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« Favorie » ou « favorite » ?

Le féminin du mot « favori » pose parfois problème en français. Faut-il écrire « favorie » ou « favorite » ? Pas de panique, on vous explique tout dans cet article pour éviter toute faute d’orthographe. Bonne lecture !

Féminin de favori : on écrit « favorie » ou « favorite » ?

Règle : le féminin de favori est « favorite ». En effet, si la forme régulière du féminin du participé passé de l’ancien verbe favorir (favoriser) est bien « favorie », celui-ci n’est plus utilisé depuis deux siècles. Influencée par l’italien favorito, la forme féminine de favori prend donc un -t : favorite.

L’anecdote raconte que sous François Ier, la mode italienne influençait le langage, à l’image de la prolifération des anglicismes de nos jours. Ainsi, le Roi désignait ses maîtresses ses « favorita », si bien que le mot « favorite » devint un nom commun avec les définitions suivantes :

  • Celle qui est l’objet d’une préférence marquée
  • Maitresse préférée d’un souverain

Favorite peut également être un adjectif qui signifie que telle ou telle chose a sa faveur, a sa préférence, est sa préférée. C’est cette classe grammaticale du mot qui est la plus utilisée aujourd’hui.

Si la forme « favorite » est désormais très largement adoptée en tant qu’adjectif, certains auteurs des siècles passés utilisaient « favorie », dont on retrouve des occurrences dans les textes numérisés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Par exemple, dans ce texte datant de 1610 (source : Gallica) :

exemple favorie
L’histoire de la naissance, progrez et decadence de l’heresie de ce siècle, Raemond de Florimond, 1610.

L’analyse des occurrences des deux formes dans les textes écrits ne fait cependant aucun doute de l’usage dominant de « favorite » :

Favorie et favorite usage
Usage de « favorite » et « favorie » dans les textes publiés depuis 1600. Source : Google Ngram / Gallicagram

Exemples d’usage de « favorite » et « favorie »

Elle avait été la favorite de sa mère, la reine de la maison sous ma grand’mère, qui ne s’amollissait que pour elle, la tutrice de ses sœurs plus jeunes, la médiatrice de ses frères…

Alphonse de Lamartine, Nouvelles confidences, 1863

Mirzoza s’arrêta tout court, sans avoir articulé le nom d’une seule. Sélim ne put s’empêcher de sourire, et le sultan d’éclater de l’embarras de la favorite, qui connaissait tant de femmes sages, et qui ne s’en rappelait aucune.

Denis Diderot, Les Bijoux indiscrets

C’était sa lecture favorite et il en riait tout seul, oubliant ce qui, peu de temps auparavant, le tracassait tant.

Anne Wiazemsky, Sept garçons

Quand les Scythes enterroyent leur Roy, ils estrangloyent sur son corps la plus favorie de ses concubines, son eschançon, escuyer d’escuirie, chambellan, huissier de chambre et cuisinier.

Montaigne, Essais, Livre II, 12

…il demanda à haute voix ses airs favorie, et il y naturalisa sa danse, effrénée, outrée, brutale ; il poussa tout à l’excès, gestes et paroles ; toutes les remontrances furent vaines ; ce fut le délire, ce fut la démence ; il ne connut plus de ménagement, l’arène était ouverte, le flot y coula, on l’a rempli à pleins bords.

Figaro : électeur, juré, contribuable, artiste, financier, auteur, industriel, homme du monde et journaliste, 3 mars 1835

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