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Cour
Définitions de « cour »
Cour - Nom commun
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Lieu extérieur appartenant à une habitation, entouré de constructions ou de murs.
[…] je regardais les gens entrer dans la cour, les hommes en redingotes sombres, les femmes long voilées de noir.
— Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle -
Assemblée ou groupe de personnes gravitant autour d'un souverain, d'une personnalité importante ou au sein d'institutions spécifiques (cour royale, cour de justice).
La cour ! s’écria un chevalier de Malte ; mais tant qu’il y aura un roi, il y aura une cour, c’est-à-dire des flatteurs, des parasites, des fats qui se croiront seuls nobles, et dépouilleront la noblesse.
— Julie de Querangal, Philippe de Morvelle -
(Figuré) Ensemble des individus cherchant à obtenir les faveurs d'une personne par leurs flatteries et leur présence assidue.
Et tous de le flatter, et de l’entourer d’une cour dont il ne peut être dupe, mais dont se gonfle sa vanité.
— Jean Rogissart, Passantes d’Octobre -
(Monarchie) Le souverain accompagné ses ministres; l'ensemble formant le gouvernement monarchique.
La cour célébrait les noces madame Marguerite Valois fille du roi Henri II sœur du roi Charles IX avec Henri Bourbon roi Navarre.
— Alexandre Dumas, La Reine Margot -
Marque respect adressée à quelqu'un par gestes attentions visant séduire obtenir sa faveur bienveillance.
[…] elle accepta lui fleurs menus témoignages tendresse encombrent toutes cours faites prétendues […]
— Honoré Balzac, Modeste Mignon -
Instance judiciaire supérieure traitant affaires importantes selon droit juridiction donnés.
Il ’était formé cette époque non pas tribunaux —la justice respectait elle n’ordonne pas l’assassinat innocents— mais cours prévôtales.— Réponse Raspail père avocat général lors procès François-Vincent Raspail 12 février 1874)
Expressions liées
- Aller vivre à la cour
- Avoir bouche à cour
- Cour des fermes, cour des miracles (endroit où se retrouvaient mendiants et truands et où disparaissaient comme par miracle les infirmités qu'ils affectaient au-dehors.)
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Cour du commerce
Le club des Cordeliers, à la cour du Commerce
— Erckmüller-Chatraine, Histoire d'un paysan - Cour intérieure
- Cour(s) d'amour (société(s) de personnes qui au Moyen Âge s'étai(en)t formée(s) en Provence pour y débattre notamment de questions de galanterie)
- Côté cour, côté jardin
- Entre cour et jardin
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Faire la cour à
Il aime mieux faire la cour à M. le Ministre de l'Intérieur qu'à l'épicier du coin de la rue
— Stendhal, Le Rouge et le Noir - Faire partie de la cour
- Faire sa cour aux dépens de quelqu'un
- Faire un doigt, un brin de cour
- Hors cour
- Jouir de faveur à la cour
- La cour céleste (le paradis)
- Messieurs, la cour
- Renvoyer un jugement hors cour
- Va pleurer dans la cour (laisse-nous tranquille)
- Être bien/mal en cour il n'y avait pas de bonnes manières qu'on ne lui fît à la mule du pape
- Être sur la cour (être au chômage quand on se trouve en prison)
Étymologie de « cour »
Du bas latin curtis (« cour de ferme » puis « enclos comprenant maison et jardin, tenure ») qui donne l’ancien français cort (« ferme, exploitation agricole » puis « centre d’exploitation d’un fisc, résidence royale » et « entourage du roi, personnel de la cour royale ») avec une très probable influence du latin médiéval curia sur la graphie actuelle sans t final. Le mot curtis est issu du latin cohors (« enclos, cour de ferme » et, en langage militaire « cohorte »). Le terme cohors à son tour est issu de cum « avec » et de hortus « jardin clos ».Usage du mot « cour »
Évolution historique de l’usage du mot « cour » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « cour » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « cour »
Antonymes de « cour »
Citations contenant le mot « cour »
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Amitié de cour, foi de renards et société de loups.
Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort — Maximes et pensées -
La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c’est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d’un grain de blé, là d’un pois, ailleurs presque d’une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles, elle se suspend en berlingots convexes.
Francis Ponge — « La Pluie » -
On ne met pas impunément plusieurs coqs dans une même basse-cour.
Madeleine Ferron — Sur le chemin Craig -
Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
Jean Anouilh — Antigone -
Il faut chanter dans le micro comme si on faisait la cour à une femme.
Henri Salvador -
Une monarchie corrompue ce n'est pas un Etat ; c'est une cour.
Montesquieu -
Qui est souvent à la cour du roi, finit toujours par trahir ses amis.
Proverbe africain -
La cour est comme un édifice de marbre ; je veux dire qu'elle est composée d'hommes fort durs, mais fort polis.
Jean de La Bruyère — Les Caractères, De la cour
Traductions du mot « cour »
Langue | Traduction |
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Anglais | court |
Espagnol | corte |
Italien | corte |
Allemand | gericht |
Chinois | 法庭 |
Arabe | محكمة |
Portugais | tribunal |
Russe | суд |
Japonais | 裁判所 |
Basque | epaitegian |
Corse | tribunale |