Le naturalisme (1860-1890)
« Zola était Zola, c’est-à-dire un artiste un peu massif, mais doué de puissants poumons et de gros poings », disait Huysmans dans la Préface de son chef-d’œuvre, À rebours (1884). Est-ce à cause de cette stature de géant intellectuel que son influence fut telle dans le paysage littéraire français de la seconde moitié du XIXe siècle ? Car c’est bien à Zola que l’on doit l’entrée du naturalisme dans le registre des mouvements littéraires incontournables.
Son œuvre, tout aussi colossale, se distingue l’un des principaux témoins de l’importance que prit le naturalisme à cette époque, porté du bout de la plume de cet adepte des théories contemporaines, notamment celle de Claude Bernard en ce qui concerne les sciences expérimentales. A bout de plume, Emile Zola, tout en donnant une voix au naturalisme, a conféré au roman, avec son cycle monumental des Rougon-Macquart, une ampleur jusque-là inégalée, dans la lignée des auteurs réalistes.
Le naturalisme trouve des disciples d’une méthode qui veut « appliquer les mathématiques au coeur humain » (Stendhal), aussi vite qu’il les perd par la suite. Si, à ses débuts, on compte parmi les rangs de ce mouvement des auteurs tels que Maupassant ou Huysmans, ces derniers se détournent rapidement d’une méthode trop rigoureuse à leurs yeux.
Huysmans, toujours dans sa préface de A Rebours, partage son point de vue critique du mouvement : « Nous autres, moins râblés et préoccupés d’un art plus subtil et plus vrai, nous devions nous demander si le naturalisme n’aboutissait pas à une impasse et si nous n’allions pas bientôt nous heurter contre le mur du fond ». Le naturalisme n’a été qu’une impasse, mais de celles qui ont permis d’élargir la brèche créée auparavant par le réalisme dans le mur de la littérature romanesque.
Origines du naturalisme
Contexte historique
Le naturalisme apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle, dans la lignée directe du réalisme. Le mouvement se développe entre 1865 et 1890, d’abord sous le règne de Napoléon III, puis dans une période de faste économique : on observe l’avènement de grandes fortunes et la création des banques. L’argent devient un thème majeur et incontournable de l’époque moderne (on l’observe déjà dans Eugénie Grandet de Balzac, paru en 1834).
En parallèle, le paysage urbain évolue, notamment à Paris, sous la direction d’Haussmann et, sous l’impulsion des mutations économiques, de grands magasins fleurissent (comme Le Grand Marché, dont Zola parle dans Au bonheur des Dames). A cela s’ajoutent les progrès techniques générés par la révolution industrielle, parmi lesquels on peut compter le télégraphe, puis le téléphone, le chemin de fer et les bateaux à vapeur.
Ces avancées ont aussi un impact sur l’organisation de la société qui s’en trouve transformée, et de nouvelles classes émergent : le prolétariat, par exemple, porte de nouvelles revendications quant à ses conditions de travail.
Enfin, ce sont les avancées scientifiques, c’est-à-dire le progrès des sciences exactes et des sciences expérimentales et humaines – une croyance totale en la science donne naissance au scientisme à la même époque. C’est Claude Bernard, médecin et physiologiste contemporain, précurseur de la médecine expérimentale et moderne, qui diffuse cette conception de la science : « On fait une observation ou une expérience. Mais une fois l’observation ou l’expérience faite, on raisonne. C’est alors que toutes les explications peuvent arriver avec la couleur de l’esprit de chacun ».
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C’est ainsi que certains écrivains de l’époque s’engouffrent dans cette voie et tentent de faire correspondre leurs méthodes littéraires avec celles de la science : ils font reposer la composition romanesque sur l’observation, en établissant des lois physiologiques afin d’expliquer les comportements psychologiques. Ainsi, Émile Zola, dans Le Roman expérimental, publié en 1880, reprend L’Introduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard. Par ailleurs, Zola s’inspire aussi des théories de Darwin, très en vogue à l’époque. Dans Le Roman expérimental, il écrit :
Sans me risquer à formuler des lois, j’estime que la question d’hérédité a une grande influence dans les manifestations intellectuelles et passionnelles de l’homme. Je donne aussi une importance considérable au milieu. Il faudrait aborder les théories de Darwin […] ; l’homme n’est pas seul, il vit dans une société, dans un milieu social, et dès lors, pour nous romanciers, ce milieu modifie sans cesse les phénomènes.
Zola, Le Roman expérimental, 1880
Zola, le maître des naturalistes
On marque la naissance du mouvement naturaliste vers la fin des années 1860. En effet, c’est Émile Zola (1840-1902), qui, le premier, emploie l’expression « écrivains naturalistes » dans la Préface de Thérèse Raquin, en 1867. C’est aussi à lui, chef de file du naturalisme, que nous devons la meilleure définition du mouvement :
Toute l’opération consiste à prendre les faits dans la nature, puis à étudier le mécanisme des faits, en agissant sur eux par les modifications des circonstances des milieux, sans jamais s’écarter des lois de la nature. Au bout, il y a la connaissance de l’homme, la connaissance scientifique, dans son action individuelle et sociale.
Zola, Le Roman expérimental, 1880
Avec le naturalisme, c’est tout le roman qui s’impose dans le paysage littéraire et s’établit un véritable empire, qu’avait déjà participé à établir le réalisme (en ayant chassé le romantisme et ses poètes). Zola écrit, en 1880 : « Le roman n’a plus de cadre, il a envahi et dépossédé tous les autres genres. Comme la science, il est maître du monde… La nature est son domaine. » C’est ici que se trouve condensée toute l’ambition du projet romanesque initié par Zola : rivaliser avec la science, embrasser la nature dans sa totalité.
Chez Zola, le naturalisme s’incarne dans toute son œuvre. Le Roman expérimental, publié en 1880, est un manifeste romanesque qui étoffe le grand projet zolien : le cycle des Rougon-Macquart, « histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire », dont il publie, à partir de 1871 et au prix d’un labeur rigoureux et acharné, un roman par an (le cycle en comporte 19). Le succès – et le scandale – provoqué par le septième volume, L’Assommoir, publié en 1877, projette Zola sur le devant de la scène littéraire.
Voici ce que dit Zola de son projet littéraire dans la préface de L’Assommoir :
C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes œuvres. Ah ! si l’on savait combien mes amis s’égayent de la légende stupéfiante dont on amuse la foule ! Si l’on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d’étude et d’art, vivant sagement dans son coin, et dont l’unique ambition est de laisser une œuvre aussi large et aussi vivante qu’il pourra ! Je ne démens aucun conte, je travaille, je m’en remets au temps et à la bonne foi publique pour me découvrir enfin sous l’amas des sottises entassées.
Zola, L’Assommoir, Préface
La doctrine du naturalisme, qui veut que le corps social, tout comme la nature, soit régi par les lois de la lutte pour la vie et de la sélection naturelle, trouve quelques adeptes lors des rencontres organisées par ce dernier à Médan. Ces rencontres donnent naissance au recueil Les Soirées de Médan, auquel participent, entre autres, Guy de Maupassant (1850-1893) et Joris Karl Huysmans (1848-1907).
Parmi les disciples du mouvement, nous pouvons donc citer :
- Guy de Maupassant, avec notamment Bel-Ami (1883), Une vie (1885) et Pierre et Jean (1888).
- Joris-Karl Huysmans, avec Marthe, Histoire d’une fille (1876), Les Soeurs Vatard (1879) et À rebours (1884).
- Nicolas Gogol, considéré comme l’initiateur du naturalisme par les écrivains russes notamment à la sortie de son roman Les Âmes mortes (1842)
- Henri Becque, pour le naturalisme au théâtre, avec Les Corbeaux en 1882. Au théâtre, Henri Becque traite de la bassesse naturelle des appétits humains, avec une certaine exactitude dans l’observation sociale, et un traitement expérimental des caractères et des passions qu’il présente.
Qu’il s’agisse de Zola, de Maupassant ou de Huysmans, chacun de ces écrivains a pour but de s’éloigner d’un idéalisme dangereux et simpliste (le naturalisme, tout comme le réalisme, s’est construit en opposition au romantisme). Mais tous ces auteurs ont eu un point de vue particulier sur la création romanesque et son rapport au réel.
Ainsi, Maupassant n’acceptait pas d’être classé parmi ces auteurs : « Je ne crois pas plus au naturalisme qu’au romantisme », écrit-il en 1877. Aux yeux de Maupassant, le naturalisme tel que nous l’entendons est surtout le rejet d’un enchantement de la réalité et un besoin de revenir à une « image exacte de la vie », sans pour autant tomber dans l’énumération systématique et la description chirurgicale des menus détails du quotidien.
Dans la Préface de Pierre et Jean, roman publié en 1888, il partage son point de vue sur le processus romanesque : « Le but [du romancier] n’est pas de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser, à comprendre, le sens caché des événements… c’est sa vision personnelle du monde qu’il cherche à nous communiquer en la reproduisant dans un livre. »
Puis il continue : « Au lieu de machiner une aventure et de la dérouler de façon à la rendre intéressante jusqu’au dénouement, il prendra son ou ses personnages à une certaine période de leur existence et les conduira, par des transitions naturelles jusqu’à la période suivante. Il montrera de cette façon, tantôt comment se développent les sentiments et les passions, comment on s’aime, comment on se hait, comment on se combat dans tous les milieux sociaux, comment luttent les intérêts bourgeois, les intérêts d’argent, les intérêts de famille, les intérêts politiques. »
Maupassant se distingue de Zola en cela qu’il a aussi cherché dans d’autres mouvements une forme d’expression, notamment du côté des impressionnistes. Son attrait pour la beauté que l’on trouve dans la nature, pour les sensations qu’elle procure, pour une forme d’esthétique expressionniste que l’on retrouve dans les descriptions de la mer et de la campagne dans Une vie, lui permettent de s’éloigner des règles strictes du naturalisme.
Les limites du naturalisme
Le naturalisme, un temps – et surtout grâce à l’œuvre de Zola – connaît un certain succès. Mais on en éprouve vite les limites. Les gens de lettres de l’époque émettent trois critiques principales :
- les connaissances scientifiques des romanciers sont parfois inexactes et poussent le lecteur à considérer pour définitive une assertion qui ne l’est peut-être pas ;
- se reposer uniquement sur un fait donné scientifiquement permet d’exclure toute moralité (on appelle les naturalistes les « écrivains de fille ») ;
- enfin l’auteur se voit démis de toute personnalité, n’étant que le vecteur d’un constat, remettant en question le statut du romancier, entièrement traversé et conditionné par son époque.
A cela s’ajoute que, vers la fin du siècle, le scientisme (attitude consistant à considérer que seule la science peut trouver une réponse aux problématiques philosophiques) est une méthode contestée par la plupart des scientifiques eux-mêmes.
Huysmans, naturaliste à ses débuts (il participe avec Zola et Maupassant aux Soirées de Médan), dresse le bilan du mouvement : « En 1884, la situation était donc celle-ci : le naturalisme s’essoufflait à tourner la meule dans le même cercle. La somme d’observations que chacun avait emmagasinée, en les prenant sur soi-même et sur les autres, commençait à s’épuiser. »
Pis encore, Huysmans considère dans cet extrait, tiré de la Préface de A Rebours, que les personnages de Zola, des « humains égarés », ne jouant le rôle que « d’utilité ou de figurants », « étaient dénués d’âme, régis tout bonnement par des impulsions et des instincts, ce qui simplifiait le travail de l’analyste. Ils remuaient, accomplissaient quelques actes sommaires, peuplaient d’assez franches silhouettes des décors qui devenaient les personnages principaux de ses drames. »
Principes du naturalisme
Le naturalisme s’appuie sur la méthode suivante : transposer en littérature les principes de la méthode expérimentale développée par les sciences exactes (principalement Claude Bernard dont nous avons parlé plus haut). De cette méthode découle une conception matérialiste et mécaniste du monde, de l’individu et du comportement.
- Le romancier doit procéder par observation, puis par expérimentation.
- Étudier et démontrer les effets de l’hérédité et du milieu.
- Mettre au service de la littérature le « parler vrai », ainsi que des talents de « descripteur ».
Extraits d’auteurs réalistes
Nous vous citons ici une sélection d’extraits de ces auteurs qui ont participé de près ou de loin à asseoir l’influence du roman naturaliste (aussi disponibles sur Wikisource).
Les lendemains de culotte, le zingueur avait mal aux cheveux, un mal aux cheveux terrible qui le tenait tout le jour les crins défrisés. Le bec empesté, la margoulette enflée et de travers. Il se levait tard, secouait ses puces sur les huit heures seulement : et il crachait, traînaillait dans la boutique, ne se décidait pas à partir pour le chantier. La journée était encore perdue. Le matin, il se plaignait d’avoir des guibolles de coton, il s’appelait trop bête de gueuletonner comme ça, puisque ça vous démantibulait le tempérament. Aussi, on rencontrait un tas de gouapes, qui ne voulaient pas vous lâcher le coude : on gobelottait malgré soi, on se trouvait dans toutes sortes de fourbis, on finissait par se laisser pincer, et raide ! Ah ! fichtre non ! ça ne lui arriverait plus ; il n’entendait pas laisser ses bottes chez le mastroquet, à la fleur de l’âge. Mais, après le déjeuner, il se requinquait, poussant des hum ! hum ! pour se prouver qu’il avait encore un creux. Il commençait à nier la noce de la veille, un peu d’allumage peut-être. On n’en faisait plus des comme lui, solide au poste, une poigne du diable, buvant tout ce qu’il voulait sans cligner un œil. Alors, l’après-midi entière, il flânochait dans le quartier. Quand il avait bien embêté les ouvrières, sa femme lui donnait vingt sous pour qu’il débarrassât le plancher.
Emile Zola, L’Assommoir, Chapitre V (1877)
Assises près de la fenêtre, elles coupaient, tailladaient, cousaient ; de temps à autre, elles levaient le nez et regardaient au travers des vitres. Un bout de soleil tachait la voie par places et trempait ses rayons pâles dans le ventre des flaques. Les parisiens abusaient de cette éclaircie pour aller encore à la campagne. Les trains de Versailles se succédaient de dix en dix minutes. Les impériales, bondées de monde, chantaient dans le vent qui cinglait le visage des femmes et secouait leurs jupes. Courbée sur la banquette, les yeux fripés, la main au chapeau, le parapluie entre les jambes, la flopée des voyageurs roulait dans un nuage de charbon et de poudre. Les fusées de cette allégresse indisposèrent les deux sœurs. Ce contentement de gens qui, après avoir pâti pendant toute une semaine, derrière un comptoir, ferment leurs volets le dimanche et délaissent le trottoir où, par les soirées tièdes, ils installent, du lundi au samedi, leurs enfants et leurs chaises ; cette manie des boutiquiers de vouloir s’ébattre, en plein air, dans un Clamart quelconque, cette satisfaction imbécile de porter, à cheval sur une canne, le panier aux provisions ; ces dînettes avec du papier gras sur l’herbe ; ces retours avec des bottelettes de fleurs ; ces cabrioles, ces cris, ces hurlées stupides sur les routes ; ces débraillés de costumes, ces habits bas, ces chemises bouffant de la culotte, ces corsets débridés, ces ceintures lâchant la taille de plusieurs crans ; ces parties de cache-cache et de visa dans des buissons empuantis par toutes les ordures des repas terminés et rendus, leur firent envie.
J.-K. Huysmans, Les Sœurs Vatard (1879)
LEFORT : Raisonnons dans l’hypothèse la plus défavorable, M. Lefort, qui vous parle en ce moment, est écarté de l’affaire. On règle son mémoire, loyalement, sans le chicaner sur chaque article. M. Lefort n’en demande pas plus pour lui. Que deviennent les immeubles ? Je répète qu’ils sont éloignés du centre, chargés de servitudes, j’ajoute : grevés d’hypothèques, autant de raisons qu’on fera valoir contre les propriétaires au profit d’un acheteur mystérieux qui ne manquera pas de se trouver là. (Avec volubilité.) On dépréciera ces immeubles, on en précipitera la vente, on écartera les acquéreurs, on trompera le tribunal pour obtenir une mise à prix dérisoire, on étouffera les enchères, (avec une pantomime comique) voilà une propriété réduite à zéro.
BOURDON : Précisez, monsieur, j’exige que vous précisiez. Vous dites : on fera telle, telle et telle chose. Qui donc les fera, s’il vous plaît ? Savez-vous que de pareilles manœuvres ne seraient possibles qu’à une seule
Henry Becque, Les Corbeaux (1882), II, 9
Mais le contact de ce corps raidi, de ces bras crispés, lui communiqua la secousse de son indicible torture. L’énergie et la force dont elle retenait avec ses doigts et avec ses dents la toile gonflée de plumes sur sa bouche, sur ses yeux et sur ses oreilles pour qu’il ne la vît point et ne lui parlât pas, lui firent deviner, par la commotion qu’il reçut, jusqu’à quel point on peut souffrir. Et son coeur, son simple coeur, fut déchiré de pitié. Il n’était pas un juge, lui, même un juge miséricordieux, il était un homme plein de faiblesse et un fils plein de tendresse. Il ne se rappela rien de ce que l’autre lui avait dit, il ne raisonna pas et ne discuta point, il toucha seulement de ses deux mains le corps inerte de sa mère, et ne pouvant arracher l’oreiller de sa figure, il cria, en baisant sa robe : « Maman, maman, ma pauvre maman, regarde-moi ! » Elle aurait semblé morte si tous ses membres n’eussent été parcourus d’un frémissement presque insensible, d’une vibration de corde tendue. Il répétait : « Maman, maman, écoute-moi. Ça n’est pas vrai. Je sais bien que ça n’est pas vrai. » Elle eut un spasme, une suffocation, puis tout à coup elle sanglota dans l’oreiller. Alors tous ses nerfs se détendirent, ses muscles raidis s’amollirent, ses doigts s’entrouvrant lâchèrent la toile ; et il lui découvrit la face. Elle était toute pâle, toute blanche, et de ses paupières fermées on voyait couler des gouttes d’eau.
Maupassant, Pierre et Jean (1888)