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Plaine

Définitions de « plaine »

Trésor de la Langue Française informatisé

PLAIN, PLAINE, adj. et subst. masc.

I. − Adjectif
A. − Gén. antéposé
1. Vieilli. Qui est plat, uni, sans relief. Synon. mod. plan.Les plus anciennes maisons religieuses paraissent avoir été disposées sur un plan carré ou sur un parallélogramme lorsqu'on les établissait en plain terrain (Lenoir, Archit. monast., 1852, p.46):
. Le Morvan s'annonce comme une croupe à peine accentuée en saillie, mais qui contraste par son uniformité, sa tonalité sombre avec le pays calcaire. Lentement il s'élève vers le sud, d'où seulement, vu du bassin d'Autun, il présente l'aspect d'une chaîne. Le pays dont les différences s'accusent ainsi est bien une de ces contrées à part qui, pour le cultivateur ou vigneron des «terres plaines», éveillent l'idée d'une vie ingrate... Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.112.
Plaine campagne. Synon. de rase campagne*.La bataille s'est donnée en plaine campagne (Ac.1798-1878).
Tir de plain fouet. Tir horizontal d'une batterie. V. fouet A 1 c et plein VI.
P. métaph. Transporté dans ces plains champs de l'humanité, que le critique verra avec pitié cette mesquine admiration qui s'attache plutôt à la calligraphie de l'écrivain qu'au génie de celui qui a dicté! (Renan, Avenir sc., 1890, p.196).
2. Plaine mer
a) DR. INTERNAT. ,,Mer qui s'étend au-delà des eaux territoriales`` (Le Clère 1960). Synon. abusif de haute mer (v. mer I A 1 c).
b) MAR. ,,Moment où la mer atteint l'étale de la haute mer`` (Le Clère 1960). Synon. le plain (infra II B 1).V. plein I B 2 b.
3. HÉRALD. Qui est d'un seul émail; qui ne comporte aucune pièce, ni aucun meuble. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). Armes plaines (DG).
4. Plain-chant*.
5. Plain-pied*.
B. − Gén. postposé
1. [En parlant d'un textile] Vieilli. Qui n'est pas ouvré, damassé; qui est uni et sans façon. Synon. uni.Velours, linge, satin plain (Ac.1798-1878).Sa robe de drap brun plain (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.230).
Tapis* plain.
2. Terre-plain. V. terre-plein.
II. − Subst. masc.
A. − FAUCONN. Aller de plain. [Le suj. désigne un oiseau] Synon. de planer.Cet oiseau va de plain (Ac.1835-1935).
B. − MARINE
1. Le plain. Synon. de plaine mer (supra I A 2 b).Voir plein V B 1 et VI.
2. ,,Partie du rivage où s'arrête la mer lorsqu'elle cesse de monter`` (Gruss 1952). Voir plein V B 1 et VI.
3. Aller au plain, se mettre au plain. [Le suj. désigne un bâtiment] ,,Se mettre au sec, s'échouer`` (Le Clère 1960; ds Rob., Pt Rob., Hachette 1980). Mettre au plain. À dix heures, le capitaine de la goëlette naufragée (...) vient à bord. Sa goëlette a chassé par des vents de nord-ouest, qui, ayant sauté au sud-ouest, l'ont mise au plain, à un mille du village, quoiqu'elle eût trois ancres devant le nez (Gaimard, Voy. Islande, 1852, p.28).
Prononc. et Orth.: [plε ̃], [plεn]. Homon. plein, plaine et formes de plaindre. Plain étant aussi l'anc. graphie de plein (v. étymol. de ce mot) il a pu y avoir des confusions entre plain et plein. Ainsi Littré relève: plain-pied pour plein pied (c'est-à-dire l'étendue d'un pied) ou plain champ pour plein champ. Au contraire plein, -eine, terme de blason pour plain, -aine. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Déb. xiies. a plain «sans obstacles» (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 210); 2. ca 1155 «qui présente une surface plane, unie» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1074); 1269-78 «lisse (en parlant de la laine)» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20200); 1453 velours plain «uni, sans façon» (A. d'Agnel, Les Comptes du roi René, II, 326); 3. ca 1280 hérald. (G. d'Amiens, Escanor, 3761 ds T.-L.); 4. 1580 au plain «à marée haute» (Palissy, Discours admir., 310); 1697 le plain de l'eau «la haute mer» (Desroches, Dict. ds Littré). Du lat. planus «plan, plat, uni, égal; sans aspérité». Fréq. abs. littér.: 18. Bbg. Bugler (M.). Rech. et aperçus nouv. sur les lieux-dits forestiers. R. intern. Onom. 1973, t.25, p.310. _Vitu (A.). Le Jargon du xves. Genève, 1977 [1884], p.449.

PLAINE, subst. fém.

A. − Grande étendue de terrain sans relief ou légèrement ondulée, d'altitude peu élevée par rapport au niveau de la mer ou d'altitude moindre que les régions environnantes. Plaine immense; vaste plaine; la plaine s'étend; traverser la plaine. Ma chambre donnait sur la plaine, une plaine sans fin, toute nue, un océan d'herbes, de blés et d'avoine, sans un bouquet d'arbres ni un coteau, image saisissante et triste de la vie qu'on devait mener dans cette maison (Maupass.,Contes et nouv., t.1, Fam., 1886, p.562):
1. ... il avait débarricadé la fenêtre de la cuisine, celle de derrière, qui donnait sur la plaine; et il se plantait là, il voyait dix lieues de pays, la nappe immense, élargie, toute nue, sous la rondeur du ciel. Pas un arbre, rien que les poteaux télégraphiques de la route de Châteaudun à Orléans, filant droit, à perte de vue. Zola,Terre, 1887, p.200.
Battre la plaine. Se promener sans but déterminé. V. battre2B, campagne I A 1 b.
GÉOGR. Plaine d'Alençon, de Beauce, de Woëvre; plaine sédimentaire, d'érosion, d'accumulation, d'épandage, d'inondation; plaine côtière, lacustre, de déjection:
2. Le géologue réservera le nom de plaine au terrain formé par une couche horizontale. Pour le topographe la question n'a pas d'intérêt, c'est toujours une surface plane. Pour l'agronome, la distinction est très importante. Une plaine peut recevoir en principe le même type de culture, puisque c'est la même couche sédimentaire. Mais, s'il s'agit d'une pénéplaine son horizontalité cache des terrains qui (...) peuvent être chimiquement très différents. Combaluzier,Introd. géol., 1961, p.134.
Plaine abyssale, plaine sous-marine. ,,Étendue sous-marine, dépourvue de pente sensible, occupant une grande partie des fonds des bassins océaniques`` (Géomorphol. 1979; ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). L'île, par bonheur, n'est point au-dessus de l'eau comme la tête d'une statue (...). Elle se prolonge dans tous les sens par les plaines sous-marines à la pente douce (Queffélec,Recteur, 1944, p.113).V. abyssal ex. 4, 5, 6.
Plaine alluviale. Plaine ,,formée de dépôts alluvionnaires transportés par les eaux courantes`` (Eau 1981). V. alluvial ex. 2.
Haute plaine. Plaine qui ,,se distingue d'un plateau par l'existence de reliefs plus élevés qui la dominent et l'encadrent`` (George 1970). Il montait une douce, interminable côte, menant à ces hautes plaines d'herbage appelées «montagnes» où de mai à octobre broutent les troupeaux (Malègue,Augustin, t.1, 1933, p.218).
En partic. ,,Région de faible relief et couverte de champs ouverts, sans haies ni murettes entre eux, et fréquemment allongés en lanières, groupés en quartiers ou en sole`` (Fén. 1970). Le paysan breton dit qu'il «fait une plaine» −et une expression analogue se retrouve en Bretagne celtophone. Mais le mot de plaine, souvent pris comme synonyme d'openfield, reste ambigu. Nous proposerions volontiers paysage découvert, sans méconnaître les défauts de cette appellation (Meynier,Paysages agraires, 1958, p.181).
B. − P. anal.
1. Grande étendue sans relief, surface unie. Plaine d'eau, de neige. Le désert. Une aride plaine de sable vaguement mamelonnée. Soleil ardent (Gide,Saül, 1903, iv, 2, p.361):
3. ... les végétaux sont si nécessaires, qu'on peut dire qu'il n'y a point de paysage proprement dit, là où ils manquent. On ne peut donner ce nom aux vastes plaines de la mer... Bern. de St-P.,Harm. nat., 1814, p.114.
2. Littér., vieilli
a) Plaine liquide; plaines humides; plaine de l'océan, des eaux. La mer. Tel, quand le vent changeant sur la plaine liquide Fait frissonner le flot d'une première ride, Courant devant la brise, insensible d'abord, À peine d'un murmure elle effleure le bord (Lamart.,Chute, 1838, p.1052):
4. Une dernière fois encore (...) apparaît (...) le fleuve débordé, couvrant les champs, roulant auguste, lent, presque immobile. Et tout à fait au loin, comme une lueur d'acier au bord de l'horizon, une plaine liquide, une ligne de flots qui tremblent, −la mer. Le fleuve court à elle. Elle semble courir à lui. Rolland,J.-Chr., Aube, 1904, p.69.
b) Plaines de l'air, du ciel; plaine azurée, céleste, étoilée. Le ciel, le firmament. Ainsi nous avons vu dans les plaines des airs, Des nuages heurtés rejaillir les éclairs (Delille,Paradis perdu, t.1, 1804, p.211).Les plaines bleues du firmament (Chateaubr.,Litt. angl., t.2, 1836, p.423):
5. Au-dessus du champ de bataille, dans les plaines de l'air, les ondulations électriques projetées au loin (...) portent aux quartiers généraux, aux nations, au monde entier, par la télégraphie sans fil, les nouvelles de la guerre. Bordeaux,Fort de Vaux, 1916, p.37.
C. − P. anal. Le hall du café Luitpold était tout vide, on ne voyait que la plaine de marbre des tables, comme un cimetière anonyme, et un étudiant à cicatrices, la tête dépassant à peine, essayait seul d'y ressusciter (Giraudoux,Siegfried et Lim., 1922, p.89).J'aimais le décor dont elle s'était entourée (...) elle aimait les chambres presque nues, les grandes plaines désertes de tapis clairs (Maurois,Climats, 1928, p.50).
CHIR. Plaine de Mars. Partie du milieu de la main. (Dict.xixeet xxes.). Synon. triangle.
HÉRALD. Pièce de la partie inférieure de l'écu, égale en hauteur à la demi-partie des sept de sa largeur, d'un autre émail que le champ dont elle est séparée par un trait horizontal (Dict.xixeet xxes.). Écusson dextre: D'argent au lion léopardé (c'est-à-dire qui marche), soutenant un écussonnet où paraît un agneau passant (c'est-à-dire marchant) sur une plaine ou champagne (...) La champagne est un meuble rare en armoiries (Sand,Corresp., t.4, 1856, p.93).
HIST. Sous la Convention, groupe de députés le plus nombreux dont les opinions modérées se situaient entre celles des Montagnards et celles des Girondins et qui siégeaient, en bas des gradins de l'Assemblée, sous la Montagne. Synon. marais (v. ce mot A 2).Les deux partis les plus exagérés de l'Assemblée se plaçaient dans la salle, comme aux deux extrémités d'un amphithéâtre, et s'asseyaient de chaque côté sur les banquettes les plus élevées. En descendant du côté droit, l'on trouvait ce que l'on appelait la plaine ou le marais, c'est-à-dire les modérés, pour la plupart défenseurs de la constitution anglaise (Staël,Consid. Révol. fr., t.1, 1817, p.236).
P. méton. Parti que formaient ces députés. Les anciens girondins et leurs amis de la plaine s'étant entendus pour faire le 9 thermidor, la séparation des intérêts du peuple et de la bourgeoisie a commencé (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t.2, 1870, p.512).En prairial que ce soit la Montagne ou la Gironde qui ait commencé, et en thermidor les Jacobins ou la Plaine, qu'importe au développement de la Révolution, dont les origines sont profondes et les résultats incalculables ? (Flaub.,Bouvard, t.1, 1880, p.123).
D. − Au fig. [P. réf. à l'étendue plate qui dénonce une idée d'ennui et d'uniformité]
1. Plaine de + subst. abstr.Ce qui est monotone, vide, sans intérêt; qui est porteur d'ennui. Ces quarante ans de plaine, de grande plaine de cette troisième République (Péguy,V.-M., comte Hugo, 1910, p.701):
6. Le flot régulier de sa vie semblait interrompu. Tantôt il s'infiltrait dans des crevasses souterraines; tantôt il rejaillissait avec une violence saccadée. La chaîne des jours était brisée. Au milieu de la plaine unie des heures s'ouvraient des trous béants, où l'être s'engouffrait. Rolland,J.-Chr., Adolesc., 1905, p.261.
2. Ce qui donne une idée d'infinitude, ce qui est indescriptible dans sa totalité; dont on ne pourra jamais épuiser la signification. Brave dans les batailles, lâche devant l'au-delà, il fut despotique et violent, faible pourtant lorsque les louanges de ses parasites s'étoffèrent. Il est tantôt sur les cimes, tantôt dans les bas-fonds, jamais dans la plaine parcourue, dans les pampas de l'âme (Huysmans,Là-bas, t.2, 1891, p.97).V. classique ex. 10:
7. ... nul ne parviendra jamais à la connaissance d'une seule âme d'homme, et (...) il est, au secret de chacun, un paysage intérieur aux plaines inviolées, aux ravins de silence, aux pesantes montagnes, aux jardins secrets... Saint-Exup.,Citad., 1944, p.951.
REM. 1.
Plainette, subst. fém.,rare. Petite plaine. D'un côté du Largue, c'est encore notre colline. De l'autre, c'est une plainette, une petite plaine toute différente de la plaine de Manosque, mais qui fait partie du rond pays sous le couvercle du ciel bleu (Giono,Manosque, 1930, p.43).
2.
Plainier, subst. masc.,rare, région. (Midi). Habitant de la plaine. Les fermes sont éparpillées sur les roches et sur les limons. Les paysans du bon pays, les plainiers le savent (Giono,Manosque, 1930, p.19).L'embêtant c'est cette masse de boue qui est entrée dans le dessouchement des sapins. Boromé a dit que c'était ce salaud de plainier qui avait fait ça. Qu'est-ce qu'il comptait faire en dessouchant ce bout de forêt? Il y en a qui ont de drôles d'idées. C'est bien le coup d'un type des basses-terres (Giono,Batailles ds mont., 1937, p.57).
3.
Planier, -ière, adj.Synon. rare de plain (v. ce mot I A 1).Basile avait fait sa cahute sur l'aire planière (...). C'était un grand gars sec et dur, à l'oeil bleu, à la toison rude sur la tête comme sur le torse (Vialar,Faux-fuyants, 1953, p.30).
Prononc. et Orth.: [plεn]. Homon. pleine. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 (Pélérinage Charlemagne, éd. G. Favati, 261); 2. 1559 les plaines de Neptune «la mer» (O. de Magny, Les Odes, éd. Courbet, I, 8); 1568 la plaine des cieux (R. Garnier, Porcie, éd. W. Foerster, I, 65); 3. 1671 hérald. (Menestrier, Veritable art du blason, 322); 4. 1792 hist. «le centre de l'assemblée conventionnelle où siégeaient les modérés» (Le Patriote français ds Buchez et Roux, Hist. parlem. de la révolution française, t.15, 343-345 ds Brunot t.9, 2, p.770). Fém. subst. de plain*, a éliminé le subst. masc. plain, très usité en a. fr. et une forme plus rare plaigne (ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 1085) d'un lat. pop. *plania «même sens» (v. FEW t.9, p.18). Fréq. abs. littér.: 4714. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7071, b) 7755; xxes.: a) 8559, b) 4709. Bbg. Quem. DDL t.20 (s.v. plainette).

Wiktionnaire

Nom commun 3 - français

plaine \plɛn\ féminin

  1. (Botanique) (Québec) Espèce d’érable nord-américain.
    • Mais la classification botanique populaire s’est enrichie chez nous de plusieurs dénominations nouvelles, dont je citerai les suivantes : la plaine, pour désigner l’une des espèces de l’érable ; la catherinette, ainsi que parfois nous nommons ici la mûre ou la ronce ; la surette, qui n’est autre que l’oseille. — (« Terminologie franco-canadienne dans les sciences naturelles », présenté par Victor-Alphonse Huard, au Premier Congrès de la langue française au Canada, dans, Le Naturaliste canadien, n° 1 de juillet 1912 (39e année), Québec : imprimerie Laflamme & Proulx, page 30)

Nom commun 2 - français

plaine \plɛn\ féminin

  1. (Héraldique) Champagne réduite dont la ligne supérieure est droite.
    • D’azur au château essoré d’argent, de deux tours couvertes et girouettées du même, le tout maçonné de sable, posé sur une motte aussi d’argent sur une plaine coupée ondée d’or et d’azur. (cf. illustration)

Nom commun 1 - français

plaine \plɛn\ féminin

  1. (Géographie) Espace géographique caractérisé par une surface plane, avec des pentes relativement faibles.
    • Ici même, sur ce dernier ourlet du plateau de Lorette, qui commande le plaine de Douai-Liévin et le bassin de Lens […] la lutte fut infernale. — (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, page 199)
    • Avant l’arrivée des Magyars, les Slaves méridionaux occupaient toute la plaine danubienne et le noyau de leur puissance était situé entre le Rab, le Danube et la Drave. — (Ernest Denis, La Question d'Autriche ; Les Slovaques, Paris, Delagrave, 1917, in-6, page 96)
    • Par surcroît, chaque été, des plaines du Bas-Languedoc (Hérault, Aude) montent par les drailles du Larzac et de la Montagne-Noire, vers les montagnes et jusqu’aux abords de l’Aubrac, 200 000 moutons. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • À l’inverse, l’étendue de telle plaine divisée en une mosaïque de parcelles culturalement distinctes se verra différenciée par des contenus, eux aussi dotés d’attributs géométriques et de surface. — (Yves Poinsot, Comment l’agriculture fabrique ses paysages, Karthala Éditions, 2008, page 15)
    • Le nouveau campement est établi à une douzaine de kilomètres de l’ancien, dans une plaine ondulée et verdoyante. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : Étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 119)
  2. (Par extension) Grande surface unie.
    • Le lac formait une immense plaine d’eau.
  3. (Histoire) Sous la Convention, députés d’opinion modérée, parti que formaient ces députés.
    • Il siégeait à la plaine.
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Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

PLAIN, AINE. adj.
Qui est uni, plat, sans inégalités. Ce terrain est plain. Il a vieilli et il est communément remplacé aujourd'hui par PLAN. Il n'est plus guère usité que dans les composés Plain-pied et Plain-chant. Un beau plain-pied, Un bel ensemble de pièces de plain-pied.

DE PLAIN-PIED, loc. adv. Sans monter ni descendre. De la salle on va de plain-pied dans le jardin. Chambres, pièces de plain-pied, Chambres, pièces d'un appartement qui sont au même étage et de même niveau. En termes de Fauconnerie, Cet oiseau va de plain. Il plane, il se soutient en l'air sans mouvement apparent des ailes.

Littré (1872-1877)

PLAINE (plè-n') s. f.
  • 1Grande étendue de terre dans un pays uni. Respirons maintenant, dit la mouche aussitôt ; J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine, La Fontaine, Fabl. VII, 9. Un long rang de collines, D'où l'œil s'égare au loin dans les plaines voisines, Boileau, Ép. VI. Il y a là [à Maintenon] plus de trente mille hommes qui travaillent, tous gens bien faits, et qui, si la guerre recommence, remueront plus volontiers la terre devant quelque place sur la frontière que dans les plaines de Beauce, Racine, Lettre 4, à Boileau. Ces pays sont des plaines où l'on ne peut rien disputer au plus fort, Montesquieu, Esp. XVIII, 2. De même qu'il y a des montagnes de différentes espèces, il y a aussi deux sortes de plaines, les unes en pays bas, les autres en montagnes, Buffon, Hist. nat. preuv. th. terre, Œuvr. t. II, p. 10. La Crau, cette plaine si célèbre par sa grandeur et par l'énorme quantité de cailloux roulés dont elle est couverte, Saussure, Voy. Alpes, t. VI, p. 140, dans POUGENS. Au delà est une plaine haute, entourée de bois d'où sortent trois routes, Ségur, Hist. de Nap. IX, 2. Un cri part, et soudain voilà que par la plaine Et l'homme et le cheval emportés, hors d'haleine… Volent avec les vents, Hugo, Orient. Mazeppa. Il neigeait ; l'âpre hiver fondait en avalanche ; Après la plaine blanche une autre plaine blanche, Hugo, l'Expiation.
  • 2La plaine, ceux qui l'habitent. Chasseurs et laboureurs ont échangé des haines ; Les montagnes toujours ont fait la guerre aux plaines, Hugo, Burgraves, II, 6.
  • 3Plaine d'eau, grande étendue d'eau calme et unie.

    Poétiquement. La plaine liquide, la mer. Cependant sur le dos de la plaine liquide S'élève à gros bouillons une montagne humide, Racine, Phèdre, V, 6.

    Les plaines du ciel, l'atmosphère, le ciel. Quand la sérénité règne aux plaines du ciel, Voltaire, Fanat. V, 1.

  • 4S'est dit de la partie des bancs de la Convention où s'asseyaient les députés de l'opinion modérée. La montagne et la plaine.
  • 5 Terme de blason. Se dit de la pointe de l'écu, quand cette pointe, séparée du champ par une ligne horizontale, est peinte d'un autre émail que celui-ci.
  • 6 Terme de chiromancie. Plaine de Mars, partie du milieu de la main qu'on appelle aussi le triangle.

HISTORIQUE

XIe s. Grant est la plaigne, et large la contrée, Ch. de Rol. CCXL.

XIIIe s. Et envoierent avant lor archiers huant et glatissant et faisant noise si grant, qu'avis estoit que toute la plaigne en tremblast, H. de Valenciennes, V.

XVIe s. Es plaines de Dreux les deux armées se rencontrerent, Lanoue, 591. Ilz s'en fouyrent çà et là parmy la plaine, Amyot, Cam. 70.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PLAINE.
3Ajoutez :

La plaine salée, la mer. Il faut en la plaine salée Avoir lutté contre Malée… Pour être cru bon marinier, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « plaine »

Plain ; prov. plana, planha, plaigna ; espagn. plana ; ital. piana. À côté de plaine, l'ancienne langue disait aussi plain.

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Du latin planus (« plan, plat ») → voir plain.
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Phonétique du mot « plaine »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
plaine plɛn

Fréquence d'apparition du mot « plaine » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « plaine »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « plaine »

  • Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
    Victor Hugo —  L’expiation
  • Tous les chemins vont vers la ville.Du fond des brumes,Là-bas, avec tous ses étages Et ses grands escaliers et leurs voyages Jusques au ciel, vers de plus hauts étages, Comme d’un rêve, elle s’exhume. […]La ville au loin s’étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir ; Elle surgit : désir, splendeur, hantise ; Sa clarté se projette en lueurs jusqu’aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d’or s’attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux Que la fortune et la force accompagnent ; Ses murs se dessinent pareils à une armée Et ce qui vient d’elle encore de brume et de fumée Arrive en appels clairs vers les campagnes. C’est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l’ossuaire Et la carcasse solennelle. Et les chemins d’ici s’en vont à l’infini Vers elle.
    Emile Verhaeren — Les Campagnes hallucinées
  • On se dit qu'il faudrait gravir en soi des chemins escarpés, difficiles, mais nul relief ne se profile, n'apparaît que la plaine la plus morne, et dans les fourrés nul ruisseau ne se fait entendre.
    Paul de Roux — À la dérobée
  • Besogne, mon Maître, et ne te retourne pas pour apercevoir, sur la plaine noire, qu'ils sont mille, et mille et mille autres renaissants
    Colette — Dialogues de bêtes
  • Plaine qui verdoie, soleil qui poudroie, bourse qui s'accroît, populations qui merdoient. Licence pour les uns, licenciement pour les autres.
    Philippe Sollers — Le Lys d'or
  • Puis Achille sauta de la berge au milieu du fleuve. Mais le fleuve se gonfla, furieux. Il soulevait toutes ses eaux ; les cadavres sans nombre qui encombraient son lit, il les rejetait sur la terre en mugissant comme un taureau. Les vivants, il les sauvait en les cachant dans ses profonds tourbillons. Le flot tumultueux se levait, terrible, autour d’Achille et le courant se pressait contre son bouclier. Le héros chancelait sur ses pieds. Alors il agrippa de ses mains un grand orme qui s’écroula, déraciné, emportant toute la berge. De ses branches serrées, l’arbre arrêta le courant et fit un pont sur le fleuve. Achille, sortant de l’eau, s’élança dans la plaine, effrayé. Mais le grand dieu ne s’arrêtait pas : il s’élança vers lui pour mettre fin à l’œuvre du divin Achille et éloigner le malheur des troyens.
    Homère — L’Iliade

Synonymes de « plaine »

Source : synonymes de plaine sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « plaine »

Combien de points fait le mot plaine au Scrabble ?

Nombre de points du mot plaine au scrabble : 8 points

Plaine

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