« Martyr » ou « martyre » ?
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« Il a vécu un vrai martyre avec elle. Il est mort en martyr. »
Bien heureusement, il est très rare que l'on emploie le mot « martyr » au sens propre de nos jours. Cependant, il peut arriver que l'on s'en serve au sens figuré ou pour parler de figures historiques. Il se pose alors la fameuse question : on écrit « martyr » ou « martyre » ? En effet, on peut utiliser les deux orthographes selon le contexte. Cet article vous propose quelques explications pour toujours opter pour la bonne forme et ne jamais confondre ces homophones. Bonne lecture !
On écrit « martyr » ou « martyre » ?
On peut écrire martyr ou martyre : cela dépend du contexte ! « Martyr » et « martyre » sont des homophones qui ont la même prononciation mais qui n'ont pas le même sens.
- On emploie « martyr » quand on veut désigner la personne qui a subi des sévices ou qui est décédée pour des raisons religieuses. En effet, le mot « martyr » est associé à la religion, et originellement aux tortures subies par les premiers chrétiens. « Martyr » s'accorde au féminin et prend donc un « e » lorsqu'on parle d'une femme : une martyre. On peut également l'employer comme adjectif.
- Exemples : Les premiers chrétiens sont morts en martyrs. Sainte Cécile était une martyre.
- Le nom « martyre » (avec un -e), masculin, désigne quant à lui la torture elle-même, les supplices subis. On l'utilise beaucoup aujourd'hui de façon figurée, pour désigner une personne maltraitée ou même une situation que l'on déteste. C'est ce martyre-là qui est utilisé dans l'expression « souffrir le martyre. »
- Exemples : Ils ont vécu un vrai martyre avant de mourir. Je souffre le martyre lorsque je suis en cours de mathématiques.
Exemples d'usage de « martyr » et « martyre » dans la littérature
Modeste, impitoyable pour les dix martyrs qu’elle faisait, pria Canalis de lire une de ses pièces de vers.
Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844
C'est qu'il y a, figurez-vous, dans cette affaire, parfois des martyrs. C'est vrai. Je pense que la candidature au martyre n'est pas autre chose que le sacrifice qu'on fait, trop grand, pour rappeler que…
Philippe Sollers, La Divine Comédie
Eh bien, nous en ferons un martyr. Il faut paraît-il des martyrs. Les martyrs, c'est idiot, déclarait Lionel de Zieff d'une voix pâteuse.
Patrick Modiano, La ronde de nuit
Qui est Théo Vanderputte, une « si vieille personne » qui s'occupe des enfants des résistants fusillés, jusqu'au jour où ces enfants «s'occupent» de lui à leur tour ? Un monstre qui dort peut-être toujours au fond de l'humain, dans cette tanière obscure où l'Histoire va si souvent le chercher, le réveiller, l'utiliser ? Un martyr, un traître, ou les deux à la fois ?
Romain Gary, La bonne moitié
Je ne garde pas trace de l'ancien martyre. Je ne me souviens de rien. N'imagine rien. Je sais qu'il y a eu drame. Quel drame.? J'ai oublié.
Christine Angot, Vu du ciel
Vous savez maintenant quelle forme choisir selon le contexte de votre phrase. J'espère que vous ne confondrez plus « martyr » et « martyre » ! N'hésitez pas à parcourir nos leçons d'orthographe pour vous assurer que vous connaissez toutes les subtilités de la langue française.
« Notre objectif : votre motivation (en français) : push , Microlearning, ‘business’ , Adaptive learning… » Pourquoi employer tous ces termes anglais ? N’y aurait-il pas d’équivalent en français ? C’est pour paraître moderne, savant ou pédant ? Cela m’a déçu et ne m’a pas donné envie de suivre vos cours et je le regrette !