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Fouler

[fule]
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Définitions de « fouler »

Fouler - Verbe

  • Comprimer avec force au moyen des pieds, des mains ou d'un dispositif.

    (Par extension) Fouler la vendange.
  • Marcher sur un lieu en le pressant.

    Tu croyais fouler le sol ferme, une piste — une pissate — te fier à son gazon honnête, il branle au même instant, la vase qu'il dissimule fait irruption à la surface, gargouille, emplit ta chaussure de sa rouille putride. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  • Soumettre à une oppression par des charges excessives ou des traitements injustes.

    Hélas ! la guerre foulait maintenant tout le royaume du nord au midi, du couchant au levant, suivie de ses deux compagnes assidues, la peste et la famine.
    — Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux
  • (Se) Blesser par un choc ou une compression excessive.

    — Eh bien tu vois moi aussi tout de suite après t'avoir quitté hier j'ai fait une faute de carre en pleine vitesse je ne sais pas comment c'est arrivé je me suis un peu foulé le poignet. — (Isabelle Tonarelli Jeunes femmes Éditions B Valiquette 1943 page 106)

Expressions liées

  • Fouler aux pieds/du pied/sous les pieds (marcher avec violence sur quelque chose ou quelqu'un écraser sous ses pieds.)
  • Fouler du pied/aux pieds/sous les pieds (traiter avec un très grand mépris dédaigner.)
  • Fouler l'herbe
  • Fouler la terre, le sol (la/le tasser)
  • Fouler le feutre, fouler les chapeaux
  • Fouler le raisin (écraser, presser les raisins pour en faire sortir le jus.)
  • Fouler les peaux, les cuirs (les apprêter, les préparer.)
  • Fouler les étoffes (les apprêter, les travailler dans un foulon.)
  • Fouler une enceinte (Faire battre ou parcourir un terrain par le limier ou par la meute)
  • Fouler une récolte (écraser avec les pieds, sous les pattes d'animaux ou avec un outil, pour extraire le grain.)
  • Se fouler la rate (se donner beaucoup de mal, faire un gros effort.)
  • Se fouler le tempérament (se donner beaucoup de mal, faire un gros effort.)
  • Se fouler quelque chose
  • Se la fouler ou absol, se fouler (se donner beaucoup de mal, faire un gros effort.)
  • Tonneau à fouler
    ... − foulonnage au tonneau à fouler (...), gros tonneau cylindrique de 2 à 3 mètres de diamètre, placé horizontalement et tournant autour de son axe horizontal à une vitesse d'environ 10 tours par minute, où les peaux sont brassées par la rotation en même temps qu'elles sont rincées par un courant d'eau intérieur...
    — Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux

Étymologie de « fouler »

Du bas-latin fullare (exercer le métier de foulon), du latin fullo (foulon). Le terme est également présent dans diverses langues romanes : wallon foler, provençal folar, follar, espagnol hollar, italien follare. Ces mots dérivent tous d'un radical latin full, que l'on retrouve dans fullo (foulon) et fulcire (appuyer). Le sens de « fouler » (serrer, presser) a ensuite été étendu pour désigner une « foule » (presse de gens).

Usage du mot « fouler »

Évolution historique de l’usage du mot « fouler » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « fouler » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « fouler »

Antonymes de « fouler »

Citations contenant le mot « fouler »

  • « On a oublié ce qu’était une scène ! On n’a pas beaucoup dormi ces derniers jours, mais on est en pleine forme et on a vraiment hâte de retrouver les copains et les danseurs ». Ar C’hi WaWa est fin prêt à fouler de nouveau les planches, à l’occasion du concert de l’été, ce samedi 11 juillet, à la salle Arvest de Pleyben.
    Le Telegramme — À Pleyben, Ar C’hi WaWa prêt à partager son énergie - Pleyben - Le Télégramme
  • Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre; il dort peu, et d’un sommeil fort léger; il est  abstrait, rêveur, et il a avec de l’esprit l’air d’un stupide: il oublie de dire ce qu’il sait, ou de parler d’événements qui lui  sont connus; et s’il le fait quelquefois, il s’en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais  froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur  avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses  affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble  craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n’ose les lever sur ceux qui passent. Il n’est jamais du nombre de  ceux qui forment un cercle pour discourir; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se  retire si on le regarde. Il n’occupe point de lieu, il ne tient point de place; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur  ses yeux pour n’être point vu; il se replie et se renferme dans son manteau; il n’y a point de rues ni de galeries si  embarrassées et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu. Si on  le prie de s’asseoir, il se met à peine sur le bord d’un siège; il parle bas dans la conversation, et il articule mal; libre  néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. Il  n’ouvre la bouche que pour répondre; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu’il  soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c’est à l’insu de la compagnie: il n’en coûte à personne ni salut ni compliment.  Il est pauvre.
    Phédon — « Des Biens de fortune »
  • ŒDIPE — […] Est-il homme plus abhorré des dieux ? Étranger, citoyen, personne ne peut plus me recevoir chez lui, m'adresser la parole, chacun me doit écarter de son seuil. Bien plus, c'est moi-même qui me trouve aujourd'hui avoir lancé contre moi-même les imprécations que tu sais. A l'épouse du mort j'inflige une souillure, quand je la prends entre ces bras qui ont fait périr Laïos ! Suis-je donc pas un criminel ? suis-je pas tout impureté ? puisqu'il faut que je m'exile, et qu'exilé je renonce à revoir les miens, à fouler de mon pied le sol de ma patrie ; sinon, je devrais tout ensemble entrer dans le lit de ma mère et devenir l'assassin de mon père, ce Polybe qui m'a engendré et nourri. Est-ce donc pas un dieu cruel qui m'a réservé ce destin ? On peut le dire, et sans erreur.
    Sophocle — Œdipe-roi

Traductions du mot « fouler »

Langue Traduction
Anglais tread
Espagnol huella
Italien filo
Allemand treten
Chinois
Arabe منبسط
Portugais piso
Russe протектор
Japonais トレッド
Basque errodadura
Corse treccia
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.