« Cauchemar » ou « cauchemard » ?
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« Hier, j'ai fait un affreux cauchemar. »
La manière d'écrire un verbe influence souvent le nom qui lui est associé. Voici un parfait exemple qui mène à bien des erreurs : faut-il écrire « cauchemar » ou « cauchemard » quand on écrit « cauchemarder » ? Voici enfin la réponse dans cet article.
Faut-il écrire « cauchemar » ou « cauchemard » ?
Règle : on écrira toujours « cauchemar » sans -d final. En effet, alors qu'on écrit le verbe « cauchemarder » avec un -d, il est tentant d'ajouter également un -d à la fin du mot « cauchemar ». Or, il est absolument erroné d'écrire de cette manière « cauchemar ».
Définition de « cauchemar » (source) : état d'oppression ou d'étouffement qui survient durant le sommeil.
Comme le signale Bruno Deweale, expert en orthographe, « cauchemar » fut jadis écrit avec un -e à la fin (et non un -d !) :
Avant de le perdre au XVIIe siècle, « cauchemar » s’est longtemps écrit avec un « e » final qui le rapprochait de son homologue anglais nightmare. Cette finale –mare, commune à de nombreuses langues, renvoie à un « spectre », à un « fantôme provoquant de mauvais rêves ».
Voici enfin, pour réviser, une vidéo récapitulative du Projet Voltaire :
Exemples de bon usage du mot « cauchemar » dans la littérature
À l’aspect de ces difficultés, il fut découragé. Le monde social et le monde judiciaire lui pesaient sur la poitrine comme un cauchemar.
Balzac, Le Colonel Chabert, 1835
Après ce récit, Nicolas fit à plusieurs reprises un cauchemar qui se déroulait dans le parc d'attractions. Il ne s'en rappelait pas les péripéties au matin, mais devinait que sa pente l'entraînait vers une horreur sans nom, dont il risquait de ne pas se réveiller.
Emmanel Carrère, La classe de neige
Dans mon enfance j’étais sujet à de fréquents cauchemars, qui me laissaient terrorisé; je me réveillais en criant ou dans les larmes et craignais de me rendormir.
Gide, Journal, 1929
C’est un cauchemar cette chimie; sûr et certain que je vais me faire coller.
Simone de Beauvoir, Les Mandarins, 1954
Si calme, si gentil! comme un ami qu’un cauchemar vous a montré étendu mort et sanglant et qu’on retrouve au réveil, souriant, futile, animé, si inconscient de la menace.
Gracq, Un Beau ténébreux, 1945
Vous pouvez désormais cauchemarder sans craindre de faire une faute d'orthographe ! Si cette règle vous a été utile, n'hésitez pas à consulter nos autres articles sur l'orthographe française.
A mon sens, en français actuel, on n’utilise que le mot « gens », « les gens »…
« Gent » est tombé en désuétude. Il ne s’entend que rarement et pour faire un effet particulier par allusion aux fables de La Fontaine. Il signifie « espèce, race », et parfois « nation » au sens anglais (tribus, ethnies).
Il arrive qu’on parle du « droit des gens », pour évoquer le droit international, alors qu’il s’agit d’une mauvaise traduction du latin : « jus gentium », le droit des nations. Logiquement on devrait écrire « gents »
Autrement, il existe l’adjectif « gent », encore plus désuet et uniquement dans l’expression « gente dame », qui ne signifie pas « gentille dame » mais « dame de la noblesse », « dame de race ».