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Marron
Définitions de « marron »
Marron - Nom commun
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Fruit comestible du châtaignier, de taille importante.
Des marrons grillés.
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(Figuré) (Populaire) Synonyme de coup de poing.
– Quand on a reçu un marron, on fait l’mort.
— Léon Frapié, Réalisme -
(Par analogie) Désigne une couleur brun foncé, rappelant celle du fruit mûr.
Un homme de moyenne taille […] vêtu d’un caban de couleur marron.
— Théophile Gautier, Capitaine Fracasse -
(Botanique) Fruit du marronnier, non comestible pour l'homme.
Au fond une vingtaine de marronniers lâchaient comme des bombes leurs bogues piquantes sur la tête des enfants. Ceux-ci nous apportaient en cadeau des dizaines de marrons bien lustrés dont nous ne savions que faire.
— José Herbert, L’instituteur impertinent: Récit de vie -
(Pyrotechnie) Type d’artifice produisant un bruit similaire à celui d’une châtaigne qui éclate lorsqu’elle est chauffée.
Le tir de deux marrons d’air qui ont éclaté à 300 ou 350 mètres de hauteur a fait dans le « nuage une large échancrure a travers laquelle apparut le ciel bleu ; deux autres marrons divisèrent le nuage en deux parties, qui prirent la direction des forces composant la résultante suivant laquelle se dirigeait sa masse.
— Congrès international de défense contre la grêle , Troisième Congrès international de défense contre la grêle et Congrès de l'hybridation de la vigne -
(Antilles, vieilli, histoire) Esclave qui s'échappe de sa plantation pour vivre en liberté.
La réussite de l’évasion du marron, son intégrité physique, sa survie même dépendent de sa capacité à disparaître, à devenir imperceptible.
— Dénètem Touam Bona, Fugitif -
Ouvrage imprimé sans autorisation légale.
Comme dans les coulisses d'un théâtre clandestin, ils découvrirent plusieurs piles de livres, ces fameux 'marrons' littéraires, fruit d'une impression illégale effrénée.
— (Citation fictive) -
Matrice de lettres et chiffres évidés dans une plaque métallique pour usage comme pochoir.
Dans l'univers de l'imprimerie, le marron n'est pas une couleur, c'est cette plaque métallique percée de lettres et de chiffres, utilisée comme un pochoir pour reproduire sans fin le même message.
— (Citation fictive) -
Marque ou jeton utilisé pour vérifier la présence d'un individu à son poste de travail, spécialement dans les contextes où le contrôle est essentiel comme dans les mines.
Un surveillant de ronde, qui inspectait le dortoir d’en bas du bâtiment-neuf, au moment de mettre son marron dans la boîte à marrons, − c’est le moyen qu’on employait pour s’assurer que les surveillants faisaient exactement leur service ; toutes les heures un marron devait tomber dans toutes les boîtes clouées aux portes des dortoirs.
— Victor Hugo, Les Misérables -
(Populaire) Désigne familièrement la tête.
Après un dur échange de mots, il a menacé de lui casser le 'marron', une expression populaire pour désigner la tête.
— (Citation fictive) -
(Figuré) Se dit lorsqu'une personne est dupée ou trompée.
Comme un vulgaire marron, il s'était laissé duper par des promesses électoralistes creuses.
— (Citation fictive) -
Petit amas dur formé par agglutination de matière (comme la farine) ne se dissolvant pas correctement dans un mélange.
Dans sa hâte, le chef avait mal incorporé la farine à la pâte, laissant des marrons rebelles à se dissoudre dans le gâteau, compromettant ainsi l'aspect lisse et homogène de sa pâtisserie.
— (Citation fictive) -
(Ichtyologie) Désigne, dans le bassin méditerranéen, un poisson proche de la dorade.
Dans les eaux azur du bassin méditerranéen, le marron, proche parent de la dorade, évolue avec une grâce discrète.
— (Citation fictive) -
(Cinéma) Copie intermédiaire d'un film utilisée pour le travail afin de préserver l'original.
Dans les coulisses du cinéma, le réalisateur retravaillait minutieusement sur le 'marron', cette copie intermédiaire du film, afin de préserver l'intégrité de l'original.
— (Citation fictive) -
(Cinéma) Copie positive de haute qualité du négatif original, utilisée pour la fabrication des négatifs destinés au tirage des copies d’exploitation. Selon sa teinte, nommée aussi lavande.
Il y a plusieurs années, un élément intermédiaire safety (c’est-à-dire en triacétate), que l’on appelle un « marron », avait heureusement été tiré.
— Site de la cinémathèque française, Restauration du film « Donne-moi tes yeux » de Sacha Guitry
Expressions liées
- Avocat, médecin marron
- Chaud les marrons!
- Cheval, cochon marron
- Couleur de marron, en appos couleur marron (d'un ton brun-roux rappelant celui de l'écorce des marrons.)
- Crème, purée de marrons
- Donner, flanquer un marron (donner un coup de poing.)
- Drap, lainage marron
- Encaisser un marron (recevoir un coup de poing.)
- Extrait de marron d'inde
- Faire (quelqu'un) marron (abuser, tromper.)
- Gauler, ramasser des marrons
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Marchand de marrons (marchand qui, en hiver, fait griller des châtaignes, des marrons, dans la rue afin de les vendre aux passants.)
Il avait appelé d'un signe un marchand de marrons, installé en face, dans une étroite guérite
— Zola, Bonheur des Dames - Marron (d'inde) (graine arrondie, brune et luisante du marronnier d'Inde, qui n'est pas comestible et entre dans des préparations pharmaceutiques.)
- Marron (sculpté) (visage, personne grotesque.)
- Marron d'eau (fruit de la macre.)
- Marron de cochon (racine du cyclamen.)
- Marron noir (variété d'agaric.)
- Marron épineux (variété de coquillage.)
- Marrons déguisés, glacés
- Négresse marronne
- Tirer les marrons du feu (pour quelqu'un) (entreprendre une action difficile, risquée, pour le seul profit d'autrui, sans bénéfice personnel.)
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Être marron (être pris sur le fait, être arrêté.)
Le Teckel était à l’origine élevé pour chasser les blaireaux et les renards. De nos jours, il préfère rester aux côtés d’un humain plutôt que de creuser dans des terriers. Sa robe se décline dans une variété de couleurs: noir/feu, fauve, sanglier… Ses yeux peuvent être marron foncé, ambrés ou verts.
— Demotivateur, Top 15 des plus belles races de chiens aux yeux bleus
Étymologie de « marron »
(Nom 1, Adjectif 1) (1526) De l'italien marrone (grosse châtaigne). (Nom 2, Nom 3, Adjectif 2) (1640) De l'espagnol cimarrón (sauvage, vivant sur les cîmes) ou de l'espagnol marro (fuite, évasion). (Nom 4) De l'ancien français maron, latin maro pluriel marones.Usage du mot « marron »
Évolution historique de l’usage du mot « marron » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « marron » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « marron »
Citations contenant le mot « marron »
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Châtaigne : femelle du marron.
Gustave Flaubert — Dictionnaire des idées reçues -
Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir.
Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000 -
[...]Un jour au coin du feu nos deux maîtres friponsRegardaient rôtir des marrons.Les escroquer était une très bonne affaire :Nos galands y voyaient double profit à faire,Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui.Bertrand dit à Raton : Frère, il faut aujourd'huiQue tu fasses un coup de maître.Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avait fait naîtrePropre à tirer marrons du feu,Certes marrons verraient beau jeu.Aussitôt fait que dit : Raton avec sa patte,D'une manière délicate,Ecarte un peu la cendre, et retire les doigts,Puis les reporte à plusieurs fois ;Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque.Et cependant Bertrand les croque.Une servante vient : adieu mes gens. RatonN'était pas content, ce dit-on.Aussi ne le sont pas la plupart de ces PrincesQui, flattés d'un pareil emploi,Vont s'échauder en des ProvincesPour le profit de quelque Roi.
Jean de la Fontaine — Fables
Traductions du mot « marron »
Langue | Traduction |
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Anglais | brown |
Espagnol | castaño |
Italien | marrone |
Allemand | braun |
Chinois | 棕色 |
Arabe | اللون البني |
Portugais | castanho |
Russe | коричневый |
Japonais | 褐色 |
Basque | brown |
Corse | marrone |