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Depuis

[dœpµi]
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Définitions de « depuis »

Depuis - Préposition

  • Exprime le point de départ dans le temps ou dans l'espace.

    Les savants s’occupèrent de tout dans une paix profonde, depuis la végétation anormale d’un ognon de jacinthe jusqu’aux courants électriques.
    — Louise Michel, La Commune
  • Indique un point d'origine spatiale ou une position initiale dans une hiérarchie.

    Victor prit son téléphone, shoota quelques objets, son canapé, sa psyché, son tapis de course et, depuis son balcon en saillie, il immortalisa la ville repoussant la lumière qui l’orangeait.
    — Bertrand Latour, La deuxième vie de Victor Hurvoas

Depuis - Adverbe

  • Marque le point de départ dans le temps.

    […], et une fontaine qui ne jaillissait, de mémoire d’homme, qu’à la fonte des neiges, avait coulé sans interruption depuis.
    — Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale

Expressions liées

  • Depuis beau temps, depuis belle lurette
  • Depuis des jours et des jours
  • Depuis des siècles, des semaines
  • Depuis dix minutes
  • Depuis en passant par jusqu'à et y compris, jusqu'à inclusivement
  • Depuis le haut jusqu'en bas
  • Depuis le matin jusqu'au soir
    Ils reçoivent tous de l'argent et ils sont tous terriblement avares de leur sacré argent. Et ils pensent tous à l'argent depuis le matin jusqu'au soir et même du soir jusqu'au matin.
    — Duhamel, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier
  • Depuis le premier jusqu'au dernier, depuis le début jusqu'à la fin
  • Depuis le temps que!
  • Depuis le temps!
  • Depuis longtemps (cela fait un long temps.)
    Un cimetière depuis longtemps abandonné
    — Gracq, Argol
  • Depuis lors (depuis ce temps-là, depuis ce moment-là/ce jour-là dans le passé.)
    J'ai fait faire ce vêtement avant l'armistice, puisque depuis lors on ne trouve plus de tissus anglais
    — Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception
  • Depuis peu (il y a peu de temps, récemment dans le passé.)
    Elle étoit mariée depuis peu
    — Balzac, Annette
  • Depuis qu'il est parti, depuis qu'il est là
  • Depuis quand? (à partir de quel moment, de quel événement dans le passé)
  • Depuis que
    L'humeur de la comtesse est changée depuis quelque temps
    — Sénac de Meilhan, Émigré
  • Depuis si longtemps
    Tiens! Voilà notre gros fer à repasser que nous réclamons depuis si longtemps!
    — Bernanos, Dialogues des Carmélites
  • Depuis toujours (depuis très longtemps toujours dans le passé)
    Elle a bataillé depuis toujours pour vivre. Ça rend dur
    — Van der Meersch, Invasion 14

Étymologie de « depuis »

Composé du préfixe de- et du mot puis. Variantes régionales et linguistiques incluent : Berry, dépeus, dépuye, dépuire ; bourguig. depeu, depô ; wallon, dipeû, dispeû, dispôie ; provenç. despuois, depueis, depos ; anc. catal. depus, depuys ; espagn. despues ; portug. depois ; ital. dopo.

Usage du mot « depuis »

Évolution historique de l’usage du mot « depuis » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « depuis » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « depuis »

Antonymes de « depuis »

Citations contenant le mot « depuis »

  • Les femmes pardonnent tout... sinon la race humaine serait éteinte depuis longtemps.
    Robert Heinlein
  • J’ai fait un voyage sur le plus beau bateau qui ait jamais été construit ; particularité étrange, à bord de ce transatlantique, passagers et hommes d’équipage étaient à cheval !Le capitaine, cavalier émérite, montait un pur-sang de courses, il portait un costume de chasse et sonnait du cor pour diriger la manœuvre, quant à moi, ayant horreur de l’équitation, j’avais pu obtenir de passer mes journées sur le cheval de bois de la salle de gymnastique. Nous débarquâmes sur une terre nouvelle où les chevaux étaient inconnus ; les indigènes prirent pour un animal à deux têtes les passagers montés de notre navire, ils n’osèrent s’en approcher en proie à la terreur ; moi seul, reconnu semblable à ces êtres primitifs, je fus fait prisonnier par eux. C’est de la prison ou l’on m’enferma que j’écrivis les lignes qui vont suivre. Cette prison était une île absolument déserte le jour, mais la nuit, les habitants d’une grande ville continentale ou le mariage et l’union libre étaient également défendus, s’y donnaient rendez-vous pour faire d’amour, j’ai pù ainsi rapporter de mon exil la plus splendide collection de peignes de femmes qui soit au monde, depuis le triste celluloïd jusqu’à l’écaille la plus transparente, couverte de pierres précieuses. J’ai offert cette collection à l’un de mes oncles, conchyliologiste distingué, chez lequel elle fait pendant à une vitrine de coquillages indiens.
    Francis Picabia — Jésus-Christ Rastaquouère
  • « Oui, j’allais à des tas de pique-niques autrefois, dit-il, mais j’ suis pas allé à un seul depuis bien longtemps. Comment, mais vous étiez avec nous ce matin s’écria Dulcie toute surprise. Vous ne vous rappelez pas? Vous avez mangé de la tarte aux pommes et une glace. »
    William Faulkner — L’Arbre aux souhaits
  • Au joug depuis longtemps, ils se sont façonnés ; ils adorent la main qui les tient enchaînés.
    Jean Racine — Britannicus
  • Cela ne donnait pas grand-chose. À la fin j’ai tout plaqué et j’ai trouvé mon chemin de Damas un beau soir. Je me suis mis à écrire simplement, directement, comme une de mes lettres, par petits paragraphes serrés et voluptueux, une histoire simple qui pourrait être la mienne. Depuis, ça marche tout seul.
    Alain-Fournier — Miracles
  • « Je suis un partisan du dialogue (…) Depuis de nombreuses années, j’entends toujours les mêmes requêtes. Nous avons donné droit à certaines, nous travaillons sur d’autres. Mais certaines revendications me paraissent disproportionnées », estime-t-il, citant pour exemple la volonté des syndicats d’obtenir un SMIC à 2.250 euros bruts à Monaco, contre 1.946,88 euros bruts actuellement.
    nice-matin — Le SMIC à 2.250 euros bruts à Monaco? C’est non pour le gouvernement princier
  • Les épargnants ont garni en novembre leurs contrats d’assurance-vie de 437 millions d’euros nets, et de 3,4 milliards depuis le début de l’année, selon les données publiées vendredi par la fédération France Assureurs.
    Le Figaro — L’assurance-vie poursuit sur sa lancée en novembre
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone

Traductions du mot « depuis »

Langue Traduction
Anglais since
Espagnol desde
Italien da
Allemand schon seit
Chinois 以来
Arabe منذ
Portugais desde a
Russe поскольку
Japonais 以来
Basque geroztik
Corse postu chì
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.