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Haro

[aro]
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Définitions de « haro »

Haro - Interjection

  • (Désuet) Exclamation d'une personne se considérant victime pour solliciter l'attention ou demander de l'aide.

    Haro, haro, le grand et le mineur !
    — François VILLON, Le Testament
  • (Chasse) Cri poussé par les chasseurs pour stimuler les chiens durant la chasse.

    Dans le silence matinal de la forêt, le haro des chasseurs retentit, déchirant l'aube, galvanisant les chiens à leurs trousses.
    (Citation fictive)
  • (Figuré) Manifestation bruyante de réprobation ou de rejet à l'encontre d'une personne ou d'une chose.

    Haro sur l’huile de palme, accusée de contribuer à la déforestation et d’être nocive pour nos artères.
    — Huile indésirable, dans L’Usine nouvelle n° 3186

Haro - Nom commun

  • (Hist.) Ancienne procédure en Normandie permettant d'opposer un arrêt immédiat à une action ou de saisir la justice, parfois utilisée pour signifier la fin d'une vente au Moyen Âge.

    (Figuré) …il se fit une clameur de haro sur l’orgueil du négociant ; son affectation à ne voir personne, à ne pas descendre au Havre, fut alors remarquée et attribuée à un mépris dont se vengea le Havre en mettant en question cette soudaine fortune.
    — Honoré de Balzac, Modeste Mignon
  • (Par ext.) Expression publique de désapprobation visant à discréditer ou rejeter une personne ou une chose.

    Ce fut d’abord un grand haro parmi les amis de Rodolphe lorsqu’ils apprirent son mariage.
    — Henry Murger, Scènes de la vie de bohème

Expressions liées

  • Affronter le haro
  • Clameur de haro (clameur poussée par quelqu'un pour attirer l'attention sur le coupable d'un forfait.)
    Il se fit une clameur de haro sur l'orgueil du négociant; son affectation à ne voir personne
    — Honoré de Balzac, Modeste Mignon
  • Crier haro sur le baudet
  • Crier haro sur quelqu'un ou quelque chose (désigner quelqu'un à la réprobation générale en le faisant passer pour coupable.)
  • Dès qu'il eut parlé, tout le monde cria haro sur lui
  • Faire haro sur quelqu'un
  • Haro sur le baudet
    Par terre tout est insurgé; par mer les Anglais me guettent; si je réussis, qui m'en saura gré? si j'échoue, haro sur le baudet
    — Courier, Lettres Françaises et Italiennes

Étymologie de « haro »

Du XIIe siècle, de l'ancien français hara (« au secours, à l'aide »), et plus avant, de l'ancien bas francique hara (« ici »). Voir here en anglais, här en suédois. Une autre opinion propose que haro représente ha Raoul, un appel à Rollon, premier duc de Normandie. Cependant, cette hypothèse est contestée et une autre étymologie propose l'ancien haut allemand, hera ou hara, ancien saxon, herod, qui signifie ici. Ainsi, le sens de haro serait : viens ici, viens à mon secours.

Usage du mot « haro »

Évolution historique de l’usage du mot « haro » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « haro » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « haro »

Citations contenant le mot « haro »

  • À ces mots, on cria haro sur le baudet.
    Jean de La Fontaine — Fables, les Animaux malades de la peste
  • Une expérience qui a marqué de nombreux petits Français, fascinés par la fameuse collection « Un livre dont vous êtes le héros », au sein de laquelle Gallimard publie les Défis fantastiques et d’autres séries de livres-jeux, comme le célèbre Loup solitaire, depuis 1983. Seulement, plusieurs décennies après cette découverte, Florent Haro ne s’en remet toujours pas. Et il n’est pas le seul. Avec d’autres passionnés de Défis fantastiques, il a publié la traduction du jeu de rôle officiel de l’univers Titan, via leur association Scriptarium.
    L'Éclaireur Fnac — Défis Fantastiques : 40 ans d'aventures dont vous êtes le héros
  • Dès qu'on évoque le rôle de l'interprétation analogique dans une argumentation ou une invention scientifiques, on entend aussitôt crier haro sur la métaphore.
    J.-C. Passeron — Analogie
  • Alors, le Belleau, proclamant l’innocence des siens et sa propre innocence, demanda que le haro de la justice bannerette fût crié sur lui.
    Henri Béraud — Le Bois du templier pendu
  • Un mal qui répand la terreur,Mal que le ciel en sa fureurInventa pour punir les crimes de la terre,La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,Faisait aux animaux la guerre.Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :On n’en voyait point d’occupésÀ chercher le soutien d’une mourante vie ;Nul mets n’excitait leur envie ;Ni loups ni renards n’épiaientLa douce et l’innocente proie ;Les tourterelles se fuyaient :Plus d’amour, partant plus de joie.Le lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,Je crois que le ciel a permisPour nos péchés cette infortune.Que le plus coupable de nousSe sacrifie aux traits du céleste courroux ;Peut-être il obtiendra la guérison commune.L’histoire nous apprend qu’en de tels accidentsOn fait de pareils dévouements.Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgenceL’état de notre conscience.Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,J’ai dévoré force moutons.Que m’avaient-ils fait ? nulle offense ;Même il m’est arrivé quelquefois de mangerLe berger.Je me dévouerai donc, s’il le faut : mais je penseQu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi ;Car on doit souhaiter, selon toute justice,Que le plus coupable périsse.Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi ;Vos scrupules font voir trop de délicatesse.Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce,Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes, seigneur,En les croquant, beaucoup d’honneur ;Et quant au berger, l’on peut direQu’il était digne de tous maux,Étant de ces gens-là qui sur les animauxSe font un chimérique empire.Ainsi dit le renard ; et flatteurs d’applaudir.On n’osa trop approfondirDu tigre, ni de l’ours, ni des autres puissances,Les moins pardonnables offenses :Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,Au dire de chacun, étaient de petits saints.L’âne vint à son tour, et dit : J’ai souvenanceQu’en un pré de moines passant,La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense,Quelque diable aussi me poussant,Je tondis de ce pré la largeur de ma langue ;Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.À ces mots, on cria haro sur le baudet.Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangueQu’il fallait dévouer ce maudit animal,Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.Sa peccadille fut jugée un cas pendable.Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !Rien que la mort n’était capableD’expier son forfait. On le lui fit bien voir.Selon que vous serez puissant ou misérable,Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
    Jean de La Fontaine — Les animaux malades de la peste

Traductions du mot « haro »

Langue Traduction
Anglais haro
Espagnol haro
Italien haro
Allemand haro
Chinois
Arabe هارو
Portugais haro
Russe аро
Japonais ハロ
Basque haro
Corse haro
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.