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Forcément

[fɔrsemɑ̃]
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Définitions de « forcément »

Forcément - Adverbe

  • De manière inévitable ou obligatoire, résultant d'une contrainte ou d'une nécessité absolue.

    Forcément, l’époque où nous vécûmes le plus près de Dieu, le Moyen Age, devait suivre la tradition révélée du Christ […].
    — Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale
  • (Désuet) De façon contrainte ou non naturelle.

    Elle se mit à rire, mais forcément.
    — Honoré de Balzac, Les Chouans

Expressions liées

  • À forcément

Étymologie de « forcément »

Du français forcé, avec le suffixe -ment. Comparer avec le provençal forsadamen, le catalan forsadament, et l'espagnol forzadamente.

Usage du mot « forcément »

Évolution historique de l’usage du mot « forcément » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « forcément » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « forcément »

Citations contenant le mot « forcément »

  • Comme il n’y avait pas de trace de règlement en argent, il y avait forcément paiement en nature. Si cela ne s’était pas passé avant le crime, cela s’était passé après.
    Paule Constant — La bête à chagrin
  • Une proposition incorrecte est forcément fausse, mais une proposition correcte n’est pas forcément vraie.
    Emmanuel Kant
  • Les différences génétiques entre les vrais jumeaux ne seraient pas forcément dues à l'environnement, comme pensé auparavant.
    Sciences et Avenir — Les vrais jumeaux n'ont pas forcément le même ADN - Sciences et Avenir
  • Tout ce qui paraît au-dessus de tes forces n'est pas forcément impossible ; mais tout ce qui est possible à l'homme ne peut être au-dessus de tes forces.
    Marc-Aurèle
  • Oui, c’est très clair, ce risque de troisième vague est forcément accru. Je ne me sens pas en mesure de me prononcer sur les mesures adéquates, c’est une question d’épidémiologie et de modélisation. Mais à l’heure actuelle, il est évident que les seules mesures que l’on ait à disposition sont la distanciation sociale, et quand celle-ci ne fonctionne pas, le confinement ou le couvre-feu. Evaluer à quel moment il faut durcir ces mesures en fonction de l’apparition de ce nouveau type de souche, c’est très compliqué à dire.
    L'Obs — Avec le variant britannique, « le risque de troisième vague est forcément accru »
  • Il était entré forcément dans le journalisme, où il bâclait tout ce qui concernait son état, depuis des chroniques, jusqu'à des comptes rendus de tribunaux et même des faits divers.
    Zola — L'Argent
  • Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir.
    Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
  • Maintenant, voyez-moi, j’ai cinquante-quatre ans et plus bon à rien, forcément. J’ai lâché mon métier de plombier, je tremble de partout, regardez mes mains, je sucre les fraises, les jambes qui grelottent, elles pèsent comme du plomb et à chaque instant la tête qui s’en va. Comment expliquez-vous ça ?
    Marcel Aymé — Le passe-muraille

Traductions du mot « forcément »

Langue Traduction
Anglais necessarily
Espagnol necesariamente
Italien necessariamente
Allemand notwendig
Chinois 一定
Arabe بالضرورة
Portugais necessariamente
Russe обязательно
Japonais 必ずしも
Basque nahitaez
Corse necessariamente
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.