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Proie

[prwa]
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Définitions de « proie »

Proie - Nom commun

  • (Métaphorique) État d'une entité soumise à une destruction massive ou systématique.

    A la suite du terrible massacre des juifs de la péninsule ibérique, en 1391, le Call de Perpignan fut envahi, en 1392, et devint la proie du meurtre et du pillage.
    — Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours
  • Nourriture que les prédateurs capturent et consomment.

    Cet animal s'oriente dans l’espace par écholocation : il émet des sons de très haute fréquence et utilise l’écho renvoyé par les obstacles ou les proies pour les localiser.
    — Olivier Raurich, Science
  • Objets, biens saisis lors de conflits ou obtenus par des moyens violents, exprimant une idée de conquête.

    […] videz vos poches, maîtres coquins, et rendez à ces dames ce que vous leur avez enlevé. Sans hésiter les voleurs débâillonnèrent la duègne, et restituèrent la riche proie qu’un instant ils avaient cru pouvoir s’approprier.
    — Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas
  • (Figuratif) Individu qui subit grandement sous l'effet des désirs excessifs d'autrui ou sous le joug de ses propres passions.

    Tel un animal traqué, l'homme est devenu la proie de ses propres ambitions, se dévorant lui-même dans une quête insatiable de pouvoir.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Aller à la proie (aller à la chasse en traquant le gibier vivant)
  • Constituer une proie facile, désignée
  • En proie à
    Il se roule sur le parquet, en proie à une véritable crise nerveuse
    — Martin du Gard, Thibault, Cahiers du soir
  • Oiseau de proie (oiseau qui se nourrit principalement d'animaux vivants.)
    En plus d’être plus gros que les pygargues à tête blanche qu’on peut observer au Québec, cet oiseau de proie se trouve surtout à plusieurs milliers de kilomètres de son habitat normal. Celui-ci se situe dans le nord-est de l’Asie, notamment en Russie, dans la péninsule du Kamtchatka, mais aussi dans le nord de la Chine.
    — Le Devoir, Visite exceptionnelle d’un pygargue empereur en Gaspésie | Le Devoir
  • Oiseau de proie diurne, nocturne
  • Proie convoitée
  • Proie convoitée, désirée
  • Proies d'une araignée, d'un insecte
  • Qqc est en proie à quelque chose
  • Qqc est la proie de quelque chose
  • Qqn est en proie à quelqu'un (être assailli par, livré à l'action violente de.)
  • Qqn est la proie de quelqu'un
  • Qqn est la proie de quelque chose (être exposé à, livré à subir la force irrésistible de.)
  • S'acharner sur, jouer avec sa proie
  • Se disputer, se partager la proie
  • Synt bonne, riche proie
  • Âpre à la proie
  • Être la proie d'une femme
  • Être la proie de
    Vous connaissez cette petite Madame de Noailles? On pourrait songer à elle, mais elle doit être la proie de poétaillons, de plaisantins
    — Blanche, Modèles
  • Être la proie de l'adversité, du malheur
  • Être la proie des vautours
  • Être une proie facile, tentante pour quelqu'un

Étymologie de « proie »

Du latin praeda (butin, dépouille, proie), lui-même dérivé de prehendere (prendre). Ce mot est passé à l'ancien français sous les formes preie, praie. Il est aussi à l'origine du provençal et de l'italien preda.

Usage du mot « proie »

Évolution historique de l’usage du mot « proie » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « proie » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « proie »

Citations contenant le mot « proie »

  • J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
    Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère
  • Fermer les yeux devant le danger, c'est se donner en proie et renoncer à son libre arbitre.
    Georges Meredith — Les Comédiens tragiques
  • Pas un homme n'est en proie à la solitude pendant qu'il mange des spaghettis.
    Frank Morley
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Remonter le courant, c'est être la proie du caïman ; le redescendre, c'est être la proie du crocodile.
    Proverbe malgache
  • L'homme est en proie à l'homme, un loup à son pareil.
    Théodore Agrippa d'Aubigné — Les Tragiques
  • Le crocodile ménage ses forces et laisse sa proie venir à lui.
    Moses Isegawa — Chroniques abyssiniennes
  • Toute rose est proie de l'hiver.
    Djalal al-dîn Rûmi — Diwan

Traductions du mot « proie »

Langue Traduction
Anglais prey
Espagnol presa
Italien preda
Allemand beute
Chinois 猎物
Arabe فريسة
Portugais presa
Russe добыча
Japonais 獲物
Basque harrapariak
Corse preda
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.