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Avoir le cœur qui bat la chamade : définition et origine de l’expression

À l’approche d’une personne dont vous êtes épris, ou devant l’imminence d’un moment intense, vous arrive-t-il parfois de sentir votre cœur s’emballer ? 

La locution « avoir le cœur qui bat la chamade » traduit parfaitement cette sensation. Mais d’où vient cette formule poétique, et que signifiait-elle au départ ? Cet article vous dévoile tout sur cette locution fascinante, de ses racines historiques à son usage contemporain.

Définition de l’expression « avoir le cœur qui bat la chamade »

L’expression « avoir le cœur qui bat la chamade » décrit un état au cours duquel le cœur palpite intensément, voire s’affole, soit sous l’effet d’une puissante attirance envers une personne, soit en raison d’une émotion bouleversante et perturbante.

Il est important de noter l’orthographe correcte de « cœur » avec le « e dans l’o » — une précision incontournable, la graphie « coeur » étant considérée comme fautive. 

La langue française comprend d’autres expressions similaires, incluant les locutions suivantes.

  • Avoir des papillons dans le ventre : traduit l’excitation ou la nervosité, ressenties face à l’amour ou à une situation stressante.
  • Avoir le cœur qui palpite : décrit le sentiment d’un cœur battant rapidement sous l’effet d’une forte émotion.
  • Avoir un coup de foudre : désigne le fait de tomber instantanément et intensément amoureux, dès la première rencontre.

Origine de l’expression « avoir le cœur qui bat la chamade »

L’expression « avoir le cœur qui bat la chamade » remonte au XVIIe siècle. Elle trouve ses racines dans le mot italien « ciamada », qui signifie « clameur, appel ». 

À l’origine, le terme « chamade » faisait référence à un signal militaire, prenant généralement la forme d’un roulement de tambour (ou dans certains cas, d’un son de trompette ou d’une agitation de drapeau blanc), et témoignant la demande d’une rémission ou d’une trêve, afin de récupérer les corps des soldats tombés au combat.

Au fil du temps, cette expression s’est détachée de son contexte martial pour s’intégrer dans la langue courante, adoptant une connotation plus romantique. Par un effet de rapprochement entre le tempo du tambour et celui du cœur qui s’emballe, la formule en est venue à évoquer les palpitations ressenties en amour, ou sous l’effet de la nervosité ou de l’émotion.

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Tout comme le rythme de la « ciamada » indiquait jadis une volonté de se rendre à son adversaire ; on peut considérer aujourd’hui, de façon imagée, que quelqu’un dont « le cœur qui bat la chamade » est prêt à « se rendre », et à céder aux charmes de la personne qui le séduit

Exemples d’usage de l’expression « avoir le cœur qui bat la chamade »

Les autres, ceux qui regardent, les embusqués derrière leurs volets, derrière leurs autos, elle les déteste si fort que ses lèvres recommencent à trembler et que son cœur bat la chamade. Toutes ces émotions vont et viennent si vite que Martine sent une ivresse l’envahir, comme si elle avait trop bu et fumé.

J. M. G. Le Clézio, La ronde et autres faits divers

J’ai le cœur qui se met à battre à un rythme que je ne retrouve dans aucune des villes que j’aime, ni à Londres, ni à Venise, ni à Prague, ni à Rome. Si la breloque qui bat la chamade dans ce qui me reste de côtes du côté gauche cavalcade comme ça en sortant de Grand Central, est-ce que c’est ma jeunesse qui m’envahit comme la fraîcheur d’une bouffée de jadis ?

Claude Roy, Le Rivage des jours

Ces assassins maintenant morts sont pourtant arrivés jusqu’à moi et chaque fois qu’un de ces astres de deuil tombe dans ma cellule, mon cœur bat fort, mon cœur bat la chamade, si la chamade est le roulement de tambour qui annonce qu’une ville capitule.

Jean Genet, Notre-Dame-des-Fleurs

Et les loques musicales y volent emportées par un vent qui ne vente pas. Je dresse l’oreille, ma voisine éclate de rire, sanglote. C’est faux. Elisabeth et Gaby dorment. Leur silence traverse la cloison qui nous sépare. Je l’écoute. C’est un vrai silence. Les cabines se taisent. Les machines secouent ce silence en musique, me secouent au point que je crois que mon cœur bat la chamade et qu’il me secoue.

Jean Cocteau, Maalesh

Je le retenais par prudence parce que j’avais peur que cette inconnue s’éveillât, et qu’au lieu de la Tante Martine familière au cœur tendre se levât de sa chaise et vînt vers moi le fantôme de ce que j’aimais. Mais je suis ainsi fait qu’au moment où mon cœur bat la chamade, j’entends, je vois, je sens avec une extraordinaire acuité.

Henri Bosco, Tante Martine
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Nicolas Lafarge

Nicolas Lafarge

Nicolas Lafarge est rédacteur indépendant, et prête ses mots à différents médias et entreprises. Se décrivant volontiers comme « un geek avec une plume », il se sent dans son élément naturel lorsqu’il écrit sur des sites web tels que La langue française.

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