bateau (se jouer de quelqu'un avec de fausses promesses.)
  • Conduire quelqu'un en prison
  • Conduire sa barque (savoir mener ses affaires)
    Le pirate doit savoir conduire sa barque aussi bien sinon mieux que les navigateurs qu'il brave.
    — Hubert Haddad, Evene.fr - Mars 2006
  • Conduire ses hommes au combat
  • Conduire ses invités à la porte de la maison
  • Conduire un ami à la gare
  • Conduire un arbre (diriger par la taille son développement.)
  • Conduire un avion, une automobile
  • Conduire un cheval à l'abattoir
  • Conduire un cheval étroit ou large (lui faire parcourir un cercle plus ou moins grand.)
  • Conduire un orchestre
  • Conduire un tableau
  • Conduire une femme à l'autel (l'épouser.)
  • Conduire une futaie, une forêt (l'aménager.)
  • Conduire une ligne (la faire passer par différents points)
  • Corps qui conduisent la chaleur, l'électricité
  • Façon de se conduire
    La meilleur façon de se conduire avec un femme, c'est de lui faire l'amour si elle est belle, et de le faire avec une autre si elle est laide.
    Oscar Wilde
  • La misère conduit l'homme au désespoir ou à voler
  • La sagesse conduit le philosophe
  • Savoir conduire, permis de conduire
  • Se conduire bien, mal
  • Se laisser conduire
    Il faut aussi qu'il soit sensible à l’aiguillon, obéissant à la voix et bien dressé ; mais ce n'est que peu à peu et en s'y prenant de bonne heure, qu'on peut accoutumer le bœuf à porter le joug volontiers, et à se laisser conduire aisément.
    — Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle des animaux
  • Se laisser conduire au spectacle (accepter une invitation.)
  • Se laisser conduire comme un enfant (faire preuve d'une grande docilité)

Étymologie de « conduire »

Du latin conducere (mener ensemble), composé du préfixe con- (ensemble) et du verbe ducere (conduire, mener). Vers 980, on retrouve le terme conducent (conduisent).

Usage du mot « conduire »

Évolution historique de l’usage du mot « conduire » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « conduire » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « conduire »

Antonymes de « conduire »

Citations contenant le mot « conduire »

  • Demain, apprendre l’espace en ville sera aussi utile que d’apprendre à conduire.
    Wernher von Braun
  • On peut conduire un cheval à l'abreuvoir, mais non le forcer à boire.
    Proverbe anglais
  • Le malheur est ainsi que tout peut y conduire.
    Jean Filiatrault — Le refuge impossible
  • Les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauraient m'aveugler.
    Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette — La Princesse de Clèves
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • L'infini ne peut guère conduire qu'à zéro et réciproquement.
    Pierre Dac
  • La sincérité absolue ne peut conduire qu'à l'immobilité ou à la folie.
    Marcel Jouhandeau — Algèbre des valeurs morales
  • Clochers d'église - des entonnoirs renversés pour conduire les prières au ciel.
    Georg Christoph Lichtenberg

Traductions du mot « conduire »

Langue Traduction
Anglais drive
Espagnol conducir
Italien guidare
Allemand fahrt
Chinois 驾驶
Arabe قيادة
Portugais dirigir
Russe водить машину
Japonais ドライブ
Basque drive
Corse cunduce
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.