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« Yaourt », « yogourt » ou « yoghourt » ? - orthographe

Faut-il écrire « yaourt », « yogourt » ou « yoghourt » ? Voici l’un des mots français qui connaît plusieurs variantes orthographiques. On parle pourtant du même dessert crémeux et blanc que l’on aime tant ! On vous explique tout dans cet article. Bonne lecture !

On écrit « yaourt », « yogourt » ou « yoghourt » ?

Ce terme vient du turc ottoman یوغورت, yōghurt, qui évolue dans le turc moderne en yoğurt, apparenté à yoğurtmak (« épaissir »). Ainsi, la forme « yaourt » découle directement de la graphie du turc moderne alors que la forme « yogourt » avec un « g » provient de la forme originale en turc ottoman.

Les trois graphies « yaourt », « yogourt » et « yoghourt » sont cependant justes. On trouve toutefois des préférences entre pays :

  • Le lobby de l’industrie de la production laitière en France orthographie « yaourt »
  • En Belgique, on privilégie également la forme « yaourt »
  • Au Canada, on préfère la forme « yogourt »

Enfin, la forme « yaourt » est la plus utilisée dans les écrits publiés depuis 1900 :

Fréquence d'usage yaourt, yogourt et yoghourt.
Fréquence d’usage de yaourt, yogourt et yoghourt dans les textes publiés depuis 1900. Source : Google Ngram / Gallicagram

Exemples d’usage de « yaourt », « yogourt » ou « yoghourt »

Revenons au plan produit. Il faut que ce soit un yaourt qui est dans la vie, je ne sais pas, posé sur l’herbe, pour emphatiser l’idée de nature.

Frédéric Beigbeder, 99 Francs

Les courses sont regroupées avec ordre sur le plateau beaux cahiers, objets scolaires estampillés Chevignon, produits de base lait UHT, yaourts, Nutella, pâtes ni légumes ni viande, sans doute achetés dans les commerces spécialisés.

Annie Ernaux, La vie extérieure

Il y a aussi des Géorgiens qui vivent jusqu’à cent vingt ans en mangeant du yogourt. Le yogourt, mon vieux, tout est là. Nous ne mangeons pas assez de yogourt, voilà pourquoi.

Romain Gary, Clair de femme

…, vous pouviez coller l’œil à l’orifice et voir l’image emprisonnée dans la machine, cela pouvait être un platane, un instituteur à l’air bougon en train de visiter l’exposition, un marchand de réfrigérateurs obèse, un élève au visage boutonneux, le préposé au Registre foncier en train de boire un verre de limonade, une carafe de yoghourt à l’eau, le portrait d’Evren pacha, le concierge édenté souriant à la machine, un homme à la mine patibulaire, votre propre œil ou encore Djanan, belle et curieuse…

Orhan Pamuk, La vie nouvelle

Vous savez désormais qu’on peut écrire les trois formes sans faire de faute d’orthographe ! N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a été utile et à parcourir notre section orthographe pour continuer à améliorer votre français.

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Commentaires

BARRET-ORY

en 1931 mon grand père fabriquait des « yoghourt » j’ai la publicité de sa fabrication
il était vosgien

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Anonyme

Nul

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Georges Tissot

Juste pour signaler qu’en Suisse romande, le terme utilisé est également yoghourt.

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...

Un poil raciste …

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Taleef samra

Très intéressant.

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Roger Rivière

Bonjour,

Au sujet de l’appellation « turc ottoman », bien qu’elle soit attestée, il me semble que « turc ancien » serait plus explicite car l’adjectif ‘’ottoman’’ ne peut s’appliquer qu’à ce qui concerne ‘’une chose’’ turque –« turc ottoman » est donc une redondance pléonastique—, et d’une manière historique plus spécifiquement la Turquie impériale antérieure à 1923. Par ailleurs cette association « turc + ancien » faisant référence à l’Histoire serait en totale adéquation sémantico-lexicale puisque est mentionné « turc moderne » !

Et pour ce qui est de la fréquence d’emploi des différents termes, je me permets une petite référence personnelle : moi qui totalise au compteur plus que le demi-siècle je crois me souvenir qu’à l’époque de mon enfance et adolescence ‘’on’’ disait « yogourt », et dans l’usage généralisé le « yaourt » n’est venu que plus tard…

Salutations.

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Truc

Si cela vient du turc ottoman, j’en veux plus.

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Le mot juste

Ah, noyez donc votre chagrin dans l’alcool et abandonnez quelques autres choses de votre vie quotidienne :

Les mots d’orgine arabe
Tasse : l’origine de ce terme remonte au XIIe siècle. Toutefois, son utilisation reste exceptionnelle jusqu’au XIVe siècle. Issu de l’arabe tassa, son étymon viendrait de l’importation de poteries orientales, en provenance de la région de Tyr. Poterie qui, on s’en doute, ont donné le sens du nom, assimilé à un récipient.
Café : cette boisson désormais si célèbre en France puise son étymologie et sa signification dans le terme qahwa, qui n’est pas sans rappeler notre bon vieux cawa familier. Dans le monde arabe, il désigne la graine de café torréfiée et la boisson chaude préparée à l’époque. Cette origine linguistique fait davantage référence à la boisson, découverte en Europe au XVIIe siècle grâce à des marchands vénitiens.
Pour la petite histoire, la fève de café fut introduite à Marseille puis à Paris par le voyageur Jean de Thévenot au XVIIe siècle. Une autre thèse s’installe également dans l’origine du mot. En effet, pour certaines géographes, l’origine de cette locution serait intimement liée à une province d’Éthiopie, Kaffa. Il est alors appelé K’hawah, qui signifie revigorant en arabe.
Carafe : l’origine du mot carafe remonte au XVIe siècle. Notre mot français provient de l’italien caraffa, lui-même emprunté à l’arabe gharraf, signifiant pot à boire.
Sirop : la première trace des sirops se retrouve au temps des croisades au Moyen-Orient. A cette époque, les croisés occidentaux découvrent cette boisson sucrée appelé charâb en arabe. Le mot est conservé mais subit des transformations en sirupus puis en sirop aussi tardivement qu’en 1908.
Moka : le moka est une variété de café mais en France on utilise surtout le terme pour désigner la boisson à base de café, de chocolat, de lait et parfois de cannelle. Son nom vient d’un port du Yémen, Moka d’où les grains étaient exportés.
Abricot : en voilà un mot à l’origine complexe. Il est passé du latin au français via le grec ancien, l’arabe, l’espagnol et le portugais. Les Grecs l’empruntent aux Romains sous la forme praikókion puis les Arabes l’empruntent aux Romains, ce qui donne āl-barqūq et les Espagnols l’empruntent aux Arabes : albaricoque.
Pastèque : originaire de l’Afrique de l’Ouest, le mot tire son origine de l’arabe bṭīḫ qui signifie melon.
Epinard : c’est un terme emprunté à l’arabe andalou à travers le latin médiéval spinachium et l’ancien occitan espinar venant lui-même de l’arabe isfinaj.
Safran : le mot désignant l’épice de la paëlla provient du latin médiéval safranum, lui-même issu de l’arabe zaʿfarān.
Sucre : à la fin du XIIe siècle, est apparue la locution italienne zucchero. Ce terme est lui-même issu du mot arabe sukkar, tiré du sanskrit (grain). Toutes les versions, chaque diminutif, chaque signification vient donc de là. C’est le monde arabe qui a lancé le caractérisation du sucre dans la plupart des langues européennes que nous connaissons aujourd’hui.
Pfeifer, un linguiste germanique, explique également que les Arabes et le monde arabe aurait apporté la culture de la canne à sucre en Andalousie, en Égypte, ou encore en Sicile.
Orange : la première origine de ce mot remonte au XIIIe siècle. À l’origine, l’orange est un fruit venu de Chine, introduit dans le reste du monde par des navigateurs portugais à la fin du XVe siècle.
Dans le monde arabe, la locution Orange signifiait alors… Portugal !
L’évolution du terme est assez rocambolesque pour arriver dans notre vocabulaire français. En plusieurs siècles, Orange a connu un itinéraire aux multiples chemins, aux multiples définitions, pour finir naturalisé français.
En bref, après avoir donné des mots comme arancia en italien, naranja en espagnol, ou encore laranja en portugais, ce terme signifiera donc ce qu’on appelle aujourd’hui l’orange douce, par opposition à l’orange amère. L’écriture arabe a donc des richesses étymologiques insoupçonnées !
Estragon : le mot désignant une herbe aromatique s’appelait autrefois targon (1564) ou estargon. Il provient de l’arabe tarkhoûn et doit son nom à sa forme serpentine à sa racine. A l’époque les herboristes pensaient qu’il pouvait guérir les morsures d’animaux venimeux.
Artichaut : le mot artichaut provient du lombard (italien de Lombardie) articiocco lui-même issu de l’arabe ḵaršūf. Le mot arabe a aussi donné l’espagnol alcachofa et l’italien carciofo. Une autre étymologie a été avancée mais elle est controversée : ardi-schauki qui signifie terrestre épineux.
Jupe : Ce mot, qui fait désormais partie intégrante de nos garde-robes, a été emprunté à l’italien giubba, lui-même adapté de l’arabe jubba ou giubba. Le sens littéral de ce mot était assimilé à une robe ou une toge d’homme, ou encore veste du dessous. L’indécision entre l’homme et la femme a perduré longtemps pour finalement se tourner vers le sens de vêtement féminin, qu’on connaît aujourd’hui.
Coton : le mot français fait son apparition au XVIIe siècle et il tire son origine du mot arabe quṭun.
Mousseline : le mot apparaît en français au XVIIe siècle. Il provient de l’italien mussolina qui désigne du tissu, de la toile de coton ou de la laine importée de Mossoul en Irak.
Satin : le mot français est issu de l’arabe zaytwn, la transcription arabe du nom de la ville chinoise de Citong, le nom médiéval de Quanzhou.
Gilet : le mot provient de l’arabe jalikah qui désigne une camisole portée par les esclaves chrétiens sur les galères. Le mot arabe était déjà dérivé du turc yelek désignant une camisole sans manches. Le mot arabe a aussi donné les mots espagnols gileco ou chaleco, portugais jaleco et siciliens gileccu ou cileccu. En français, nous avons ajouté la terminaison « et » par croisement de mots vestimentaires comme corset ou mantelet.
Hasard : Vient de l’ancien français hasart provenant lui-même de l’espagnol azar, issu lui-même de l’arabe andalou az-zahr qui désignait le jeu de dés.
Echecs : en ancien français eskec venant du persan shâh mât qui veut dire « le roi est mort » et a donné échec et mat.
Raquette : de l’arabe rāħat qui veut dire paume de la main et a donné le jeu de paume.
La musique
Guitare : vient du mot espagnol guitarra, issu de l’arabe, issu du grec ancien kithára (« cithare »).
Nouba : utilisé dès le XIXe siècle, le mot vient de l’arabe nūba qui signifie tour, tour de garde ou fanfare.
D’autres mots français issus de l’arabe
Chiffre,
Zéro,
Algèbre,
Algorithme,
Alambic,
Gazelle,
Alcool,
Aubergine…
source : Super Prof

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Roger Rivière

Bonjour,

Bofff…  »turc ottoman » ou pas, raccrochez-vous donc à ce que l’on vous aura, certainement, appris avant cette information c’est-à-dire que le « yaourt » est d’origine bulgare !…

C’est un peu comme le problème des DLC (Date limite de consommation) et je m’explique : sans le savoir vous mangez un yaourt à la DLC échue depuis une semaine, et pas de problème … par contre, si je vous dis « eh tu viens de manger un yaourt ‘’périmé », alors là c’est direct le laavabo voire les toilettes pour ‘’faire la vidange’’ !… aaah le psyché, quand tu nous tiens !

Salutations

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