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Allongé

[alɔ̃ʒe]
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Définitions de « allongé »

Allongé - Nom commun

  • Café auquel on ajoute de l'eau pour en augmenter le volume et réduire l'intensité.

    Elle réapparaît au bout de deux minutes, pend son manteau à une patère, commande un allongé au serveur et vient s’asseoir devant Simon qui la dévisage en silence.
    — Alain Beaulieu, Le Fils perdu

Allongé - Adjectif

  • Qui présente une plus grande longueur par rapport à d'autres objets de même nature, caractérisé par une forme élancée.

    Dans le ballet des ombres, les silhouettes des peupliers se dessinaient, allongées et gracieuses, comme une élégance sculptée par le vent.
    (Citation fictive)
  • Se dit de quelqu'un ou quelque chose disposé en position horizontale.

    Étendu comme un chat au soleil, il savourait l'instant en silence.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Allonger la courroie (dépenser avec la plus grande parcimonie.)
    Dutocq, libertin fieffé, devait encore vingt-mille francs sur sa charge, et, dans l'espérance du succès, il espérait, en termes familiers, allonger la courroie jusqu'à la fin de l'année 1840.
    — Balzac, Les Petits bourgeois
  • Allonger la ligne (espacer davantage les vaisseaux qui composent une escadre.)
    ... le vitrage de l'atelier a des échappées sur la large plaine, et, au bout de l'horizon, on voit s'allonger la ligne immobile de la forêt.
    — Hippolyte Taine, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge
  • Allonger la mine, le nez de quelqu'un (lui causer de la surprise, une déception, un déplaisir)
  • Allonger la nage (donner une amplitude plus grande aux coups d'avirons.)
  • Allonger la sauce (faire traîner en longueur un discours, un récit, etc. sans rien ajouter au fond.)
  • Allonger le bras, la main (tendre le bras, la main pour montrer, prendre quelque chose)
  • Allonger le parchemin (faire tirer un procès en longueur en multipliant les écritures et les formalités.)
  • Allonger le tir (augmenter la portée d'une arme)
  • Allonger un billet, une somme d'argent (donner ce billet, payer, rembourser cette somme)
  • Allonger un boxeur au tapis, allonger quelqu'un d'un coup de poing (l'étendre à terre.)
  • Allonger un cordage (le développer dans le sens de la longueur.)
  • Allonger un vaisseau (le couper transversalement et intercaler un tronçon qui augmentera la longueur du bâtiment.)
  • Allonger une raclée, une gifle
  • Allonger une sauce (ajouter de l'eau ou du bouillon à une sauce pour la rendre moins forte, moins épaisse)
  • Allonger une substance, une liqueur (mélanger une substance à une autre substance, une liqueur à une autre.)
  • Cotylédons allongés (cotylédons qui sont deux fois plus longs que larges.)
  • Cou allongé, tête allongée
  • Formes allongées (deux doublets phonétiques, est dite parfois forme allongée, mais plus proprement forme pleine par apposition à telle autre forme, dite réduite.)
    À travers le paysage tourmenté par l'éruption, la lave se déversait en longues coulées fritteuses, rappelant étrangement les formes allongées et irrégulières des frites que l'on pourrait retrouver dans une assiette bien terrestre.
    (Citation fictive)
  • Le boulevard des allongés (le cimetière.)
  • Les allonger (régler, payer.)
    Les pattes du canard sont courtes, il est vrai ; mais les allonger ne lui apporterait rien.
    Tchouang-Tseu
  • Les allongés (nom de différents groupes d'aranéides, dans la méthode de Walkenaër.)
    À côté de chaque lit, était une petite table de nuit ripolinée, où les allongés avaient leurs objets personnels, les objets personnels tolérés; rares étaient les photographies; plus fréquents, parce que jour de visite, les paquets de bonbons acidulés ou de gaufrettes.
    — Maurice Druon, Les Grandes familles
  • Moelle allongée (la moelle qui remplit la cavité de toutes les vertèbres depuis le cerveau jusqu'à l'os sacrum.)
    L'activité des muscles respiratoires, qui meuvent le thorax de façon plus ou loins rapide et commandent la pénétration de l'air dans les poumons, dépend de cellules nerveuses de la moelle allongée.
    — Alexis Carrel, L'Homme, cet inconnu
  • Être aux allongés (être enterré, être mort.)

Usage du mot « allongé »

Évolution historique de l’usage du mot « allongé » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « allongé » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Antonymes de « allongé »

Citations contenant le mot « allongé »

  • Les marins avaient déjà allongé les cadavres dans un coin, par rang de taille. Deux autres rebelles, collés contre un bout de mur, attendaient, les bras levés.
    Raymond Queneau — On est toujours trop bon avec les femmes
  • Plus tard, j'ai appris que les médecins pouvaient faire venir des ambulances en urgence. Plus tard, j'ai appris que mon fils aurait dû être transporté allongé jusqu'à l'hôpital.
    Laure Adler — À ce soir
  • Pour la troisième fois, j'ai refusé de recevoir l'aumônier. Je n'ai rien à lui dire, je n'ai pas envie de parler, je le verrai bien assez tôt. Ce qui m'intéresse en ce moment, c'est d'échapper à la mécanique, de savoir si l'inévitable peut avoir une issue. On m'a changé de cellule. De celle-ci, lorsque je suis allongé, je vois le ciel et je ne vois que lui. Toutes mes journées se passent à regarder sur son visage le déclin des couleurs qui conduit le jour à la nuit. Couché, je passe les mains sous ma tête et j'attends. Je ne sais combien de fois je me suis demandé s'il y avait des exemples de condamnés à mort qui eussent échappé au mécanisme implacable, disparu avant l'exécution, rompu les cordons d'agents. Je me reprochais alors de n'avoir pas prêté assez d'attention aux récits d'exécution. On devrait toujours s'intéresser à ces questions. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Comme tout le monde, j'avais lu des comptes rendus dans les journaux. Mais il y avait certainement des ouvrages spéciaux que je n'avais jamais eu la curiosité de consulter. Là, peut-être, j'aurais trouvé des récits d'évasion. J'aurais appris que dans un cas au moins la roue s'était arrêtée, que dans cette préméditation irrésistible, le hasard et la chance, une fois seulement, avaient changé quelque chose. Une fois ! 
    Albert Camus — L’étranger
  • Comment vais-je poser ma main sur ton corps, Andreas ? Il se rapproche un peu et ôte ma chemise, nous sommes pleins et prêts. De nous être longtemps retenus, dans un silence et une contemplation suspendus à la surprise et au plaisir, provoque à cet instant une sorte de tumulte, et nous nous empoignons, par les bras, par la nuque, par le torse et les reins. Voilà comment tu prends mon corps, Andreas : de toutes parts, car l’ivresse t’a gagné comme elle m’a gagné moi, et j’accepte les acrobaties que ton ardeur soudaine m’oblige à faire. Tête penchée en arrière, mains cherchant un appui, trouvant un mur, bientôt le sol, quelle souplesse ! Et tes dents se plantent dans la peau de mon ventre, un peu de brutalité sourd de tes agissements, elle me va, elle cadre avec ton torse et ton silence, et je comprends que là tu voudrais bien m’ouvrir, non tant en métaphore, d’un coup de rein, mais déchirer ma peau en espérant trouver, derrière la peau, le muscle et les irrigations ce que cache mon âme française et apaisée. Voilà comment je prends ton corps, Andreas : allongé sur le sol, je ramène ta bouche qui traînait sur mon ventre, je la hisse à la mienne puis j’encercle ton dos, m’arrime à tes épaules, serre à en perdre haleine l’heureuse tresse de muscles ou gît ce que tu es, où bat ce que tu veux. Si je pouvais tout entier t’absorber dans un désir dément de gagner ton essence et ta vitalité, ficher dans mes entrailles cette magnificence sans âge et sans destin, j’aurais sans doute gagné, et l’Histoire avec moi, un peu de cette paix si douce à nos épaules quand nous la rencontrons. Voilà comment nous nous mêlons : ceci est notre corps, prenons-le pour en jouir, prenons l’autre pour aimer et retournons au vent. Mais s’il fallait que je noue Andreas autour d’une colonne, le hisse sur une croix, l’enterre, l’emmure vivant ou le jette au cachot, comment m’en saisirais-je ? Mais s’il fallait qu’au fond d’une tranchée d’Argonne, une rue de Stalingrad, nous nous rencontrions pour nous éliminer, à mains nues et sans larmes, où irions-nous d’abord : au coeur, au souffle, à l’âme ?
    Mathieu Riboulet — Les Œuvres de miséricorde
  • L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup ; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour.
    Émile Zola — Germinal
  • Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,Pendent, et, s’enroulant en bas parmi les souches,Bercent le perroquet splendide et querelleur,L’araignée au dos jaune et les singes farouches.C’est là que le tueur de bœufs et de chevaux,Le long des vieux troncs morts à l’écorce moussue,Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.Il va, frottant ses reins musculeux qu’il bossue ;Et, du mufle béant par la soif alourdi,Un souffle rauque et bref, d’une brusque secousse,Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,Dont la fuite étincelle à travers l’herbe rousse.En un creux du bois sombre interdit au soleilIl s’affaisse, allongé sur quelque roche plate ;D’un large coup de langue il se lustre la patte ;Il cligne ses yeux d’or hébétés de sommeil ;Et, dans l’illusion de ses forces inertes,Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs,Il rêve qu’au milieu des plantations vertes,Il enfonce d’un bond ses ongles ruisselantsDans la chair des taureaux effarés et beuglants. 
    Leconte de Lisle — « Le rêve du jaguar »

Traductions du mot « allongé »

Langue Traduction
Anglais elongate
Espagnol alargado
Italien allungare
Allemand verlängern
Chinois 拉长
Arabe استطال
Portugais alongado
Russe удлиняться
Japonais 伸ばす
Basque luzanga
Corse allungatu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.