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Couteau

Variantes Singulier Pluriel
Masculin couteau couteaux

Définitions de « couteau »

Trésor de la Langue Française informatisé

COUTEAU, subst. masc.

A.− Instrument tranchant formé d'une lame emmanchée de forme et de longueur variables. Couteau affilé, ébréché, long, mince, pointu; le couteau coupe, tranche; aiguiser, repasser un couteau.
1. [Le couteau comme instrument domestique]
a) [Comme élément du couvert] Couteau à dessert, à fruit, à pain, à poisson. Un couteau à fromage (Lar. mén.1926).Ni couteaux, ni cuillers, ni fourchettes : on mange avec les mains (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 246):
1. À l'instant où nous allons nous mettre à table, un nouveau planton arrive, porteur d'un pli. Garine ouvre l'enveloppe avec le couteau de table, s'assied devant son assiette et lit. Malraux, Les Conquérants,1928, p. 63.
b) [Comme ustensile de cuisine] Couteau à ouvrir les huîtres (Romains, Copains,1913, p. 181).Couteaux d'office; (...) couteaux économiseurs; (...) couteau à découper (Mathiot, Éduc. ménag.,1957, p. 82).
Couteau électrique. ,,Couteau dont la lame est actionnée par un moteur électrique au moyen d'un système bielle-manivelle ou de cames`` (Lar. encyclop.).
c) [Comme objet personnel, familier] Couteau de poche; couteau pliant, multilames. Il fouilla dans sa poche, en tira un couteau-canif (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 241).Couteaux à plusieurs lames (Verne, Île myst.,1874, p. 223).Je n'ai qu'un couteau suisse, dit le padre (Maurois, Silences Bramble,1918, p. 54):
2. Là-dessus, Roch tirait un couteau de poche et commençait de se gratter les ongles d'un air rêveur. Il marmonnait : − La croix à vingt-six ou vingt-sept ans, sans discussions, sans histoires. Fichtre! G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 101.
Couteau (à raser). ,,Rasoir à main`` (Rob.); cf. également Carabelli, [Lang. profess. coiffeurs].
2. [Le couteau comme arme]
a) Vx. ,,Épée courte qu'on porte au côté`` (Ac. 1878). Il ne porte qu'un couteau. Son ennemi avait une épée de longueur et lui n'avait qu'un couteau`` (Ac. 1878).
b) Arme de chasse, de combat. Il examina son couteau de chasse, qui était fort tranchant (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 126).Le vieux Charles sortait de sa poche un couteau à cran d'arrêt et commençait à manger (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 99).Il avait son couteau de guerre dans sa poche (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 788):
3. « As-tu toujours le couteau, dit cette singulière créature à Isabelle lorsqu'elle se fut approchée de la cheminée, le couteau à trois raies rouges? − Oui, Chiquita, répondit la jeune femme, je le porte là, entre ma chemisette et mon corsage. Mais pourquoi cette question, ma vie est-elle donc en péril? − Un couteau, dit la petite dont les yeux brillèrent d'un éclat féroce, un couteau est un ami fidèle; il ne trahit pas son maître, si son maître le fait boire; car le couteau a soif. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 385.»
En partic. Couteau sacré. Arme destinée à sacrifier les victimes offertes à la Divinité. Démodocus répand la libation aux pieds de la statue du poëte. La génisse tombe sous le couteau sacré (Chateaubr., Martyrs,t. 2, 1810, p. 182).
c) Style noble. Arme utilisée par le bourreau dans ses œuvres (hache, glaive, etc.). [Méphistophélès à Faust] Viens! viens! ou je t'abandonne avec elle sous le couteau! (Nerval, Faust,1840, p. 186).
P. ext. Couperet de la guillotine :
4. Il m'est arrivé, dans ma vie, d'avoir l'affreuse curiosité d'une exécution capitale. Je m'y suis rendu. Je n'y ai pas assisté. Je n'ai vu ni le couteau descendre, ni la tête tomber. Je n'ai pas pu. P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 278.
SYNT. Coup de couteau (dans la poitrine, en plein cœur). Je m'élançai alors sur lui et je lui enfonçai mon couteau dans la poitrine (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 641). Avoir le couteau au poing, entre les dents. Marcel et Octave la carabine au poing et le couteau aux dents, s'élancèrent dans le parc (Verne, 500 millions, 1879, p. 228). Jouer du couteau; manier, tirer le couteau. Voilà les guerres de famille, voilà comme les couteaux se tirent (Musset, Lorenzaccio, 1834, II, 5, p. 153). On dit que tu sais jouer du couteau comme le meilleur jaque de Malaga, (Mérimée, Carmen, 1847, p. 62).
d) Expr. fig. Mettre le couteau sur (sous) la gorge. Contraindre quelqu'un par la force à agir dans un sens déterminé. Vous êtes peut-être gênées en ce moment, dites-le-moi, je ne viens pas vous mettre le couteau sur la gorge (Becque, Corbeaux,1882, IV, 10, p. 243).Être à (aux) couteaux tirés. Être en complète inimitié. Ce sont là deux demi-sœurs, qui, sorties de deux pères, se crachent à la figure en se traitant de bâtardes et vivent à couteaux tirés (Courteline, Article 330,1900, p. 277).Remuer le couteau (ou le fer) dans la plaie. Augmenter, raviver une peine, un chagrin. La Môme, retournant le couteau dans la plaie. − Puisque tu te maries! (Feydeau, Dame Maxim's,1914, II, 9, p. 52).
3. Au fig.
a) [L'accent est mis sur la forme] Visage en lame de couteau. Visage mince, creux, aux angles vifs. Un homme grand, sec et mince, le visage en lame de couteau (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 82).L'acier terni de sa face de couteau-poignard (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 202).
b) [L'accent est mis sur ses qualités] Couper, tailler au couteau. Couper avec netteté, en ligne droite. Une terre belle, vraiment. Et un peu grasse, que le soc coupait au couteau, qui ne couvait pas de basse vermine (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 84).
Visage taillé au couteau. Visage aux traits marqués, aux contours accusés. Ta tête est bizarre, taillée à grands coups de couteau comme celle des génies (Renard, Journal,1888, p. 16).
Brouillard à couper au couteau. Brouillard dense, très épais. Il fait un brouillard à couper au couteau (Proust, Guermantes 2,1921, p. 394).
4. Proverbes. [P. réf. au couteau à pain d'une famille, dont les générations successives changent alternativement la lame et le manche, tout en le regardant comme le même couteau héréditaire] Ressembler au couteau de Jeannot. Changer complètement en gardant le même nom (cf. Mauriac, Journal 1, 1934, p. 66). L'homme s'est complètement renouvelé... − À la manière du couteau de Jeannot, et vous le croyez toujours le même, reprit Bixiou (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 605).On vous en donnera des petits couteaux pour les perdre. On ne vous confiera plus d'objet dont vous n'appréciez pas la valeur. Oui, continuai-je (...), je vous en flanquerai, à l'avenir, des petits couteaux pour les perdre (Courteline, Ah! Jeunesse!Lauriers coupés, 1894, p. 181).Être (comme) un couteau de tripière (couteau possédant deux tranchants). Être hypocrite en disant du bien et du mal d'une même personne. Parmi ces caleurs et ces gourgousseurs [de l'atelier], il y en avait un de méchant comme un vieux couteau de tripière (Esparbès, Printemps,1906, p. 187).
B.− [P. anal.]
1. [De fonction] Outil métallique tranchant, grattant, etc., utilisé sous des formes et pour des usages variés dans divers domaines techniques.
a) AGRICULTURE.
Couteau d'une charrue (cf. coutre1; cf. également Giono, Regain, 1930, p. 175).
Couteau d'apiculteur. ,,Désoperculateur`` (Rob.); cf. également Lar. encyclop..
Couteau à greffer (Rob.). Les couteaux à greffer (...) possèdent une lame dont la face inférieure, pendant la coupe, doit être plate pour que la section obtenue soit bien plane (Brunet, Matér. vitic.,1909, p. 51).
b) ALIM. Couteau ramasseur. ,,Couteau qui ramasse constamment la pâte de cacao sous la meule`` (Littré); cf. également Guérin 1892, Rob. et Lar. encyclop..
c) CHIR. Sur un seul et même plateau on posera : (...) un ou deux couteaux à amputation (Nélaton, Pathol. chir.,t. 1, 1844, p. 226).Un couteau interosseux, ou un simple bistouri (Nélaton, Pathol. chir.,t. 1, 1844p. 230).Un couteau à iridectomie (J. Verne, Vie cellul.,1937, p. 30).
d) MÉD. VÉTÉR.
Couteau anglais. ,,Instrument dont les maréchaux anglais se servent pour rogner la corne des sabots et qui remplace le boutoir des ouvriers français`` (Littré); cf. également Rob., Lar. encyclop..
Couteau de feu. ,,Instrument qui est de fer ou de cuivre et qui, étant chauffé dans la forge, sert à brûler quelque partie malade du cheval`` (Littré); cf. également DG, Rob., Lar. encyclop..
Couteau de chaleur. ,,Latte de bois polie sur les bords, dont on se sert pour racler la surface de la peau du cheval et abattre la sueur après un exercice forcé`` (Littré); cf. également DG, Rob., Lar. encyclop..
e) PEAUSS. Le couteau à inciser (Closset, Travail artist. cuir,1930, p. 21).Couteau à dérayer (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 105).Le couteau à écharner (...), un couteau à ébourrer (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947p. 44).
f) PEINT. Un couteau à reboucher et un couteau à enduire (Bonnel-Tassan1966, p. 137):
5. Puis, la grosse affaire était le couteau à palette, car il l'employait pour les fonds, comme Courbet; il en possédait une collection, de longs et flexibles, de larges et trapus, un surtout, triangulaire, pareil à celui des vitriers, qu'il avait fait fabriquer exprès, le vrai couteau de Delacroix. Zola, L'Œuvre,1886, p. 269.
2. [De forme]
a) MODES. Longue plume rigide ornant parfois les coiffures féminines. Ce petit canotier de feutre noir, si coiffant, dont le couteau fuse, et la voilette ombre les yeux, est « Paris » (L'Œuvre,17 mars 1941).MmeAlvarez toisa sa petite-fille, du canotier en feutre orné d'une plume-couteau, jusqu'aux souliers molière de confection (Colette, Gigi,1944, p. 11).
b) TECHNOL. Petite pièce triangulaire qui supporte le fléau et les deux plateaux d'une balance. Les couteaux de la balance commençaient à se détraquer (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 98).
c) ZOOL. Solen; mollusque bivalve à coquille allongée vivant enfoncé dans le sable. Les Couteaux (Solen Vagina) ont une coquille tellement à part qu'ils sont connus de tout le monde (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 417).
Prononc. et Orth. : [kuto]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1130 coltel « outil tranchant » (Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 540); 1316 couteau sing. (Inv. des armures de Louis X ds Gay); 1586 fig. estre aux cousteaux tirer (Cholières, 8oApresdisnée, p. 217, Paris, J. Richer, s.d.); 1680 estre à couteaux tirez (Rich.); 2. ca 1265 faucon. (Brunet Latin, Trésor, éd. F.-J. Carmody, I, 147, 32 : corticus corrigé en coutiaus par l'éd.); 3. 1611 p. anal. conchyl. (Cotgr.); 4. 1863 d'une balance (Littré). Du lat. class. cultellus « petit couteau », dimin. de culter, v. coutre. Fréq. abs. littér. : 2 527 (couteau-poignard : 6). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 212, b) 4 937; xxes. : a) 5 018, b) 3 195. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, passim.Goug. Mots t. 3 1975, p. 198, 219. − Quem. 2es. t. 1 1970. − Rog. 1965, p. 94.

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

COUTEAU. n. m.
Instrument composé d'une lame et d'un manche, et qui sert à couper. Couteau pointu. Couteau rond. Couteau épointé. Couteau ébréché. Couteau à ressort, à virole. Couteau à cran d'arrêt. Couteau-poignard. Couteau à lame d'argent, à lame d'or. Couteau à deux lames. Couteau de cuisine, de table, de poche. Couteau à dessert. Couteau à manche d'ivoire, de nacre, d'argent. La lame, la pointe, le tranchant, le dos d'un couteau. Boîte à couteaux. Couteau de tripière, Couteau qui tranche des deux côtés. Couteau de chasse, Épée courte et large dont on se sert pour achever le sanglier, le cerf. Fig., Avoir le couteau sur la gorge, Être mis dans la nécessité d'agir contre son gré. Il a consenti, le couteau sur la gorge. On dit dans le même sens Mettre le couteau sur la gorge à quelqu'un, Fig., Être à couteaux tirés, Être en grande inimitié avec quelqu'un. Fam., Jouer du couteau. Voyez JOUER. Il se dit également, en termes d'Arts, de Certains instruments, de formes assez diverses, qui servent en général à couper, à tailler, à racler, etc. Couteau à palette. Couteau de doreur. Couteau à papier. On se sert d'un couteau de bois ou d'ivoire pour couper les feuillets d'un livre broché En termes d'Histoire naturelle, Manche de couteau se dit aussi d'une Espèce de coquillage bivalve.

Littré (1872-1877)

COUTEAU (kou-tô) s. m.
  • 1Instrument tranchant composé d'une lame et d'un manche. Couteau de table. Couteau de poche. Ce couteau coupe bien. Mettre couteaux sur table, donner à manger.

    Fig. Porter le couteau sur, supprimer sans miséricorde. Il veut porter le couteau jusqu'aux inclinations les plus naturelles, Bossuet, I, Pâq. 1.

    Fig. Couteau pendant, homme qui en accompagne toujours un autre ; locution tirée de l'habitude d'avoir, en certaines professions, un couteau pendu à son côté. Un tel est toujours avec lui, c'est son couteau pendant.

    Couteau de tripière, couteau qui tranche des deux côtés ; et fig. C'est un couteau de tripière, c'est un couteau à deux tranchants, c'est un couteau qui tranche des deux côtés, celui qui dit du bien et du mal d'une même personne.

    Familièrement. On vous en donnera de petits couteaux pour les perdre, se dit aux enfants à qui l'on refuse quelque chose.

    Boîte à couteaux, boîte où l'on serre les couteaux.

  • 2 Terme de chirurgie. Instrument tranchant dont on se sert pour diviser les parties molles et qui ne diffère du bistouri que parce qu'il est ordinairement plus grand et que la lame est toujours fixée à demeure sur le manche.

    Couteau à deux tranchants ou couteau interosseux, dit ainsi parce qu'il sert particulièrement pour pratiquer les amputations dans les articles, et pour diviser les chairs des espaces interosseux à la jambe ou à l'avant - bras.

    Couteau lenticulaire, couteau dont on se sert dans la trépanation, pour détruire les inégalités que la couronne du trépan a laissées au voisinage des bords de l'ouverture faite à l'os.

  • 3 Poétiquement, coutelas, poignard. Où toi-même, des tiens devenu le bourreau, Au sein de ton tuteur enfonças le couteau, Corneille, Cinna, IV, 2. Qu'on lui fasse en mon sein enfoncer le couteau, Racine, Athal. V, 6.

    Fig. Plonger le couteau dans le sein de quelqu'un, lui causer un violent chagrin. Vous par qui je plongeai le couteau dans le sein maternel, Rousseau, Hél. II, 5. Comment mettre le couteau dans le cœur de ses parents ? Voltaire, Blanc et noir.

    Être sous le couteau, avoir le couteau sur la gorge, être contraint par force ou par menace. Rien n'est changé, je suis encor sous le couteau, Voltaire, Tancr. III, 7.

    On dit dans le même sens : mettre le couteau sur la gorge.

    Couteaux sacrés, ceux qui servaient à égorger les victimes dans les anciens sacrifices. [Elle] tend la gorge aux couteaux par son père apprêtés, Racine, Iph. V, 4. C'est peu que de vouloir, sous un couteau mortel, Me montrer votre cœur fumant sur un autel, Racine, ib. III, 6. Les victimes qui tombaient sous le couteau sacré, Fénelon, Tél. X.

  • 4Instrument de supplice. L'abandonnerez-vous à l'infâme couteau Qui fait choir les méchants sous la main du bourreau ? Corneille, Hor. V, 3.

    Le couteau de la guillotine.

  • 5Couteau de chasse, courte épée qui ne tranche ordinairement que d'un côté, pour couper les branches quand on brosse au travers des bois.
  • 6Courte épée. Il ne porte qu'un couteau. Vieux en ce sens.

    Fig. En être aux couteaux tirés, être à couteaux tirés, être en inimitié ouverte. Il était avec lui ouvertement aux épées et aux couteaux, Sévigné, 244. D'Achy était aux couteaux tirés avec Puyrobert, Saint-Simon, 11, 126. Mme de Montespan fut toujours aux couteaux avec ce ministre [Louvois], Saint-Simon, 229, 69.

    Aiguiser ses couteaux, se préparer au combat, à la dispute.

    Jouer des couteaux, se battre à l'épée. J'en suis, et j'y jouerai, comme il faut, des couteaux, Scarron, D. Japhet, III, 4.

  • 7 Terme de vétérinaire. Couteau de feu, instrument qui est de fer ou de cuivre, et qui, étant chauffé dans la forge, sert à brûler quelque partie malade d'un cheval.

    Couteau anglais, instrument dont les maréchaux anglais se servent pour rogner la corne des sabots et qui remplace le boutoir des ouvriers français.

    Couteau de chaleur, latte de bois polie sur ses bords, dont on se sert pour racler la surface de la peau du cheval et abattre la sueur après un exercice forcé.

  • 8Couteau à papier, autrement dit plioir, ustensile en bois ou en ivoire qui sert à couper le papier.

    Couteau sourd, instrument des corroyeurs dont le tranchant est fort émoussé.

    L'arête du prisme triangulaire qui porte le fléau d'une balance.

    Couteau ramasseur, couteau qui ramène constamment la pâte de cacao sous la meule.

  • 9Couteau aimanté, sorte d'instrument en forme de couteau qui servait à des recherches sur le magnétisme. Le couteau aimanté nous découvre, dans les cendres de plusieurs espèces, des particules ferrugineuses, Bonnet, Consid. corps org. œuvres, t. V, p. 151, dans POUGENS.
  • 10 Terme de marine. Partie saillante du faux étambot, et mèche du gouvernail qui lui est opposée.
  • 11Couteau de St-Jacques, nom d'un coquillage long et plat.

    Manche de couteau, coquillage bivalve.

    Couteau polonais, espèce du genre solen.

  • 12 Terme de fauconnerie. Premières pennes des ailes des oiseaux qu'on emploie à la chasse.

PROVERBES

Les mauvais couteaux coupent les doigts et laissent le bois.

Tel couteau, tel fourreau.

C'est comme le couteau de Jeannot, se dit d'une chose qui conserve le même nom, mais qui n'a plus rien de ce qui la constituait autrefois. Cette locution est fondée sur ce que Jeannot, personnage de comédie et type des niais, des imbéciles, raconte qu'il a depuis longues années un couteau auquel il a fait remettre successivement et plusieurs fois tantôt une lame, tantôt un manche ; et il croit que c'est toujours le même couteau.

HISTORIQUE

XIIe s. Il a traite l'espée dont tranche li coutel, Ronc. p. 194. Dunc fist saint Thomas prendre li reis senz nul demur, E escorchier le chief à cutaus tut entur, Th. le mart. 101. Pristrent sun bon cultel qui valeit une cit, E sun anel ù out un safir mult eslit, ib. 152. [Ils] se trenchierent, si cume fud lur usages, de cultels, e rifflerent la charn jusque il furent sanglenz, Rois, 317.

XIIIe s. Et li quens de Pierche i fu mors par un ribaut qui li leva le pan dou haubert et l'ocist d'un coutiel, Chr. de Rains, 157. Miex vodroie à [avec] cotiaus d'acier Piece à piece estre despeciés, la Rose, 2906. Li dis Jehans courut sus à celi qui fu tués, le coutel tret, Beaumanoir, XXXIX, 12. Il se combatent à ceval, armé de toutes armeures, teles comme il lor plest, exepté coutel à pointe et mache [massue], Beaumanoir, LXI, 7. Devant le roy, tranchoit du coutel le bon conte Jehan de Soissons, Joinville, 205. Il tenoit trois coutiaus en son poing, dont l'un entroit ou manche de l'autre, Joinville, 259.

XIVe s. Li pons fu avalés, qui estoit levés haus : Chil de l'ost i entrerent, tout mirent as coutiaus, Fors que la damoiselle qui se rendi à iaus [eux], Baud. de Seb. VIII, 606. Un tel cop, que il li depart Jus les maistres coutiaus [plumes] de l'ele, Renart le novel, dans DU CANGE, Gloss. franç. Et doit avoir le chappon de rente [fourni par le fermier ou autre] couteaulz [plumes des ailes] suffisans ; et si n'estoient suffisans, on rabat de chascun couteau deux deniers tournois, Bouteiller, Somme rurale, titre 87. Je Guillaume Tirel, maistre des garnisons de cuisine du roy, certifie à tous que j'ey baillé et fait bailler dix paires de costeaux aux personnes ci-dessus nommées, De Laborde, Émaux, p. 231. Une paire de cousteaux à tranchier, c'est à sçavoir deux grands et un petit, à manche de lignum alloes, garnis d'or esmailliez de France, et a en chacun une perle au bout, De Laborde, ib.

XVe s. Un gros cousteaul d'alemaigne, garni de six cousteaulx, une lyme et ung poinsson, et d'une forsetes, pendans à une courroye de fil blanc, à clouz de leton, De Laborde, ib. Le vallet servant doibt mectre son pain et les trençoirs sur la table, et puis doibt tirer les cousteaux, et doigt asseoir les deux grans cousteaux, en baisant les manches, devant le lieu où le prince doibt estre assis, et doibt mettre les poinctes devers le prince en couvrant icelles pointes de la nappe qui est redoublée, et puis doibt mettre le manche vers le prince ; et les causes sont, que les grans couteaux se doivent retirer par l'escuyer trenchant, et pour ce sont les manches devers luy, et le petit couteau est tourné au contraire, pour ce que le prince s'en doibt ayder, De Laborde, ib. Il avoit deux coutiaulx de bouchier c'on dit rousse, en une gaigne ; et estoit de ces lairges coustiaulx de quoy qu'ils escourchent les bestes c'on appelle rousses, De Laborde, ib.

XVIe s. Gaisne garnie de deux cousteaulx, à manches d'acier, faits à combats, pour servir à ouvrir les huistres en escaille, De Laborde, ib. Celuy se monstre estre bien veau, qui par la poincte rend le cousteau, Génin, Récréat. t. II, p. 236. L'ung cousteau aguise l'autre, Génin, ib. p. 244. Ce cousteau ne vient pas de ceste gaine, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 193. Changer son couteau à une allumette [faire un troc désavantageux], Leroux de Lincy, ib. Ceuz qui portent les longs cousteaux ne sont pas tous queux [cuisiniers] ne bourreaux, Leroux de Lincy, ib. En une belle gaine d'or cousteau de plomb gist et dort, Leroux de Lincy, ib. Le cousteau n'appaise l'herésie [proverbe tiré des supplices inutiles contre l'hérésie au XVIe siècle], Leroux de Lincy, ib. Les mauvais couteaux coupent les doigts et laissent le bois, Leroux de Lincy, ib.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COUTEAU. Ajoutez :
13Couteau à pied, sorte d'instrument du sellier. Les couteaux à pied pour sellier, et tous les gros instruments tranchants fabriqués dans les ateliers de taillanderie…, Tarif des douanes, 1869, p. 139.
14Couteau de brèche, engin qui était analogue au vouge, employé particulièrement dans les siéges, pendant le moyen âge.
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Étymologie de « couteau »

Picard, coutiau, coutieu ; Berry, coutiau ; saintongeois, coutâ ; provenç. coltelh, cotelh ; catal. coltell ; espagn. cuchillo ; portug. cutello ; ital. cultello ; du latin cultellus, diminutif de culter (voy. COUTRE). Dans le vieux français au nominatif singulier, li cultels ou cultaus ; au régime, le cultel.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : Le latin culter se rattache au zend keret, couper ; sanser. kartari, couteau, rac. krt, couper.

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Du moyen français couteau, cousteau (1586), de l’ancien français coltel (c. 1130), coutel, du latin cultellus, diminutif de culter (« couteau », « fer de charrue ») qui a également donné « coutre » en français.
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Phonétique du mot « couteau »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
couteau kuto

Fréquence d'apparition du mot « couteau » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « couteau »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « couteau »

  • L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.
    Francis Ponge —  Le parti pris des choses 
  • Le couteau de poche, le plus sûr artisan de la culture populaire.
    Henri Vincenot — La Billebaude
  • Le méchant remue le couteau dans la plaie, la brute y plante en plus la fourchette.
    Anonyme
  • L’amitié est comme la lame d’un couteau : en se retournant elle blesse son maître.
    Proverbe mbédé
  • La vérité ? Un coup de couteau qui peut débrider parfois une plaie, crever un abcès.
    Henri Duvernois — Beauté
  • Le cerveau est la tripe de la tête. Penser est un couteau !
    Miguel Angel Asturias — Bolivar
  • On ne tisonne pas le feu avec un couteau.
    Proverbe français
  • Le couteau a beau être tranchant, il ne peut tailler son manche.
    Mahmud de Kachgar — Pensées
  • La mère est celle qui prend le couteau par la lame.
    Proverbe bantou
  • La loi est comme le couteau : elle n'offense pas la manie.
    José Hernandez — Martin Fierro
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Traductions du mot « couteau »

Langue Traduction
Anglais knife
Espagnol cuchillo
Italien coltello
Allemand messer
Chinois
Arabe سكين
Portugais faca
Russe нож
Japonais ナイフ
Basque labana
Corse cuciatu
Source : Google Translate API

Synonymes de « couteau »

Source : synonymes de couteau sur lebonsynonyme.fr

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Couteau

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