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Office

Variantes Singulier Pluriel
Masculin office offices

Définitions de « office »

Trésor de la Langue Française informatisé

OFFICE1, subst. masc.

I. − [Ce qui est accompli par obligation morale ou sociale]
A. − Vieilli ou littér.
1. [Gén. suivi d'un adj. ou d'un compl. déterminatif précisant la nature du devoir ou la circonstance dans laquelle on doit l'accomplir] Devoir (v. ce mot B 1). Tous les offices de la vie civile (Ac. 1798, 1878). C'est l'office d'un bon père, d'un bon fils, d'un bon mari, d'un bon citoyen (Ac. 1935). Le bourgeon [de la vanité] est donc, à tout prendre, un triste conseiller, un pitoyable maître; et, s'il n'est possible de l'extirper jusqu'à la racine, au moins est-ce l'office de l'homme de sens que de le refouler sans cesse, et d'en arrêter les pousses à mesure qu'il les voit poindre (Toepffer,Nouv. genev.,1839, p.203).Vous devez, ma fille, rappeler d'abord le but continu de la vie humaine, la conservation et le perfectionnement du grand-être, qu'il faut à la fois connaître, aimer, et servir. Chacun accomplit spontanément ce triple office, que la religion systématise par le dogme, culte, et le régime (Comte,Catéch. posit.,1852, p.92).Ce que nous avons à faire, faisons-le incessamment (...). Armons-nous sans hâte ni délai pour cette part qui est de notre office (Claudel,Corona Benignitatis,1915, p.370).
2. But, tâche que l'on se donne à soi-même avec le sentiment d'un devoir à remplir. Synon. mission.Je ne pouvais m'exempter de revenir ici, car mon office est d'ouvrir le flanc de Monsanvierge et de fendre la paroi à chaque fois qu'un vol nouveau de colombes y veut entrer (Claudel,Annonce,1948, prol., p.135).Ce qu'il [Barrès] veut, c'est ranimer ces régions délaissées qui subsistent au fond de notre coeur (...). Voilà sa mission, son office (Massis,Jugements,1923, p.245).
B. − Dans le domaine de la vie publ., admin., etc.
1.
a) Tâche que l'on doit accomplir. Synon. charge, emploi, fonction.S'acquitter de son office; vaquer à son office; être préposé à un office; remplir l'office de secrétaire; abandonner, résigner un office. Il fallait un grand nombre de gardes pour empêcher le peuple indigné de remplacer les bourreaux dans leur office (Stendhal,Abbesse Castro,1839, p.213).Il m'est impossible de conserver comme garçon de laboratoire une personne qui ne possède aucune des qualités requises pour cet office (Duhamel,Combat ombres,1939, p.98):
1. ... les gens du Monestier, piqués de n'avoir pas un maître d'école comme ceux des autres villages, offrirent la place à Barthélemy. Son office, désormais, fut d'apprendre aux enfants à lire, écrire et chiffrer, de balayer l'église, d'en chasser les chiens et de chanter au lutrin, bref, d'être à la fois le magister et le sacristain de la paroisse. Pourrat,Gaspard,1922, p.158.
Faire office de, faire l'office de. Remplir, sans en être le titulaire ou l'agent habituel, la charge de. Synon. faire fonction(s) de (v. fonction I A 3 bα).Criton, qui faisait office de maître d'hôtel, servit des gelées, des coulis et des purées (A. France, Rôtisserie,1893, p.75).Les Indiens Crow ne pouvaient admettre de luttes intestines; le chef et sa police faisaient donc office d'intermédiaires pour tâcher d'obtenir une réconciliation (Lowie,Anthropol. cult.,trad. par E. Métraux, 1936, p.314).
Faire, remplir son office. S'acquitter de ses fonctions. Voir le bourreau remplir son office (Dumas père, Monte-Cristo,t.1, 1846, p.583).Montrant [au prêtre de Nemi] les victimes [d'un sacrifice religieux]. Ces gens-là sont contents de mourir. Fais ton office (Renan,Drames philos.,Prêtre Nemi, 1885, ii, 3, p.554).
b) P. anal. Usage, destination (d'une chose). Synon. emploi (v. ce mot A 1), rôle.Il en est de cela comme d'un meuble qui ne remplit pas bien l'office auquel il est destiné, ou dont on n'avait pas besoin, et qui embarrasse plutôt qu'il ne sert (Say,Écon. pol.,1832, p.478).Les critiques docilement décrétaient que l'office essentiel de l'oeuvre d'art est de plaire (Rolland,J.-Chr.,Foire, 1908, p.723).
Faire office de. Tenir lieu de. Synon. faire fonction de (v.fonction I B 3).Un champignon séché faisant office d'amadou (Lowie,Anthropol. cult.,trad. par E. Métraux, 1936p.74).Le fossé qui borde talus ou haies fait office de drain (Meynier,Paysages agraires,1958, p.165).Le foie fait également office de réservoir et de régulateur pour plusieurs vitamines, pour divers éléments minéraux et plus spécialement pour le fer (Bariéty, Coury,Hist. méd.,1963, p.691).
Faire, remplir son office. Produire l'effet escompté, jouer son rôle. La vanité a fait son office; elle ressemble à ces coups de soleil qui brûlent un peu les fruits, mais qui les mûrissent (Taine, Notes Paris,1867, p.257).Les batardeaux précédents seraient démolis permettant aux vannes et aux écluses de remplir leur office (Romanovsky,Mer, source én.,1950, p.100).
2. En partic., vieilli. Service de la table. (Dict. xixeet xxes.). Ce domestique sait bien l'office, sait très bien l'office, entend bien l'office (Ac. 1798-1878).
P. méton. Ensemble des domestiques affectés au service de la table; p. méton. personnel de l'office (v. office2). Dans cette maison, l'office est très nombreux (Ac.). L'on dirait que l'office se doute de quelque chose tellement les valets renforcent leur dédain cérémonieux (A. Daudet, Rois en exil,1879, p.369).
3. Spécialement
a) DROIT
α) DR. ADMIN. Fonction publique de justice, de finances, conférée à vie pour laquelle le titulaire a le droit de présenter des successeurs. Synon. charge (v. ce mot II B 1 c).Office d'agent de change; office d'avocat au Conseil d'État, à la Cour de Cassation; office d'avoué, de commissaire-priseur, d'huissier, de notaire; céder un office. Le droit de présenter un successeur appartient seulement au titulaire de l'office, à ses héritiers ou légataires, ces derniers perdant le droit si le titulaire a été destitué ou contraint de donner sa démission (Lar. comm.1930).Les registres exclusivement relatifs à l'exercice des fonctions sont, de même que les dossiers, un accessoire de l'office et, à ce titre, virtuellement compris dans la cession (Réau-Rond.1951, p.900).
Office ministériel. Office auquel sont attachées des fonctions dépendantes de l'administration de la justice (d'apr. Cap. 1936). La fixation du prix des offices ministériels intéresse l'ordre public (Réau-Rond.1951, p.900).
Office public. Office auquel sont attachées des fonctions indépendantes de l'administration de la justice et dont les titulaires jouissent du droit d'authentifier des actes (d'apr. Cap. 1936). Tous les titulaires d'offices publics et d'offices ministériels (Rob.1959, s.v. officier2rem.).
β) HIST. DU DR. [Sous l'Ancien Régime] Charge publique, inamovible et vénale, qui se transmettait héréditairement. Office de finance, de judicature; office royal; acheter un office; être revêtu d'un office. C'est Louis XII qui achève de fonder la vénalité des offices; c'est Henri IV qui en vend l'hérédité (Tocqueville,Anc. Rég. et Révol.,1856, p.188).Entré, après la suppression des offices, à la mairie de Paris, il était maintenant un dragon sans-culotte et le greluchon d'une ci-devant (A. France,Dieux ont soif,1912, p.64).De très nombreux offices −près de 4000 en 1789 −étaient accompagnés de privilèges importants, notamment l'anoblissement (Encyclop. Alpha, Paris, Grange Batelière, t.11, 1971, p.4338).
γ) Loc. adj. ou adv. D'office
DR. PÉNAL. (Qui agit) en vertu des obligations de sa charge. Le juge a informé d'office (Ac.).Lachaud plaide d'office pour lui; et (...) lui obtient une indemnité de 95.000 francs (Goncourt,Journal,1876, p.1130).Il avait été chargé de défendre d'office une femme accusée d'avoir volé une paire de bas (Theuriet,Mais. deux barbeaux,1879, p.7):
2. Smith veut que la justice civile soit payée par les plaideurs. Cette idée deviendrait plus praticable encore, si tous les jugemens étaient rendus, non par des tribunaux nommés d'office, mais par des arbitres choisis par les parties, entre un certain nombre d'hommes désignés à la confiance publique. Say,Écon. pol.,1832, p.501.
Avocat (désigné, nommé) d'office. V. avocat I A.
DR. ADMIN. (Qui se fait) par voie d'autorité, sans tenir compte de l'avis de l'intéressé. Être mis à la retraite, être promu d'office; démission, mutation d'office. N'est-ce pas en vertu du principe que nul n'a le droit de nuire à autrui qu'est ordonné l'internement d'office des aliénés dès que l'enquête a démontré qu'ils constituent un danger pour eux-mêmes ou pour autrui (Biot,Pol. santé publ.,1933, p.29).Ceux-ci [les ministres] démissionnent après leur mise en minorité, mais ne sont pas démis d'office (Vedel,Dr. constit.,1949, p.169).Être l'objet d'une mesure disciplinaire ou d'un déplacement d'office (Lubrano-Lavadera,Législ. et admin. milit.,1954, p.124).
P. ext. (Qui se fait) automatiquement. Envoi d'office (v. envoi B 2). Rien dans le patron d'aujourd'hui (celui de la livraison du premier dimanche du mois, servi d'office et gratuitement aux abonnées) qui demande une explication autre que la toilette de visite (Mallarmé,Dern. mode,1874, p.779).Il ne vit plus en Anne cette espèce de supériorité qu'il lui accordait d'office (Radiguet,Bal,1923, p.191).Il se savait trop singulier pour que ses jugements sur la vie fussent valables, d'office, pour un autre que lui seul (Montherl.,Lépreuses,1939, p.1457).
b) HIST. DE FRANCE. [Sous l'Ancien Régime]
α) Charge de la maison du roi. Les sept offices de la bouche du roi:
3. ... la distinction entre grands officiers de la maison du roi et grands officiers de la couronne n'était pas toujours aisée à établir, depuis que les offices de la maison du roi étant de fait permanents n'apparaissaient plus comme différents des grands offices de la couronne, doués de pérennité comme la couronne elle-même. MarionInstit.1923, pp.407-408.
β) Grand office de la couronne. Haute dignité de la cour des rois de France, inamovible mais non héréditaire, dont les titulaires étaient attachés au service privé du souverain. Il y avait donc à la fin de l'ancien régime six grands offices de la couronne: le chancelier, le grand maître, le grand chambellan, le grand amiral, les maréchaux, le grand écuyer (MarionInstit.1923p.407).V.aussi supra ex. 3.
4. P. méton.
a) Établissement où s'effectue une activité particulière; p. ext. lieu de travail. Synon. agence (v. ce mot I B), bureau (v.ce mot II B 2).Office commercial; office de publicité, de tourisme. Au fond de la salle (...) un petit retranchement en planches (...) était devenu, grâce à un grillage avec chatière, «l'office» du bateau à vapeur, c'est-à-dire le bureau de la Durande (Hugo,Travaill. mer,1866, p.111).
b) DR. ADMIN. ,,Organisme chargé statutairement d'une tâche ou d'une mission déterminée d'intérêt public`` (Admin. 1972). Office des Anciens Combattants, Office Public d'H.L.M. (O.P.H.L.M.), Office de Radiodiffusion-Télévision française (O.R.T.F.), Office National des Forêts (O.N.F.), Office des Pêches, Offices des Changes. L'office national météorologique a provoqué une enquête sur les périodicités, dont les résultats se trouvent, passim, dans les années 1936 et 1937 de la Météorologie (Maurain,Météor.,1950, p.174).L'office des céréales qui a la charge de réglementer et de diriger le marché des céréales (Meynaud,Groupes pression Fr.,1958, p.216).Un office national des Forêts doit assurer la mise en valeur et la meilleure exploitation de biens forestiers domaniaux (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr.,1967, p.93).
C. − Dans le domaine relig.
1. LITURG. CATH.
a) Office (canonial, divin). Ensemble des prières et des lectures que les chanoines, les religieux et les religieuses doivent chanter ou réciter quotidiennement au choeur à des heures déterminées de la journée. Synon. heures canoniales*.Dire, entendre l'office. Sortie des traités sur le plain-chant et l'office divin, rien ne l'intéresse [une religieuse] (Huysmans,Oblat,t.1, 1903, p.33).L'émir, visitant à Sébaste l'église de Saint-Jean-Baptiste, est bouleversé par la ferveur des moines latins qu'il a vus en train de réciter l'office (Grousset,Croisades,1939, p.161).V. bréviaire ex. 2.
Livre d'office. Recueil des prières chantées ou récitées au service divin. Acheter un livre d'office (Ac.1798-1878).
En partic. Ensemble des prières et des lectures prévues pour un moment déterminé, une fête particulière de l'année liturgique. Office du jour; office de la nuit, du matin, du soir; office de saint Jean-Baptiste; calendrier des offices. L'office de cette fête est fort long (Ac.). Jusqu'à six heures, assis par bandes sous les saules, ses camarades et lui [l'abbé Mouret] récitaient en choeur l'office de la Vierge (Zola,Faute Abbé Mouret,1875, p.1301).La liturgie pouvait exhiber le plus merveilleux écrin de son douaire, l'office de saint Thomas (Huysmans,En route,t.2, 1895, p.253).La récitation des offices fut souvent assurée jusqu'à l'époque moderne sur de vieux manuscrits dont les graphies nous sont devenues peu familières (L'Hist. et ses méth.,1961, p.587).
Office des morts. Ensemble des prières instituées en commémoration des morts. Aussi mon coeur s'en va quand je vois sur le soir Le convoi d'un défunt, les cierges, le drap noir, Et l'office des morts avec les chants funèbres (Delavigne,Louis XI,1832, iii, 3, p.107).L'office des morts ne veut pas être consolateur; les chants portent l'effroi par la seule résonnance (Alain,Propos,1932, p.1065).
Petit office. Service abrégé de la Vierge ou d'un saint. Quant aux petits offices, deux bougies suffisent (Huysmans,Oblat,t.2, 1903, p.181).
[Précédé d'un adj. poss.] Ensemble des prières du jour qui sont contenues dans le bréviaire pour la récitation privée. Synon. bréviaire (v. ce mot A 2).Dire, réciter son office; à quoi en êtes-vous de votre office? Quand j'aurai achevé mon office (Ac. 1798-1878). Toute sa journée était remplie par la récitation de son office (Sainte-Beuve,Port-Royal,t.3, 1848, p.604).
b) Cérémonie du culte; en partic. sacrifice de la messe. Aller à l'office; assister aux offices; manquer l'office; célébrer un office. Dès le neuvième siècle, Amalarius, abbé de Hornbach, au diocèse de Metz, parlait d'instrument en bois destiné à annoncer les offices religieux (D'Allemagne,Hist. jouets,1902, p.28).Le trio des saintes femmes assiste quotidiennement à l'office. Et, comme M.le Curé n'a pas d'enfant de choeur pendant la semaine, elles ont la joie de répondre la messe, à tour de rôle, chacune leur jour (Martin du G.,Vieille Fr.,1933, p.1026):
4. L'Empereur racontait, qu'aumônier des princes d'Orléans et leur disant un jour la messe, quelque chose d'imprévu les fit sortir successivement durant l'office. L'abbé [Sieyès] se retournant et n'apercevant plus que les valets, ferma le livre et sortit aussi, disant qu'il n'était pas payé pour dire la messe à la canaille. Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.2, 1823, p.191.
2. P. anal. Cérémonie liturgique (dans une religion autre que la religion catholique). Les offices [dans le judaïsme] sont normalement présidés par le rabbin, maître chargé de l'enseignement et de la prédication, et dirigés par un officiant (hazan), mais ni l'un ni l'autre n'ont de caractère sacerdotal (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t.35, 1974, p.7212).
II. − [Ce qui relève de l'obligeance]
A. − Vieilli, au sing.
1. (Bon) office. Service que l'on rend à quelqu'un. Le monde que je vois est plein de braves gens, Affables, généreux, probes, intelligents, Dévoués, toujours prêts à rendre un bon office (Ponsard,Honn. arg.,1853, i, 3, p.12).Il fit à la jeune fille des compliments sur sa broderie, et comme elle avait du fil à dévider, il lui présenta ses mains pour ce petit office (Duranty,Malh. H.Gérard,1860, p.214).
Faire, rendre office. Rendre service, se montrer obligeant. (Dict. xixeet xxes. sauf Ac.).
2. Mauvais office. Acte ou parole susceptible de porter préjudice à quelqu'un. Je veux bien (...) oublier mes injures particulières et tous les mauvais offices que vous m'avez rendus (Barante,Hist. ducs Bourg.,t.3, 1821-24, p.126).
B. − Au plur. Bons offices
1. Aide que l'on apporte à quelqu'un; en partic. intervention destinée à rapprocher ou à réconcilier des personnes entre elles ou à faciliter la conclusion des affaires qui les intéressent. Synon. aide, assistance, appui, concours, entremise, services.Offrir, proposer ses bons offices; avoir recours aux bons offices de qqn. L'auteur, qui ne vivait pas de son oeuvre, devait compter pour la rémunérer et pour la répandre sur le dévouement de ses amis ou les bons offices de protecteurs prenant en mains les intérêts de sa gloire (Civilis. écr.,1939, p.14-5).Henri VI, manquant à son tour d'argent, résolut d'alimenter son trésor défaillant grâce aux bons offices d'un alchimiste (Caron, Hutin,Alchimistes,1959, p.54).Une coopération étroite sera nécessaire entre les maîtres dans chaque classe (elle sera assurée grâce aux bons offices du professeur principal) (Capelle,Éc. demain,1966, p.74).
2. DR. INTERNAT. Démarche d'un État, d'un organisme international (ou de ses représentants) qui propose sa médiation dans le règlement d'un conflit opposant deux autres États. Monsieur bons offices. Il s'agissait d'un différend d'une certaine gravité (...), l'État intéressé (...) exposait sa revendication devant l'opinion publique internationale et requérait les bons offices du Conseil [de la Société des Nations] en vue d'arriver à un règlement satisfaisant (Conseil S.D.N.,1938, p.33).En aucune occasion, le Gouvernement yougoslave −faute d'en avoir sans doute la latitude −ne se tourna vers nous pour demander nos bons offices (De Gaulle,Mém. guerre,1956, p.203).Le 3juillet, la diète décida d'accepter les bons offices de la Prusse pour conclure la paix avec la France sur la base de l'intégrité de l'Allemagne (Lefebvre,Révol. fr.,1963, p.450).
Prononc. et Orth.: [ɔfis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1160-74 liturg. cath. «ensemble des prières et des lectures prévues pour une fête déterminée» ici, office des morts (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, Appendice, 688: li maistre clerc chantent l'office); spéc. ca 1223 l'office devin «la messe» (Gautier de Coinci, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, I Mir 22, 349). B. 1. 1174-76 ofice «fonction, tâche, rôle dont on doit s'acquitter» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, StThomas, éd. E. Walberg, 2955); 1384-89 faire son office «remplir son rôle» (Philippe de Mézières, trad. de l'Hist. de Griseldis, éd. E. Golenistcheff-Koutouzoff, p.161); fin xves. faire office de «remplir la fonction de» (Roques t.2, B.N. 13032, 1396); 1612 faire l'office de «remplacer, tenir lieu de» (H. d'Urfé, L'Astrée, 1repart., éd. H. Vaganay, Lyon, 1925-28, t.1, p.404); 2. fin xiies. «charge» (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p.13, 30); spéc. ca 1375 nom donné à certaines charges publiques (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 79, 35). C. Loc. adv. d'office 1. 1283 de son office «en vertu des obligations de sa charge» (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 1157); 1338 d'ofisse (Etat des dettes de Robiert de Maude, Arch. Tournai ds Gdf. Compl.); 1508 d'office (Coutumes d'Anjou ds Nouv. Coutumier gén., t.4, p.536, LXXIII et LXXIV); 2. 1690 «sans en être requis, de son propre chef» (Fur.). D. 1467 «service que l'on rend; aide» (Arch. Nord, B 1693, fo12 vods IGLF); ca 1590 bons offices (Montaigne, Essais, L. II, chap. 8, éd. P. Villey, t.1, p.397); av. 1679 rendre de bons offices «intervenir en faveur de» (Cardinal de Retz, Mém., éd. A. Feillet, t.1, p.200). E. 1. 1863 «bureau, agence» (Commission internat. des postes, p.140 ds Littré: office expéditeur); 2. 1891 «service public de caractère industriel, commercial, administratif, etc., doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière» (loi du 20-21 juillet tendant à la création d'un office du travail ds Rec. Dalloz 1891, 4epart., p.70). Empr. au lat. officium «fonction, devoirs d'une fonction; assistance, service; devoir, obligation morale» qui désigna aussi dès le viies. les offices liturgiques (au plur., Isidore ds Blaise Lat. chrét.). Le sens E est empr. à l'angl. office «lieu où se traitent les affaires publiques ou privées» (dep. 1386, Chaucer ds NED), d'abord «service, fonction, etc.», empr. au fr. (cf. supra B); v. Rey-Gagnon Anglic. Bbg. Tracc. 1907, pp.158-159. _ Vidos (B. E.). Archivum Romanicum. 1930, t.14, p.143. _ Wind 1928, p.174.

OFFICE2, subst. fém.

Pièce, généralement attenante à la cuisine, où l'on range la vaisselle et le linge de table et où l'on conserve les provisions; dans les grandes maisons bourgeoises, partie de l'habitation consacrée au service. Offices bien garnies; grande office; manger à l'office; armoire, table, meuble d'office. Donne-toi la peine d'aller chercher toi-même ton couvert à l'office (Zola, Curée, 1872, p.363).C'est un fait reconnu que notre esprit se modèle sur celui de nos maîtres, et ce qui se dit au salon se dit également à l'office (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.101).Il régnait dans la maison un silence à peine troublé par un bruit de vaisselle qui montait de l'office (Green, Moïra, 1950, p.156).
Rem. Rob., Dub. Gramm. t.2 1967, Lar. Lang. fr. et Pt Rob. 1980 signalent la fréquence de l'emploi masc. de office dans la lang. courante.
Prononc.: [ɔfis]. Étymol. et Hist. 1330 (Hugues Capet, 233 ds T.-L.). Empr. au lat. officium (office1*).
STAT.Office1 et 2. Fréq. abs. littér.: 2154. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2546, b) 2746; xxes.: a) 4848, b) 2599.

Wiktionnaire

Nom commun - français

office \ɔ.fis\ masculin

  1. (Vieilli) Devoir que chacun est tenu de remplir dans la vie privée et sociale.
    • Le Traité des offices de Cicéron.
    • C’est l’office d’un bon père, d’un bon fils, d’un bon ami, d’un bon citoyen.
    • Vous vouliez rendre un bon office à un pauvre vieillard. Cela est fait, madame : seul le son d’une voix française me fait un plaisir dont je vous remercie. — (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, page 44.)
    • Voilà, c’est fini. Les cavaliers de l’Apocalypse s’en sont donné à cœur joie. En s’entre-tuant, les « tontons flingueurs » de la droite française ont rempli leur sombre office, jusqu’à ratiboiser leur propre famille. — (Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Apocalypse – Les années Fillon, Fayard, Paris, 2020, ISBN 978-2-213-71296-3, Épilogue, p. 404)
  2. Fonction, emploi dont on doit s’acquitter.
    • Les amortisseurs sociaux mis en place par l’exécutif remplissent leur office : salaires pris en charge dans le cadre du chômage partiel, report des cotisations sociales, fonds de solidarité pour les indépendants et les TPE… — (Raphaëlle Besse Desmoulières et Sylvia Zappi, Après deux mois de confinement, une rancœur encore plus forte accumulée contre le gouvernement, Le Monde. Mis en ligne le 12 mai 2020)
    • Mon estomac fait fort bien son office, ne fait plus son office.
  3. Charge, emploi avec juridiction.
    • L’office de connétable, de chancelier, de maréchal de France.
    • Office de la maison du roi.
    • Office de grand maître, de grand aumônier.
    • Être pourvu, être revêtu d’un office.
    • La vénalité des offices.
    • Remplir un office.
    • Office de notaire, d’avoué.
    • Offices ministériels, office d’avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation.
  4. Institution, organisme autonome qui est rattaché à un ministère.
    • Office national du commerce extérieur.
    • L’Office de la langue française régule l’usage du français au Québec.
    • Office national de la propriété industrielle.
  5. Assistance qu’on prête, service qu’on rend.
    • Accordez- moi vos bons offices auprès d’un tel.
    • De bons offices mutuels, réciproques.
    • Jouer les bons offices.
  6. (Religion) Service de l’église, messe et prières publiques.
    • Aussi à Lima, tous les étrangers vont-ils à l’église, non pour entendre chanter aux moines l’office divin, mais pour admirer, sous leur costume national, ces femmes d’une nature à part. — (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
    • Hanser enseigna d’abord a Méhul les premières règles du contrepoint rigoureux, et le mit bientôt en état de le remplacer à l’orgue pour les offices du matin. — (Castil-Blaze, Étienne Nicolas Méhul, dans la Revue de Paris, 1834, volume 1, page 24)
    • Le bruit court que c’est dimanche. Ce n’est pas le curé qui le confirmera. Il a refusé de dire la grand’messe et a célébré l’office dans sa chambre, tout seul. — (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    1. (En particulier) Partie du bréviaire que tout ecclésiastique, dans les ordres sacrés, est obligé de dire chaque jour.
      • Dire son office.
      • Livre d’office, Livre qui contient les prières chantées ou récitées au service divin.
  7. (Architecture, Histoire) Dans les maisons bourgeoises du XIXème siècle, pièce habituellement située entre la cuisine et la salle à manger, ou proche d'une de ses deux pièces. On on rangeait la vaisselle et le linge de table, on y préparait le service à table et si la place le permettait on y faisait manger les domestiques.
    • Pour preuve que vous commencez d’être en faveur, dit Chon, vous ne mangerez point aux offices. — (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846)
    • Des gigues de chevreuil, des quartiers de marcassin parvenaient dans leurs offices et les dames agréaient les honneurs du pied. — (Danielle Gallet, Madame de Pompadour: ou le pouvoir féminin, Fayard, 1985)
    • La cuisine ouest communique avec un office aussi pourvu d'un potager. Cette pièce sert habituellement à apprêter certains mets, conserver les provisions et ranger la vaisselle et le linge de table. — (C. Lapointe, A. Bain et R. Auger, Le site archéologique du palais de l'intendant à Québec, éd. du Septentrion, Québec, 2019, page 80.)
  8. (Par extension) Domestiques qui mangent à l’office dans une maison.
    • Dans cette maison, l’office est très nombreux.
  9. (Histoire) Bureau.
    • Il arriva devant un office d’accueil. — (Romain Sardou, Pardonnez nos offenses, page 256)
    • Office des registres. — (Ibidem, page 263)
  10. (Édition) Contrat par lequel un libraire s’engage auprès d’un fournisseur à lui commander un certain volume de livres parmi les nouveautés et qui lui permet de renvoyer les invendus.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

OFFICE. n. m.
Il se disait autrefois des Devoirs que chacun de nous est tenu de remplir dans la vie privée et sociale. Le Traité des Offices de Cicéron. On dit encore aujourd'hui dans ce sens : C'est l'office d'un bon père, d'un bon fils, d'un bon ami, d'un bon citoyen. Il signifie aussi Fonction, emploi dont on doit s'acquitter. Il n'a plus de secrétaire, mais sa fille en fait l'office. Mon estomac fait fort bien son office, ne fait plus son office. Spécialement, en termes de Palais, Le juge a informé d'office, Il a informé sans en être requis et par le seul devoir de sa charge. Avocat, expert nommé d'office, Avocat, expert nommé par le juge. Personne ne s'étant présenté pour défendre l'accusé, un avocat fut nommé d'office par le tribunal. Fig., Faire quelque chose d'office, Faire quelque chose de son propre mouvement, sans en être requis.

OFFICE se disait encore de Certains emplois, de certaines charges avec juridiction. L'office de connétable, de chancelier, de maréchal de France. Office de la maison du roi. Office de grand maître, de grand aumônier. Être pourvu, être revêtu d'un office. La vénalité des offices. Remplir un office. Dans la plupart des cas, on dit aujourd'hui de préférence CHARGE. Office de notaire, d'avoué. On dit aujourd'hui Offices ministériels. Le Saint-Office, La congrégation de l'Inquisition, établie à Rome, le tribunal de l'Inquisition. Il a été détenu deux ans dans les prisons du Saint-Office.

OFFICE signifie aussi Assistance qu'on prête à quelqu'un, service qu'on lui rend. Accordez-moi vos bons offices auprès d'un tel. De bons offices mutuels, réciproques. Je vous demande vos bons offices pour un de mes amis. Il désigne en outre le Service de l'église, les prières publiques et les cérémonies qu'on y fait. L'office divin. Entendre l'office. Lire l'office. Assister à l'office. Il désigne aussi la Manière particulière de dire l'office de chaque jour, en raison du mystère ou du saint dont l'Église fait commémoration. L'office du jour. Aujourd'hui, l'office est double, semi-double, simple. L'office de cette fête est fort long. L'office de la Vierge. Le petit office, Office abrégé de la Vierge. L'office des morts, Certaines prières que l'Église a réglées en commémoration des morts. Livre d'office, Livre qui contient les prières chantées ou récitées au service divin.

OFFICE se dit encore de la Partie du bréviaire que tout ecclésiastique, dans les ordres sacrés, est obligé de dire chaque jour; et en ce sens il se joint ordinairement avec l'adjectif possessif. Dire son office. Il désigne, en termes d'Administration, un Organisme autonome qui est rattaché à un ministère. L'Office national du commerce extérieur. L'Office national de la propriété industrielle. Il se dit aussi de la Classe de domestiques qui mange à l'office dans une maison. Dans cette maison, l'office est très nombreux. Il se disait, en outre, de la Fonction de préparer le service de la table. Il désigne aujourd'hui, par extension, le Lieu où se fait cette fonction et où les domestiques prennent leurs repas. Dans ce dernier sens Office est du féminin. Manger à l'office. Une grande office.

Littré (1872-1877)

OFFICE (o-fi-s') s. m.
  • 1Devoir de la vie. Le ciel plus propice M'envoie un compagnon en ce pieux office, Corneille, Pomp. V, 1. Il [le roi] m'envoie Faire office vers vous de douleur et de joie, Corneille, Hor. IV, 2. Si votre main puissante Voulait favoriser jusqu'au bout deux mortels, Ensemble nous mourrions en servant vos autels ; Clothon ferait d'un coup ce double sacrifice ; D'autres mains nous rendraient un vain et triste office, La Fontaine, Phil. et Bauc. On vit tomber de leur propre poids ces mains fatales à l'erreur [scellant la révocation de l'édit de Nantes] qui ne devaient plus servir à aucun office humain, Fléchier, le Tellier. N'est-ce pas la foi qui conduisit madame la Dauphine dans tous les offices de la vie chrétienne ? Fléchier, Dauphine. Vous le savez, pieuse confidente de ses aumônes secrètes [Mme de Miramion], qui lui rendez aujourd'hui les offices publics d'une sainte amitié…, Fléchier, Lamoignon. La probité dans les offices de la vie civile, Fléchier, I, 273.

    S. m. pl. Les Offices, livre de Cicéron, traitant des devoirs. Ajoutons que nous n'avons aucun traité de morale qui approche de ses Offices [de Cicéron] ; et ce n'est pas faute de liberté que nos auteurs modernes ont été si au-dessous de lui en ce genre, Voltaire, Triumvirat, notes. On n'a pas besoin de savoir les Offices de Cicéron pour être honnête homme, Rousseau, Ém. V.

  • 2Fonction, rôle, destination. C'est l'office d'un roi d'en purger sa contrée [des vices], Garnier, Bradam. I, 2. Il y a fait l'office de juge, Corneille, Hor. Examen. À quel étrange office, amour, me réduis-tu ? De faire accueil au vice et chasser la vertu ? Rotrou, Vencesl. I, 2. Les trois que Dieu destine à ce pieux office, Boileau, Lutr. I. Lui-même [Dieu] il nous traça son temple et son autel, Aux seuls enfants d'Aaron commit ses sacrifices, Aux lévites marqua leur place et leurs offices, Racine, Ath. II, 4. Les femmes allument du feu et se distribuent dans les différents offices dont elles étaient chargées, Fénelon, t. XXI, p. 468. D'un office d'ami simplement je m'acquitte, Regnard, Fol. amour. III, 2. Vous pouvez m'employer, monsieur, à tout office, Regnard, Ménechmes, II, 2. Son office [de la pénitence] est de rétablir dans l'état naturel ce que le péché avait renversé, Massillon, Panégyr. Magd. Les esclaves [chez les Germains] n'avaient point d'offices dans la maison ; ils rendaient à leur maître une certaine quantité de blé, Montesquieu, Esp. XV, 10.

    Faire son office, produire l'effet naturel. Le sang fait son office et le roi s'attendrit, Rotrou, Vencesl. V, 3. Scapin : La tendresse paternelle fera son office. - Argante : Elle ne fera rien, Molière, Fourber. I, 6.

    Faire office de, l'office de, tenir lieu, remplacer. L'âne à messer lion fit office de cor, La Fontaine, Fabl. II, 19. Nous l'avons vu, frappé de ces murmures importuns qui interrompent les oraisons des fidèles et troublent dans la maison de Dieu le vénérable silence des saints mystères, se lever avec indignation, et, faisant l'office des anciens diacres de l'Église, ordonner qu'on fléchît les genoux, Fléchier, Duc de Mont. Tant d'autres malheureux dont j'ai causé les maux Font déjà dans mon cœur l'office des bourreaux, Racine, Théb. V, 6. Les juges [de la vehme] prononçaient sans jamais confronter les témoins et l'accusé, souvent sans les interroger ; le plus jeune des juges faisait l'office de bourreau, Voltaire, Ann. Emp. Charlemagne, 788.

    Faire l'office de, suffire pour mettre à effet. Tirons au sort, c'est la justice, Deux pailles en feront l'office, La Fontaine, Joc. Hélas ! il ne me faudrait guère prier pour me faire pleurer présentement [pour le départ de Mme de Grignan] : un tour de mail sur le soir en ferait l'office, Sévigné, 21 oct. 1671.

  • 3Bureau. Il existe à Paris plusieurs offices de publicité, de correspondance, etc. Les correspondances internationales tombées en rebut doivent être rendues, sans frais, à l'office expéditeur, Commiss. internat. des postes, Paris 1863, p. 140.
  • 4 Terme de diplomatie. Avis, message, pièce. Tous les offices que j'avais passés sur ce sujet… cette légation n'avait point d'autre cause que de passer des offices en faveur des Vaudois, M. de Bordeaux, envoyé auprès de la reine d'Angleterre, dans GUIZOT, Hist. de la rép. d'Anglet. t. II, p. 591 et 592.
  • 5Assistance, service. Ce malheur me rend un favorable office, Corneille, le Ment. I, 2. À moi bien plus qu'à lui vous rendiez cet office : Vous sauviez Antigone en sauvant Polynice, Rotrou, Antig. I, 4. Vous me rendrez un merveilleux office, La Fontaine, Mandr. Mme de Vins nous servira dans cette maison [de Pompone] ; sans cela, je vous avoue que je serais inconsolable de vous priver des petits offices que je vous pourrais rendre, Sévigné, 26 juill. 1675. Il me semble que, si j'étais avec vous, je lui rendrais [à sa petite-fille Pauline] de grands offices, rien qu'en redressant un peu votre imagination, Sévigné, 22 févr. 1689. Un fils consacré à Dieu… s'acquitte courageusement de son devoir [avertir son père de l'approche de la mort]… il trouve ce qu'il espérait, un chrétien préparé à tout, qui attendait ce dernier office de sa piété, Bossuet, le Tellier. Le ministre… en faisant connaître les hommes capables de remplir les grandes places, et en leur rendant à propos des offices qu'ils ne savaient pas, Bossuet, ib. Les a-t-il jamais amusés [ses amis] par des caresses, quand ils ont attendu de lui des offices effectifs ? Fléchier, Duc de Mont. Un fils osa rendre ce triste office à son père [l'avertir de sa mort prochaine], Fléchier, le Tellier. Mes mains ne purent lui refuser ce cruel office, Fénelon, Tél. X.

    Faire office, s'est dit pour rendre de bons offices, s'employer pour. Le plus qu'il [un prince] pouvait, c'était de recommander ses serviteurs à son favori, et de faire office pour ceux qu'il aimait, Guez de Balzac, De la cour, 7e disc.

    Bon office, service, assistance. Je vous devrai beaucoup pour un si bon office, Corneille, Hor. IV, 2. Je me suis donc rendu moi-même un bon office, Corneille, le Ment. V, 4. Je vous prie de me rendre vos bons offices, c'est ainsi qu'il faut s'exprimer en pareil cas, non-seulement avec ceux qui sont au-dessus de nous, mais même avec nos égaux, Caillères, Bon et mauvais usage, p. 68, dans POUGENS. Tout oser pour rendre de bons offices, Hamilton, Gramm. 5. Il vous offre ses bons offices auprès du roi de France, Hamilton, ib. 7. Vos bons offices pour lui sont un bienfait pour moi ; souffrez que je partage la reconnaissance, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 58.

    En un sens opposé. Mauvais office, action, parole destinée à desservir quelqu'un, à lui nuire. S'il me rend près de vous tant de mauvais offices, Rotrou, Vencesl. I, 1. Il n'y a point de mauvais offices qu'elle n'ait tâché de rendre à l'un et à l'autre, Sévigné, 14. Je ne vous ai point rendu de mauvais offices auprès du roi, Maintenon, Lett. à M. de Villette, 9 avril 1682. Pour prévenir les mauvais offices qu'il avait à craindre, Fénelon, Tél. XII.

  • 6 Anciennement. Certains emplois, certaines charges avec juridiction. Création d'offices. Suppression d'offices. L'office de chancelier, de connétable. Un office de judicature. Un office de finance. Je sais combien d'argent vous coûte votre office, Et comment aujourd'hui s'exerce la justice, Boursault, Mots à la mode, sc. 1. Le mot de charge ne doit point exclure celui d'office, quoiqu'ils signifient la même chose ; on dit un office de la maison du roi, un office de judicature, un office de finance, Caillères, Bon et mauvais usage, p. 65, dans POUGENS. Se priver de quelques terres était peu de chose ; renoncer aux grands offices, c'était perdre la puissance même, Montesquieu, Espr. XXXI, 7. Un office qu'il [le souverain] vend est proprement un emprunt dont il paye l'intérêt sous le nom de gages, Condillac, Comm. gouv. II, 11. Les titres de duc, de comte, étaient d'abord des offices à vie, Voltaire, Mœurs, 98. Des roturiers qui avaient acheté chèrement des offices, Voltaire, Russie, II, 7. Ils n'ont, dit-il [Commines], souci de rien, parlant des Français de son temps, sinon d'offices et états… les choses ont peu changé ; seulement cette convoitise des offices et états, curée autrefois réservée à nobles limiers, est devenue plus âpre encore, depuis que tous y peuvent prétendre, Courier, Lettre II.

    Charge de la maison du roi et des princes. Les offices de la chambre, de la garde-robe.

    En titre d'office, et, plus ordinairement, à titre d'office, avec la qualité que donne un office. L'un en titre d'office exerçait un brelan, Régnier, Sat. X. Au temps de Charlemagne, il y avait des confesseurs dans les armées ; Charles en avait un pour lui en titre d'office, Voltaire, Mœurs, 21. Les Juifs eurent, au lieu de médecins, des exorcistes en titre d'office, qui chassaient les esprits malins avec la racine…, Voltaire, Dial. XXIV, 3.

    Fig. La maréchale d'Humières se retira dans une maison borgne au dehors des Carmélites du faubourg St-Jacques, et s'y fit dévote à titre d'office, Saint-Simon, 13, 14.

    N'avoir ni office ni bénéfice, n'avoir aucun revenu certain.

    Terme de droit canon. Bénéfice sans juridiction. Office claustral.

    Procureur d'office ou fiscal, se disait, dans les juridictions seigneuriales, de celui qui faisait les fonctions du ministère public.

  • 7En parlant d'un avoué, on dit office. Cet avoué vendra bien son office, car il a une excellente clientèle.
  • 8Au palais et dans le langage général, d'office, sans en être requis et par le seul devoir de la charge. Le juge a informé d'office. On s'attend qu'ils [les prédicateurs] reprendront les mauvaises mœurs ; on dit qu'ils le font d'office, et l'esprit humain indocile y fait moins de réflexion, Bossuet, Panégyr. Ste Cather. 3. Un dominicain qui l'assistait [Calas] d'office sur l'échafaud, dit qu'il voudrait mourir aussi saintement qu'il est mort, Voltaire, Lett. d'Argental, 27 mars 1762.

    Nommé d'office, nommé par le juge, par le tribunal. Avocat nommé d'office pour défendre un accusé qui n'avait point de défenseur. Les trois experts seront nommés d'office, à moins que les parties ne se soient accordées pour les nommer tous les trois conjointement, Code Nap. art. 1680.

    Fig. Faire quelque chose d'office, faire quelque chose sans en être requis. C'est un homme né pour des allées et venues, pour écouter des propositions et les rapporter, pour en faire d'office et en être désavoué, La Bruyère, II.

  • 9Le saint office, la congrégation de l'inquisition établie à Rome ; le tribunal de l'inquisition. Familier du saint office. Il [Giudice] était de la congrégation du saint office, Saint-Simon, 473, 40. Le pape Paul III, après avoir convoqué le concile de Trente, en 1545, nomma neuf savants personnages pour travailler à la réforme de la discipline ecclésiastique ; ce fut ce qui donna lieu à l'établissement de la congrégation du saint office ou de l'inquisition, Dumarsais, Lib. égl. gall. part. II, max. 17. Quand ils en seront là, ils ne chercheront pas le système du monde dans des passages de l'Écriture mal entendus ; et, pour savoir à quoi s'en tenir sur ce sujet, ils préféreront l'observatoire au saint office, D'Alembert, Ab. de la crit. Œuv. t. IV, p. 258, dans POUGENS.
  • 10Service divin qui se célèbre en public avec les cérémonies qui doivent y être observées. Assister à l'office, aux offices. Entendre, dire l'office. L'office de la nuit, du matin, du soir Quelle fureur, dit-il, quel aveugle caprice, Quand le dîner est prêt, vous appelle à l'office ? Boileau, Lutr. I.

    Se dit aussi de la manière de dire l'office qui change chaque jour. On fait l'office du dimanche, l'office d'un tel saint. Aujourd'hui l'office est double, semi-double, ou simple. On récite de longs offices, et ces offices tout divins sont composés et remplis des plus beaux sentiments de foi, Bourdaloue, 5e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. II, p. 478. Je dis l'office de la Vierge : quoique ce soit avec de grandes distractions, c'est toujours un temps destiné à Dieu et passé avec lui, Maintenon, Lett. à l'abbé Gobelin, 11 déc. 1674. Cet office qu'il a composé pour l'adorable sacrement de nos autels, Massillon, Panég. St Thomas.

    Il s'est dit aussi en un sens analogue pour les protestants. Le dessein était [chez les protestants anglais du temps d'Élisabeth] de dresser un office pour la communion dont les expressions fussent si bien ménagées, qu'en évitant de condamner la présence corporelle, on réunît tous les Anglais dans une seule et même Église, Bossuet, Variat. X.

    Le petit office de la Vierge, ou les petites heures de Notre-Dame, l'office abrégé de la Vierge.

    Prière particulière qui se dit en l'honneur de chaque saint. Quand on canonise un saint, on lui assigne en même temps un office particulier. L'office de saint Louis.

    L'office des morts, certaines prières que l'Église a réglées en commémoration des morts.

    Prière que chaque ecclésiastique doit dire tous les jours, c'est-à-dire les heures du bréviaire (en ce sens, il se joint ordinairement avec l'adjectif possessif). Je n'ai pas dit tout mon office aujourd'hui, j'en suis à vêpres.

    Livre d'office, livre qui contient les prières chantées ou récitées au service divin.

  • 11Art de préparer ce que l'on met sur la table pour le service. Ce domestique sait bien l'office. Elle entend la cuisine et l'office, Rousseau, Ém. V.

    La classe de domestiques qui mange à l'office dans une maison. Un office nombreux.

  • 12Les Offices, gli Uffizii, grand et célèbre musée à Florence. On dit aussi la galerie des Offices.

REMARQUE

Au mot office, l'Académie écrit saint office sans trait d'union ; mais à saint, à congrégation, à inquisition, à qualificateur, elle écrit saint-office avec un trait d'union.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ne vous affiert pas tex offices, [tel office ne nous appartient pas], la Rose, 7911. Il les doit penre [prendre] et emprisonner, de son office, Beaumanoir, I, 38. Li baillis, de s'office, pot bien debouter l'avocat, qu'il ne soit oïs en avocation devant lui, Beaumanoir, V, 15.

XIVe s. Qui adonc veïst gent de court, Chascuns à son office acourt, Machaut, p. 85. Les supplians et plusieurs autres nobles ont usé de office de magesté et bouté les feux es maisons et es villes d'icelles communes et plat pays, Du Cange, officium. Je di que nul, pour raison de office publique ne autrement, ne peut estre obligié à pechier, Oresme, Eth. 163.

XVe s. Avant la consecration, le roi fit là devant l'autel tous les jeunes chevaliers nouveaux ; et en après fit-on l'office de la messe, Froissart, II, II, 74. Lequel Nicolas dist à icellui Henry, que, se il ne chastioit sa femme, il le mettroit à l'office, qui est à entendre, à la court de l'eglise, Du Cange, officium. Tel perdoit ses offices et estatz pour s'en estre fuy… et furent donnés à autres qui avoient fui dix lieues plus loing, Commines, I, 4. Cappitaine de Callais et autres grosses offices, Commines, III, 4. Et chevaucherent bien armez, et sembloit bien qu'ils eussent bon vouloir de faire leurs offices, Commines, I, 6.

XVIe s. Il le renvoya en sauf conduyct, chargé de dons, chargé de graces, chargé de toutes offices d'amitié, Rabelais, Garg. I, 50. Plus il va en avant, et mains [moins] il s'ennuye de faire vostre office, et mains le veult laisser faire à nuluy, Marguerite de Navarre, Lett. 125. Quand Cesar parle des offices de sa profession, de sa vaillance, Montaigne, I, 57. Et m'eust semblé l'office du serviteur estre de…, Montaigne, I, 59. J'en veois envers qui c'est temps perdu d'employer un long soing de bons offices, Montaigne, II, 85. Il feroit tourner les affaires du costé des Carthaginois, lesquelz pour ceste office luy seroient amis, Amyot, Timol. 2. Rendre l'office d'amitié qu'il devoit, Amyot, Pélop. et Marcel. 6. Selon la maniere qu'ilz avoient de proceder à l'election dudict office, Amyot, Arist. 1.

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France Terme

Annexe à la cuisine.

FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France

Étymologie de « office »

Provenç. offici ; espagn. oficio ; ital. uffizio ; du lat. officium, de ob, et facere, faire.

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Du latin officium (« fonction », « charge », « service », « emploi », « office ») composé du préfixe ob (« devant », « vers ») et d’une racine dérivée de facere (« faire »).
En ce qui concerne l’office en tant que partie d’une maison, il s’est dit tout d’abord de la fonction de préparer le service de la table puis, par métonymie, du lieu où cette fonction s’exerce.
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Phonétique du mot « office »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
office ɔfis

Fréquence d'apparition du mot « office » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « office »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « office »

  • La providentielle peau de banane : toujours prête à son office sournois de rompeuse de membres de luxatrice d'articulations.
    Alexandre Arnoux — Double chance
  • Sur la corde raide de la vie, les remords font office de balanciers.
    Philippe Bouvard — Journal 1992-1996
  • Ce n'est pas en acceptant les bons offices d'autrui que nous nous faisons des amis, mais en offrant les nôtres.
    Thucydide
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Le bon sens est le concierge de l'esprit : son office est de ne laisser entrer ni sortir les idées suspectes.
    Daniel Stern
  • Si les Anglais hésitent à aller voir une comédie le samedi soir, c'est qu'ils ont peur d'en rire à l'office du dimanche.
    Peter Ustinov
  • Défiez-vous des choses posthumes : quel que soit l'esprit avec lequel une vieille femme parle de sa beauté perdue il y a toujours dans sa louange la funèbre solennité de l'office des trépassés.
    Ninon de Lenclos — Correspondance
  • La femme tout entière est modelée et préparée de loin pour cet auguste office de la maternité, qui est le but suprême de sa vie terrestre.
    Docteur J.B. Fonssagrives — L'Education physique des jeunes filles
  • C'est souvent la solution écartée d'office qui aurait été la bonne.
    Edouard Michelin
  • On a souvent plus d'envie de passer pour officieux que de réussir dans les offices, et souvent on aime mieux pouvoir dire à ses amis qu'on a bien fait pour eux que de bien faire en effet.
    Madame de Sablé — Maximes
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Traductions du mot « office »

Langue Traduction
Anglais office
Espagnol oficina
Italien ufficio
Allemand büro
Chinois 办公室
Arabe مكتب. مقر. مركز
Portugais escritório
Russe офис
Japonais オフィス
Basque bulegoan
Corse ufficiu
Source : Google Translate API

Synonymes de « office »

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Office

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