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Gîte

[ʒit]
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Définitions de « gîte »

Gîte - Nom commun

  • (Ancien) Lieu de résidence et de repos habituel.

    Les femmes avec lesquelles elle longea un moment le mur de l’hôpital ne parlaient pas. Toutes avaient hâte de retrouver leur gîte et de s’y rembucher au chaud.
    — Francis Carco, Brumes
  • Endroit destiné au couchage des voyageurs.

    Cet homme, nous le connaissons déjà. C'est le voyageur que nous avons vu tout à l'heure errer cherchant un gîte.
    — Victor Hugo, Les Misérables
  • (Chasse) Endroit où se repose le gibier tel que lièvre ou sanglier.

    Un lièvre en son gîte songeaitCar que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe
    — Jean de la Fontaine, fables
  • (Minéralogie) Ensemble des minéraux considéré selon son emplacement et sa composition.

    Lorsque la mise en valeur des gîtes d'une substance appartenant à la classe des carrières ne peut, en raison de l'insuffisance des ressources connues et accessibles de cette substance, […]
    — Article 109 du Code minier français, version 2007
  • (Boucherie) Morceau situé au-dessus du genou dans les quartiers avant d'un bovin.

    La viande, qui doit se révéler un peu ferme, provient souvent de tranche grasse, de rond...
    — Jacques-Louis Delpal, Comment marier les mets et les vins.
  • (Marine) Inclinaison latérale prolongée d’un navire, contrairement au roulis, souvent résultant d'une force de poussée des voiles non parallèle à l'axe longitudinal du bateau.

    Le vent aiguisé comme une lame de fond, infligeait au navire un gîte prononcé, une inclinaison latérale qui défiait l'équilibre des matelots sur le pont.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Bon, mauvais gîte
  • Donner, prendre de la gîte
  • Droit de gîte (privilège royal donnant droit à être nourri et logé gratuitement.)
  • Gîte aquifère
  • Gîte aurifère, métallifère
  • Gîte ou gîte-gîte (partie inférieure de la cuisse du bœuf.)
  • Gîte rural (logement sommairement aménagé, situé à la campagne, habituellement dans une ferme, que le propriétaire loue à des vacanciers sous certaines conditions.)
  • Gîte à la noix (partie de la cuisse du bœuf, placée entre quasi, culotte et tranche grasse.)
    En Angleterre, la pointe du gîte à la noix et les tranches sont classées dans les viandes de seconde qualité; on y attache par conséquent moins d’importance qu’en France.
    — Concours d’animaux de boucherie à Poissy, Lyon et Bordeaux depuis la fondation du concours de Poissy
  • Gîtes d'étapes (localités séparées les unes des autres par une journée de marche, permettant aux troupes de se ravitailler et d'établir leur cantonnement.)
  • La meule tournante et le gîte
  • Le gîte et le couvert
    C'est une toute petite partie de l'Ukraine au cœur de la campagne alsacienne. Le music hall de Kirrwiller, dans le Bas-Rhin, a fait venir les proches de plusieurs de ses danseurs ou acrobates ukrainiens. Le patron leur propose le gîte et le couvert.
    — France Bleu, Au Royal Palace de Kirrwiller, le patron offre le gîte et le couvert aux familles d'artistes ukrainiens
  • Le lieu où gîte un navire
  • Lièvre au gîte (pâté de lièvre servi dans une terrine.)
    J'étais bon à tirer comme un lièvre au gîte
    — Pourrat, Gaspard
  • Légère, forte gîte
  • Tirer au gîte (faire feu sur l'animal au moment où il est encore dans son gîte.)
  • Être sans gîte

Étymologie de « gîte »

Du wallon gîse, du bourguignon geite, du bas-latin gistum, et du verbe gésir. En ancien français, giste, participe passé de gesir, utilisé dès le XIIIe siècle. Le terme est resté identique au XIXe siècle.

Usage du mot « gîte »

Évolution historique de l’usage du mot « gîte » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « gîte » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « gîte »

Citations contenant le mot « gîte »

  • Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gîte et le reste ?
    Jean de La Fontaine — Fables, les Deux Pigeons
  • Le lièvre revient toujours à son gîte.
    Philibert-Joseph Le Roux — Dictionnaire comique et proverbial
  • Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe ?
    Jean de La Fontaine — Fables, le Lièvre et les Grenouilles
  • Le domaine de Granville à Vraincourt, entre Bologne et Vignory, est devenu la semaine dernière le premier gîte de France en Haute-Marne à décrocher les cinq épis.
    LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE — Un premier gîte cinq épis en Haute-Marne
  • L’un dans les champs du ciel, pointe une cime aigüe, que couronne en tout temps une sombre nuée, et rien ne l’en délivre ; ni l’été, ni l’automne, il ne plonge en l’azur ; aucun homme mortel, quand bien même il aurait vingt jambes et vingt bras, ne saurait ni monter ni se tenir là-haut ; la roche en est trop lisse ; on la croirait polie. A mi-hauteur, se creuse une sombre caverne, qui s'ouvre, du côté du noroît, vers l'Erèbe. […] En cette cave, où Skylla, la terrible aboyeuse, a son gîte. […] L'autre Écueil, tu verras, Ulysse, est bien plus bas. Il porte un grand figuier en pleine frondaison ; c'est là-dessous qu'on voit la divine Charybde engloutir l'onde noire : elle vomit trois fois chaque jour, et trois fois, ô terreur ! elle engouffre. Ne va pas être là pendant qu'elle engloutit, car l'Ébranleur du sol lui-même ne saurait te tirer du péril...
    Chant XII — v. 73-85 et v. 101-107
  • Dans cette œuvre, l’auteur imagine le personnage d’Émile, un enfant qu’il aurait à élever. Il expose ainsi les principes qui le guideraient pour lui faire découvrir la vie et le monde. Je ne conçois qu’une manière de voyager plus agréable que d’aller à cheval ; c’est d’aller à pied. On part à son moment, on s’arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d’exercice qu’on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s’arrête à tous les points de vue. Aperçois-je une rivière, je la côtoie ; un bois touffu, je vais sous son ombre ; une grotte, je la visite ; une carrière, j’examine les minéraux. Partout où je me plais, j’y reste. À l’instant que je m’ennuie, je m’en vais. Je ne dépends ni des chevaux ni du postillon. Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. Si le mauvais temps m’arrête et que l’ennui me gagne, alors je prends des chevaux. Si je suis las... Mais Émile ne se lasse guère ; il est robuste ; et pourquoi se lasserait-il ? Il n’est point pressé. S’il s’arrête, comment peut-il s’ennuyer ? Il porte partout de quoi s’amuser. Il entre chez un maître, il travaille ; il exerce ses bras pour reposer ses pieds. Voyager à pied, c’est voyager comme Thalès, Platon et Pythagore. J’ai peine à comprendre comment un philosophe peut se résoudre à voyager autrement, et s’arracher à l’examen des richesses qu’il foule aux pieds et que la terre prodigue à sa vue. Qui est-ce qui, aimant un peu l’agriculture, ne veut pas connaître les productions particulières au climat des lieux qu’il traverse, et la manière de les cultiver ? Qui est-ce qui, ayant un peu de goût pour l’histoire naturelle, peut se résoudre à passer un terrain sans l’examiner, un rocher sans l’écorner, des montagnes sans herboriser, des cailloux sans chercher des fossiles ? Vos philosophes de ruelles étudient l’histoire naturelle dans des cabinets ; ils ont des colifichets ; ils savent des noms, et n’ont aucune idée de la nature. Mais le cabinet d’Émile est plus riche que ceux des rois ; ce cabinet est la terre entière. Chaque chose y est à sa place : le naturaliste qui en prend soin a rangé le tout dans un fort bel ordre : Daubenton ne ferait pas mieux. Combien de plaisirs différents on rassemble par cette agréable manière de voyager ! sans compter la santé qui s’affermit, l’humeur qui s’égaye. J’ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais, légers et contents de tout. Combien le cœur rit quand on approche du gîte ! Combien un repas grossier paraît savoureux ! Avec quel plaisir on se repose à table ! Quel bon sommeil on fait dans un mauvais lit ! Quand on ne veut qu’arriver, on peut courir en chaise de poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied.
    Jean-Jacques Rousseau — Émile ou de l’éducation
  • L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup ; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour.
    Émile Zola — Germinal

Traductions du mot « gîte »

Langue Traduction
Anglais lodging
Espagnol alojamiento
Italien alloggio
Allemand unterkunft
Chinois 住宿
Arabe إقامة
Portugais alojamento
Russe жилье
Japonais 宿泊
Basque ostatua
Corse alloghju
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.