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Seigneur

[sɛɲœr]
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Définitions de « seigneur »

Seigneur - Nom commun

  • (Histoire) Personne qui possède la souveraineté ou une autorité dominante sur un territoire, un État ou une terre.

    D’une unité et d’une simplicité plus larges que celles de l’Empire romain, le monde passa, d’un seul coup, à une fragmentation aussi complète que celle du moyen–âge, à la période des seigneurs féodaux, brigands et pillards.
    — H. G. Wells, La Guerre dans les airs
  • (Noblesse) Titre honorifique attribué à certaines personnes pour marquer leur dignité ou leur rang élevé.

    Dans les couloirs du château, le bruit de ses pas résonnait comme un écho puissant, rappelant à chacun sa présence : il était le seigneur, la plus haute dignité de la terre.
    (Citation fictive)
  • (Religion) Désignation de Dieu dans plusieurs traditions religieuses.

    […] ; et les grand-mères au tricot ou au rouet d’ajouter de ferventes oraisons à leurs prières habituelles : « Seigneur, seigneur, mon Dieu ne nous enlève pas nos tenderies, par J.-C. notre Sauveur. »
    — Jean Rogissart, Passantes d’Octobre

Seigneur - Interjection

  • (Québec) Euphémisme utilisé en remplacement de divers sacres et jurons.

    Quelle histoire, seigneur! s'exclama le journaliste québécois, substituant le blasphème habituel par une expression plus acceptable.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • Au temps des seigneurs
  • Chambre des seigneurs (assemblée composée de hauts personnages et désignée de manière plus usuelle par Chambre des Lords ou Chambre haute, Chambre des Pairs en France sous la Restauration.)
    Venant de prendre son siège à la Chambre des Seigneurs de Prusse, dont il est membre de naissance
    — Goncourt, Journal
  • Dans les vignes du seigneur (ivre.)
    L'alcoolique est un être errant qui recherche dans les vignes du Seigneur son paradis perdu.
    — André Pronovost, Les Marins d'eau douce
  • En seigneur, en grand seigneur (à la manière, réelle ou supposée telle, d'un grand personnage comme le ferait un grand seigneur.)
  • Faire le, jouer au grand seigneur (faire l'important dépenser beaucoup, par magnificence ou ostentation, avec grandeur.)
  • Grand seigneur (seigneur de haut rang et personnage important.)
    Il avait une allure très grand seigneur, ce souverain mépris pour toute excuse
    — Saint-Exupéry, Terre des hommes
  • Haut et puissant seigneur
    La religion avoit averti les chevaliers de cette vanité des choses humaines, lorsqu'à la suite d'une longue énumération de titres pompeux: Haut et puissant Seigneur, messire Anne de Montmorency, connétable de France, etc., etc., elle avoit ajouté, priez pour son ame, pauvres pécheurs
    — Chateaubriand, Génie
  • Jeune, petit seigneur
  • Le grand-seigneur (l'empereur des Turcs.)
    Dans la religion mahométane, les chefs de l'État se disent les descendants du prophète: tel est le grand-seigneur chez les Turcs, le sofi de Perse, le grand-mogol
    — Bernard de Saint-Pierre, Harmonies de la nature
  • Le jour du seigneur
    Seuls les faits montrés à la télé accédaient à la réalité. Tout le monde avait un poste en couleur. Les vieux l’allumaient le midi au début des émissions et s’endormaient le soir devant l’écran fixe de la mire. En hiver les gens pieux n’avaient qu’à regarder Le Jour du Seigneur pour avoir la messe à domicile. Les femmes à la maison repassaient en regardant le feuilleton sur la première chaîne ou Aujourd’hui madame sur la deuxième. Les mères tenaient les enfants tranquilles avec Les Visiteurs du mercredi et Le Monde merveilleux de Walt Disney. Pour tous la télé était la mise à disposition immédiate et peu coûteuse de la distraction, pour les épouses la tranquillité de garder leur mari à côté d’elle devant Sport Dimanche. Elle nous entourait d’une constante et impalpable sollicitude, qui flottait sur les visages souriants et unanimement compréhensifs des amateurs (Jacques Martin et Stéphane Collaro), leur mine bonhomme (Bernard Pivot, Alain Decaux). Elle nous unissait de plus en plus dans les mêmes curiosités, peurs et satisfactions, est-ce qu’on allait retrouver l’odieux meurtrier du petit Philippe Bertrand, le baron Empain, attraper Mesrine, est-ce que l’ayatollah Khomeiny regagnerait l’Iran. Elle nous donnait un pouvoir de citation sans cesse renouvelé des événements et des faits divers. Elle fournissait des informations médicales, historiques, géographiques, animalières, etc. le savoir commun s’élargissait, un savoir heureux et sans conséquence dont, à la différence de l’école, on n’avait pas à rendre compte ailleurs que dans la conversation, précédé de ils ont dit ou ils ont montré à la télé, à prendre au choix comme une marque de distance vis-à-vis de la source ou une preuve de vérité.
    — Annie Ernaux, Les années
  • Le nom, la paix du seigneur
  • Maison, temple du seigneur
  • Maître et seigneur (sans partage.)
    Le roman s'est établi en maître et seigneur dans la littérature. Il nous déborde, il nous inonde
    — Chênedollé, Journal
  • Mon seigneur et maître/mon maître et seigneur (mon mari, mon époux, maître de maison tout puissant.)
  • Notre-seigneur (le Christ.)
    Quelle prière! Quelle ferveur! Quelle assiduité! Quelle confiance! Quelle familiarité avec Notre-Seigneur présent à l'autel!
    — Dupanloup, Journal
  • Notre-seigneur jésus-christ (le Christ.)
    Je vous adjure de faire aujourd'hui très exactement ce que vous feriez si Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, accompagné de la Sainte Vierge, de tous les apôtres, de tous les Saints et Saintes et de tous les Anges, venait ici vous solliciter
    — Billy, Introïbo
  • Nulle terre sans seigneur
    Nulle terre sans seigneur, avait dit la loi féodale
    — Albert de Broglie, Diplomatie et droit nouveau
  • Race des seigneurs
    Ils représentent les races inférieures, destinées à le rester éternellement; « peuples de nature » travaillant pour les autres races et, sans conteste, pour la « race des seigneurs »
    — Marin, Études ethnologiques
  • Seigneur de la banque, du textile
  • Seigneur de parchemin (homme de robe anobli de fraîche date.)
  • Seigneur de paroisse (seigneur ayant une église paroissiale dans sa haute justice.)
  • Seigneur des armées
  • Seigneur des seigneurs
  • Seigneur et maître/maître et seigneur (maître absolu.)
  • Seigneur haut-justicier (seigneur qui avait droit de haute, moyenne et basse justice.)
  • Seigneur! seigneur dieu! seigneur jésus
  • Seigneurs féodaux
  • Tandis que le vassal dort, le seigneur veille (le seigneur peut saisir les fruits du fief en dépit du fait que le vassal ait omis de rendre foi et hommage.)
  • Tant vaut le seigneur, tant vaut la terre (le revenu de la seigneurie est fonction du soin qu'en prend le seigneur.)
  • Vivre en seigneur, en grand seigneur (vivre sans rien faire et magnifiquement.)
  • Vêtu, logé comme un grand seigneur (très bien vêtu, très bien logé.)
  • À tout seigneur tout honneur/à tous seigneurs tous honneurs (il faut rendre à chacun ce qui lui est dû, selon son rang, son mérite, sa fonction.)

Étymologie de « seigneur »

Du vieux français seignor, cas régime de sire, remontant au latin seniorem, accusatif de senior signifiant « aîné, plus âgé ».

Usage du mot « seigneur »

Évolution historique de l’usage du mot « seigneur » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « seigneur » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « seigneur »

Antonymes de « seigneur »

Citations contenant le mot « seigneur »

  • Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez !
    Jean Racine — Bérénice
  • Le seigneur m'a promis un manteau de fourrure, et voici déjà que je transpire.
    Proverbe polonais
  • A tout seigneur, tout honneur.
    Proverbe français
  • Pied de paysan et chaussure de seigneur ne vont de compagnie.
    Proverbe scandinave
  • Quel bon vassal il ferait, s'il avait un bon seigneur !
    Anonyme — Poema de Mío Cid, cantar I
  • Un grand seigneur méchant homme est une terrible chose.
    Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière — Dom Juan, I, 1, Sganarelle
  • Tais-toi, enfant, car la meilleure marque qu’ait donnée ce seigneur d’être rendu c’est d’avoir déposé les armes en signe de reddition ; et le don, en quelque occasion que ce soit, est toujours l’indice d’un cœur généreux. Souviens-toi de ce proverbe qui dit Aide-toi, le Ciel t’aidera.
    Cervantès — La petite gitane
  • Ainsi parle-t-il, triomphant, tandis que l’ombre couvre les yeux d’Iphition et que les chars des Achéens le déchirent sous les jantes de leurs roues, aux premiers rangs de la bataille. Aprèslui, Achille s’en prend à Démoléon, vaillant défenseur des siens au combat, fils d’Anténor. Il le pique à la tempe, en traversant son casque aux couvre-joues de bronze. Le casque de bronze n’arrête pas la pointe qui le perce, furieuse, et brise l’os ; la cervelle au dedans est toute fracassée : l’homme est dompté en plein élan. C’est ensuite Hippodamas –qui vient de sauter de son char et qui s’enfuit devant lui –qu’il frappe au dos de sa pique. L’homme exhale sa vie en un mugissement ; tel mugit le taureau que les jeunes gens traînent en l’honneur du seigneur d’Hélice et qui réjouit l’Ébranleur du sol ; c’est avec un mugissement pareil que sa noble vie abandonne ses os.
    Homère — L’Iliade

Traductions du mot « seigneur »

Langue Traduction
Anglais lord
Espagnol señor
Italien signore
Allemand herr
Chinois
Arabe سيد
Portugais senhor
Russe повелитель
Japonais
Basque lord
Corse signore
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.