Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « discourir »
Discourir
[diskurir]
Définitions de « discourir »
Discourir - Verbe
-
S'exprimer oralement ou par écrit sur un sujet de manière développée.
Ils l’entourèrent, discourant tous à la fois et voulant, comprit-il, qu’il les menât immédiatement à l’endroit où il avait laissé l’aéroplane.
— H. G. Wells, La Guerre dans les airs -
Tenir des propos longs et souvent superflus.
[…], M. de Persigny discourait à perte de vue, au hasard de l’improvisation, sans se préoccuper de la discrétion de ses interlocuteurs.
— Gustave Rothan, Souvenirs diplomatiques : L'Europe et l'avènement du Second Empire
Expressions liées
- Ne faire que discourir (Ne dire que des choses frivoles et inutiles)
Étymologie de « discourir »
Du latin discurrere, composé de dis-, préfixe, et currere, courir.Usage du mot « discourir »
Évolution historique de l’usage du mot « discourir » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « discourir » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « discourir »
Citations contenant le mot « discourir »
-
Quand j'entends discourir des cons au restaurant, je suis affligé, mais je me console en songeant qu'ils pourraient être à ma table.
Frédéric Dard -
Mieux vaut agir que discourir.
Proverbe français -
Il ne s'agit plus de discourir sur ce que doit être l'homme de bien mais de devenir un homme de bien.
Marc-Aurèle -
J’ai vu qu’en cherchant à connaître, nous n’apprenons qu’à discourir.
François Régnier-Desmarais -
Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d'être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller.
Jack Kerouac — Sur la route -
Parler, et à plus forte raison discourir, ce n'est pas communiquer... c'est assujettir.
Roland Barthes — Discours au collège de France -
Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre; il dort peu, et d’un sommeil fort léger; il est abstrait, rêveur, et il a avec de l’esprit l’air d’un stupide: il oublie de dire ce qu’il sait, ou de parler d’événements qui lui sont connus; et s’il le fait quelquefois, il s’en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n’ose les lever sur ceux qui passent. Il n’est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se retire si on le regarde. Il n’occupe point de lieu, il ne tient point de place; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur ses yeux pour n’être point vu; il se replie et se renferme dans son manteau; il n’y a point de rues ni de galeries si embarrassées et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu. Si on le prie de s’asseoir, il se met à peine sur le bord d’un siège; il parle bas dans la conversation, et il articule mal; libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. Il n’ouvre la bouche que pour répondre; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu’il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c’est à l’insu de la compagnie: il n’en coûte à personne ni salut ni compliment. Il est pauvre.
Phédon — « Des Biens de fortune » -
Mardi prochain, lorsque vous trouverez Henriette en train de coudre à vous attendre, vous lui direz avant même qu’elle vous ait demandé quoi que ce soit : “Je t’ai menti, comme tu t’en es bien doutée ; ce n’est pas pour la maison Scabelli que je suis allé à Rome cette fois-ci, et c’est en effet pour cette raison que j’ai pris le train de huit heures dix et non l’autre, le plus rapide, le plus commode, qui n’a pas de troisième classe ; c’est uniquement pour Cécile que je suis allé à Rome cette fois-ci, pour lui prouver que je l’ai choisie définitivement contre toi, pour lui annoncer que j’ai enfin réussi à lui trouver une place à Paris, pour lui demander de venir afin qu’elle soit toujours avec moi, afin qu’elle me donne cette vie extraordinaire que tu n’as pas été capable de m’apporter et que moi non plus je n’ai pas su t’offrir ; je le reconnais, je suis coupable à ton égard, c’est entendu, je suis prêt à accepter, à approuver tous tes reproches, à me charger de toutes les fautes que tu voudras si cela peut t’aider le moins du monde à te consoler, à atténuer le choc, mais il est trop tard maintenant, les jeux sont faits, je n’y puis rien changer, ce voyage a eu lieu, Cécile va venir • tu sais bien que je ne suis pas une si grande perte, ce n’est pas la peine de fondre en larmes ainsi…”Mais vous savez bien qu’elle ne pleurera nullement, qu’elle se contentera de vous regarder sans proférer une parole, qu’elle vous laissera discourir sans vous interrompre, que c’est vous, tout seul, par lassitude, qui vous arrêterez, et qu’à ce moment-là vous vous apercevrez que vous êtes dans votre chambre, qu’elle est déjà couchée, qu’elle est en train de coudre, qu’il est tard, que vous êtes fatigué de ce voyage, qu’il pleut sur la place.
Michel Butor — La Modification
Traductions du mot « discourir »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | to talk |
Espagnol | hablar |
Italien | parlare |
Allemand | sprechen |
Chinois | 说话 |
Arabe | لكي نتكلم |
Portugais | falar |
Russe | говорить |
Japonais | 話す |
Basque | hitz egin |
Corse | parlà |