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Piquer
Définitions de « piquer »
Piquer - Verbe
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Faire pénétrer un objet pointu dans une matière, l'entamer légèrement.
Je m’apprête, pour descendre à table. J’endosse un gilet de fantaisie, un vêtement sombre. Je pique une perle à ma cravate.
— Henri Barbusse, L’Enfer -
Assembler par des points de couture des étoffes superposées.
« Aujourd’hui, disait maman, nous irons chez Mlle Mariette piquer ton tablier. »
— Marcel Arland, Terre natale -
Endommager par perforation ou érosion, en référence aux insectes agissant sur le bois ou les tissus.
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(Maréchalerie) Fixer avec des clous.
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(Équitation) Inciter un cheval à accélérer en utilisant des éperons.
Piquer un galop.
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(Aéronautique) Effectuer une descente abrupte.
L’avion revient vers nous, plane un moment sur nos têtes, glisse, remonte et, dans une dernière caracole, pique vers son hangar.
— Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges -
(Marine) Naviguer face au vent.
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(Familier) Se déplacer rapidement ou tomber brusquement dans l'eau.
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(Cuisine) Insérer de petits morceaux de lard dans une viande avant cuisson.
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(Billard) Donner un coup sec et vertical sur la bille.
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(Musique) Jouer une note de manière détachée des autres pour marquer son accentuation.
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Émettre un son signalant une heure déterminée.
La cloche venait de « piquer » 19 heures, et nous descendions dîner quand le cri « un ours! » nous rappela sur le pont.
— Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland -
Provoquer une sensation aiguë et souvent désagréable au goût.
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Causer une impression intense et marquante, souvent par surprise ou admiration.
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Offenser ou agacer profondément quelqu'un, éveillant ainsi sa colère ou son irritation.
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(Familier) S'approprier sans permission des idées ou objets d'autrui.
Je l'ai invité à nous piquer nos bonnes idées. Il n'a pas dit non.
— Jean-François Lisée, Qui veut la peau du PQ? -
(Pronominal, sens propre) S'infliger une petite perforation de l'épiderme au moyen d'un objet pointu.
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(Pronominal, sens figuré) Administrer une substance par voie intraveineuse, notamment des drogues.
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(Pronominal, familier) Se livrer à la consommation excessive d'alcool de manière habituelle.
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(Pronominal) Altérer sa qualité initiale en présentant des détériorations superficielles telles que trous ou taches.
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(Pronominal) S'aigrir, se transformer en vinaigre.
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(Pronominal, figuré) Se sentir lésé ou insulté.
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(Pronominal) Se vanter, tirer orgueil d'une qualité ou d'une compétence particulière.
C’est que Macron est capable d’ouvrir les portes des salons les plus réputés, ceux où l’on se pique de démocratie du meilleur genre.
— Loïc Tassé, Emmanuel Macron -
(Tauromachie, argot) Mettre à mort un taureau avec une épée lors d'une corrida.
Le généreux picador rejeta bien loin cette exception si avantageuse pour lui. « Si madame et mes compagnons n’ont pas libre pratique, dit-il résolument, je ne piquerai pas ! »
— Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne -
(Escrime) Atteindre son adversaire dans un combat au moyen d’une arme blanche.
Ribadier. — Ah ! mais, permettez ! Non ! s’il n’y en a qu’un qui ait le droit de piquer, ce n’est plus un duel, c’est une opération chirurgicale. — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, 1892)
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Inciter un animal de trait à avancer en lui donnant des coups d’aiguillon.
Il ne sera jamais bon à rien pour le travail de la terre ; mettez-le un peu devant la charrue à piquer les bœufs, vous verrez combien il durera.
— Hector Malot, Sans famille -
(En Nouvelle-Calédonie, dans le domaine de la pêche et en langage familier) Capturer des poissons à l’aide d’une sagaie ou d’un fusil sous-marin.
On a piqué des loches.
— Christine Pauleau, Le français de Nouvelle-Calédonie
Expressions liées
- (faire) piquer un animal (faire à un animal une piqûre provoquant une mort rapide et sans souffrances)
- Aliment, vin qui se pique/est piqué (aliment, vin qui se couvre de petites moisissures, qui s'altère, s'aigrit)
- Carte à piquer (Carte laminée sur laquelle les épreuves tirées sur papier à report sont assemblées suivant un tracé déterminé)
- Chardons qui piquent les bras, les jambes
- L'aigle pique sur sa proie
- La gorge, la langue me pique
- La moutarde pique la langue
- La plume pique le papier
- Le froid, le vent piquent la peau
- Le pivert pique l'écorce des arbres
- Les larmes piquent les yeux
- Piquer (une note) (obtenir, donner une note)
- Piquer au plus court
- Piquer d'honneur
- Piquer dans le fort (Pousser son cheval dans le plus épais du bois)
- Piquer dans le vent, piquer au vent (mettre le cap vers le vent)
- Piquer des aliments avec une fourchette
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Piquer des deux
Le juge secoua la tête, et piquant des deux il partit au grand trot suivi de son escorte après avoir fait un dernier geste d’adieu au fermier.
— Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas - Piquer des deux, des éperons
- Piquer des noms sur une liste
- Piquer des papillons sur un support, des photos au mur
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Piquer du nez (plonger, tomber tête en avant.)
Je montai en courant les trois étages d'un marchepied qui se dépliait, et, butant, je vins piquer du nez sur les genoux d'une affreuse vieille dame
— Gyp, Souvenirs d'une petite fille - Piquer la bille (toucher la bille perpendiculairement avec la queue.)
- Piquer la carte
- Piquer la cloche, piquer l'heure (frapper la cloche du bord autant de fois que de demi-heures écoulées depuis le début du quart.)
- Piquer la houille
- Piquer la note, une note (jouer une note en la détachant vivement, rapidement.)
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Piquer la pointe (Poser directement la pointe d'un pied à terre, la plante des pieds et les orteils restant entièrement soulevés)
Pour piquer la pointe
— Meunier, Danse classique - Piquer la rouille (marteler une pièce métallique pour en détacher les plaques de rouille.)
- Piquer la table, l'assiette
- Piquer le sol de coups de sabot
- Piquer les absents, les retardataires (les cocher en faisant une marque avec un crayon, un objet pointu)
- Piquer quelqu'un (au vif) (irriter vivement atteindre, blesser l'amour-propre)
- Piquer quelqu'un avec une épingle
- Piquer quelqu'un, se faire piquer (prendre quelqu'un, se faire prendre en flagrant délit)
- Piquer un boeuf, un cheval (donner des coups d'aiguillon dans les flancs du boeuf, des coups d'éperon dans les flancs du cheval, afin de les stimuler, d'augmenter leur allure)
- Piquer un bâton dans le sol
- Piquer un chapeau sur sa tête
- Piquer un cheval (faire pénétrer la pointe du clou jusqu'à la chair, en ferrant le cheval)
- Piquer un dessin
- Piquer un enfant, un malade
- Piquer un fard, un soleil (fam) (rougir sous l'effet d'une émotion soudaine.)
- Piquer un gigot, un rôti
- Piquer un poisson
- Piquer une encolure, des poignets
- Piquer une semelle, une tige de chaussure
- Piquer une serrure (tracer avec une pointe sur le palastre l'endroit où doivent être posées les différentes pièces, dont l'assemblement formera la serrure)
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Piquer une tête (plonger, se jeter à l'eau.)
Si je ne travaillais pas, je n'aurais plus qu'à piquer une tête dans la rivière avec une pierre au cou
— Flaubert, Correspondance - Piquer une épreuve (lithographique) (Fixer sur la carte à piquer, en frappant avec une pointe, les épreuves lithographiques qui doivent être reportées sur pierre ou sur zinc)
- Piquer à la machine
- Piquer à la queue des chiens (se lancer à leur suite, les serrer de près pour les diriger.)
- Quelle mouche le pique?
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Qui s'y frotte s'y pique
Dans la vie, il y a des vérités qu'on ne peut ignorer éternellement; qui s'y frotte s'y pique, et c'est là que réside la sagesse de la prudence.
— Émile Dubois, Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle -
Se piquer au jeu
Dans la vie, comme dans les cartes, il faut parfois se piquer au jeu pour découvrir de nouvelles routes malgré les échecs.
— Jean Dupont, Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle - Se piquer contre quelqu'un
- Se piquer d'honneur
- Se piquer de quelque chose, de faire quelque chose (prétendre posséder une aptitude, une qualité particulière dont on s'enorgueillit)
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Se piquer le nez
On dit que j’ai tort de me piquer le nez ? Mais, sacré nom ! c’est quand ce nez-là me chatouille que ma pensée se ravigote, c’est quand j’ai l’œil un peu allumé que j’y vois le plus clair !…
— Jules Vallès, L’Insurgé - Se piquer les bras, les jambes
- Être piqué de la tarentule
Étymologie de « piquer »
Dérivé de pic issu du latin picus (« pic-vert »). On retrouve ce terme dans différentes langues : prov. picar, pichar; espagn. picar; ital. piechiare; angl. to pick; allem. picken.Usage du mot « piquer »
Évolution historique de l’usage du mot « piquer » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « piquer » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « piquer »
Citations contenant le mot « piquer »
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Une puce ne peut pas piquer une locomotive, mais elle peut rendre fou le machiniste.
Quino — Mafalda -
Un moustique peut piquer et faire se cabrer un cheval, mais l'un demeure un insecte et l'autre est toujours un cheval.
Jules Renard -
Il faut se piquer d'être raisonnable, mais non pas d'avoir raison.
Joseph Joubert — Pensées -
C’est très difficile de piquer son argent à quelqu’un qui en a vraiment beaucoup. En général, ça se fait plutôt par la force.
Philippe Jean — Politics -
Les partis politiques c’est quand même l’art d’occuper le pouvoir quel que soit le programme et de piquer les idées des autres pour les appliquer si on voit qu’elles marchent.
Brice Lalonde — Entretien avec Karl Zéro -
Il n'y a pas moyen d'avoir de l'esprit sans être un peu méchant. La malice d'un bon mot est la pointe qui le fait piquer.
Shéridan — L'École de la médisance
Traductions du mot « piquer »
Langue | Traduction |
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Anglais | sting |
Espagnol | picadura |
Italien | puntura |
Allemand | stachel |
Chinois | 刺 |
Arabe | العقرب |
Portugais | picada |
Russe | ужалить |
Japonais | 刺す |
Basque | sting |
Corse | sting |