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« Le toucher » ou « le touché » ?

« C’est avec le toucher qu’on peut sentir les rainures du bois. »

Un lecteur nous a envoyé un courriel nous demandant s’il faut écrire « le toucher » ou bien « le touché ». Bonne question ! Utiliser un verbe comme substantif peut sembler peu commode, c’est pourtant le cas dans plusieurs exemples de la langue française : le goûter, le parler (dans le sens du parler populaire par exemple), le porter… On vous donne les explications dans cet article. Bonne lecture !

On écrit « le toucher » ou « le touché » ?

On écrit « le toucher » : « toucher » peut être à la fois un verbe ou un substantif masculin. Dans ce dernier cas, il désigne « un des cinq sens comprenant différentes classes de sensations (cutanées, kinesthésiques, thermiques, etc.), qui permet d’apprécier la consistance des objets et d’effectuer leur exploration par palpation. »

On n’écrira jamais « le touché » pour désigner le sens. « Le touché » désignerait plutôt quelqu’un qui a été touché par quelque chose. « Touché » est alors un adjectif qualificatif dérivé du participe passé. Il est touché, et donc devient le touché.

À noter : Il y a parfois l’existence de deux formes de substantifs comme dans le cas du porter et du porté. Si « le porter » fait référence au fait ou à la manière de porter un vêtement, « le porté », d’usage vieilli, décrit l’effet produit par un vêtement que l’on porte.

Exemple :

  • Cette étoffe au porter rêche a un porté élégant.

Exemples d’usage du toucher en tant que sens

Il y a (…) dans le toucher deux phénomènes: conscience du toucher de la peau, conscience de l’effort musculaire; d’où la perception des corps sous ce double rapport. Ce sens nous donne encore l’idée des formes.

Broussais, Phrénologie, leçon 14, 1836

Encadrés dans des échafaudages blancs, les ouvriers manient des objets grisâtres et fragiles avec des gestes délicats, très rapides, un toucher presque féminin.

Chardonne, Dest. sent., II, 1934

Angélina (…) regardait (…) cette grande main d’homme, déliée et puissante, tout à la fois souple et forte, une main qui semblait douce au toucher et en même temps ferme et blonde comme le cœur du chêne.

Guèvremont, Survenant, 1945

J’aimais à la folie le toucher d’Annalena. Si surprenante que fût l’habileté qu’elle y montrait, jamais je n’y trouvai l’occasion de douter de la sincérité de son émotion. La belle musicienne avait l’âme fort sensible et l’agilité de ses mains angéliques ne ressemblait en rien à l’adresse irritante et vulgaire des virtuoses.

Milosz, Amour. init., 1910

A chacun sa façon de fermer une veste ou de nouer un foulard : autant de tics et de modes qui signent une silhouette et font son originalité. Cette semaine, le salut passe par le toucher.

Le Monde, Haut les mains, 25/09/22

Vous savez désormais que certains verbes peuvent aussi être des substantifs. N’hésitez pas à parcourir nos autres articles d’orthographe afin de dissiper vos doutes sur l’écriture du français.

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Commentaires

DonFanfan

« Il n'y que le toucher qui peut percevoir les rainures du bois. »

Pourquoi ne pas utiliser le subjonctif dans ce cas précis ?

qui puisse

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La langue française Premium

Bien vu, j'ai changé la phrase d'exemple merci !

Nicolas

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Philippe Allain

Est-ce que ‘le toucher’ reste invariable au pluriel ?
Ex: covid:
les toucher de coudes sont fréquents pour se saluer.

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La langue française

Bonjour Philippe,
Oui, lorsqu’il prend la forme d’un nom commun, vous pouvez écrire au pluriel « les touchers ».

Nicolas.

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