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Trop

[tro]
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Définitions de « trop »

Trop - Adverbe

  • En quantité ou en intensité supérieure à ce qui est nécessaire ou considéré comme normal; excessivement.

    Je pensai que j'avais été trop aimable ou familière avec Adam Johnson et je rédigeai un texte froid et distant: […].
    — Amélie Nothomb, Stupeur et tremblements
  • (Avec 'de') Indiquant une quantité excessive.

    Si trop d’ardeur nous pousse à trop de liberté,Ne t’en réjouis point dans ta malignité :Nos passions du moins sont d’un ordre sublime !
    — Leconte de Lisle, Hypatie et Cyrille
  • (Par extension) Désigne un haut degré; très, extrêmement.

    - Je suis content… Et toi, Polyte, t’as plus mal au pied ?– Ah ! non ! … C’est trop bath !
    — Léon Frapié, Le sou

Trop - Nom commun

  • (Désuet) Quantité excessive.

    Par son trop de caquet il a ce qu’il lui faut.
    — Molière, L’École des femmes

Expressions liées

  • Avoir trop faim, trop honte
  • C'en est trop!
  • C'est trop!
    C'est trop! C'est extraordinaire! c'est formidable! Certains disent: « Le désert, c'est trop. On ne peut pas en parler. Il faut le vivre... » N'empêche, après un silence, ils ne peuvent en rester là. Commence alors un long récit, presque un aveu
  • De trop, en trop (en excès, qui dépasse le nombre, la quantité exigée, souhaitable.)
  • En faire trop (exagérer, être excessif.)
  • En voilà de trop! (fam) (en voilà assez! Allons, en voilà de trop! dit-il enfin d'une voix brutale.)
  • Il n'y en a que trop
  • Ils sont trop!
  • J'ai pris trois kilos de trop
  • Le trop de
    La mort l'a surpris trop prématurément, car probablement le sévère accusateur officiel, en sortant de sa colère contre le trop d'ampleur des jupes, eût passé à la seconde question, le trop de largeur des consciences
    — Victor Hugo, Actes et paroles, 4
  • Ne que trop de
  • Qui trop embrasse mal étreint
    Qui trop embrasse mal étreint. C'est surtout dans les arts que l'éclectisme a eu les conséquences les plus visibles et les plus palpables
    — Baudelaire, Le Salon
  • Rien de trop (Tout excès est condamnable)
    […] Rien de trop est un point Dont on parle sans cesse et qu'on n'observe point.
    — Jean de La Fontaine, Fables, Rien de trop
  • Trop c'est trop
    Faire la guerre aux images? Projet d'attardé. Trop c'est trop, mais trop tard est trop tard. Il y eut des siècles de fer, des siècles d'héroïsme, nous traversons le siècle de l'électron
  • Trop de (une quantité, une intensité excessive de.)
    Elle a trop de fierté pour rester ici par tolérance, elle ne le souffrirait pas
    — Bernanos, Journal d'un curé de campagne
  • Trop est trop
    Mais pour une femme trop est trop, et tu as l'air de vouloir te faire remarquer
    — Sand, Petite Fadette
  • Trop gratter cuit, trop parler nuit
  • Trop ne vaut rien, trop et trop peu n'est pas mesure
  • À chacun le sien n'est pas trop (Chacun doit conserver l'intégralité de ce qui lui appartient)
  • Être trop (être remarquable dans son genre, susciter l'admiration, l'enthousiasme.)
    On a trop d'ennui à être trop beau.
    — Plaute, Le soldat fanfaron
  • Être trop en colère

Étymologie de « trop »

Du vieux-francique thorp (village), par métathèse. Le mot devient en latin médiéval troppus (troupeau) avec le sens d'ensemble des habitants du village puis groupe. En patois des Fourgs, trou; en bourguignon, trô; en genevois et provençal, trop signifiant troupeau et trop; en italien, troppo. Le mot trop, employé adverbialement, signifie excès de quantité.

Usage du mot « trop »

Évolution historique de l’usage du mot « trop » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « trop » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « trop »

Citations contenant le mot « trop »

  • Des trois ou quatre lettres que je fis, il m’est resté ce commencement dont je ne fus pas content ; mais s’il me parut ne rien exprimer, ou trop parler de moi quand je ne devais m’occuper que d’elle, il vous dira dans quel état était mon âme.
    Honoré de Balzac — Le lys dans la vallée
  • Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaie usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité.Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.
    Hugo Ball —  Manifeste littéraire
  • Nous estimons trop peu ce que nous obtenons trop aisément.
    Thomas Paine — L’âge de raison
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • Qui trop embrasse mal étreint.
    Albertano de Brescia
  • Les autres, ceux qui regardent, les embusqués derrière leurs volets, derrière leurs autos, elle les déteste si fort que ses lèvres recommencent à trembler et que son cœur bat la chamade. Toutes ces émotions vont et viennent si vite que Martine sent une ivresse l’envahir, comme si elle avait trop bu et fumé.
    J. M. G. Le Clézio — La ronde et autres faits divers
  • Enfin ! Étourdissons-nous avec le bruit de la plume et buvons de l’encre. Ça grise mieux que le vin. Quant à suivre les conseils du père Sainte-Beuve, « ménager la chèvre et le chou, mettre de l’eau dans son vin, s’arranger en un mot pour réussir près du public », c’est trop difficile et trop chanceux.
    Gustave Flaubert — Correspondance
  • Ne donnez point, ô Lamuel, ne donnez point trop de vin aux rois qui mangent à votre table, et n’en prenez point vous-même avec excès, parce qu’il n’y a nul secret où règne le vin : nullum secretum est ubi regnat ebrietas.
    Salomon — Paraboles

Traductions du mot « trop »

Langue Traduction
Anglais too much
Espagnol demasiado
Italien troppo
Allemand zu viel
Chinois 太多了
Arabe كثير جدا
Portugais demais
Russe перебор
Japonais 過度に
Basque gehiegi
Corse troppu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.