Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « bien »
Bien
Définitions de « bien »
Bien - Adverbe
-
Exprime un degré notable d'excellence et d'utilité.
Entre bien et mal, ce serait très mal de ne pas bien choisir. Si l'on pense que faire le bien ne peut pas faire de mal, il faut alors bien le faire en se donnant du mal. → voir faire le bien
— Philippe Normand, Sac de fables d'un flic libéré -
Indique une intensité élevée ou une quantité importante.
Lacroix a bien raison : ces viragos nous gâchent la vie.
— Élise Fontenaille, L'homme qui haïssait les femmes -
Signifie au minimum ou à tout le moins.
Dans son analyse, le chroniqueur économique souligne qu'il faut bien comprendre que cette réforme fiscale impactera à tout le moins les classes populaires.
— (Citation fictive) -
Manifeste l'accord ou l'acceptation avec complaisance.
Tout avait été dit. « Bien, bien, bien... », reprit Mierck en se balançant sur la pointe des pieds.
— Philippe Claudel, Les Âmes grises -
Désigne une préférence pour quelque chose plutôt qu'une autre option.
Seulement, la vie de la plante, considérée relativement à la production utilisable, ne forme pas l'objet de la botanique, mais bien de l’agronomie.
— Albert Lévy, « L'actinomètre Arago-Davy : Contribution à l'étude de la maturation des raisins »
Bien - Nom commun
-
( sing.) Ce qui est considéré comme avantageux, propice à l'équilibre ou au développement d'un individu, d'une communauté ou d'une entreprise.
Pascal nous dit qu’au point de vue des faits, le Bien et le Mal sont une question de « latitude ». En effet, tel acte humain s’appelle crime, ici, bonne action, là-bas, et réciproquement.
— Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre -
( sing.) Intégrité morale; conformité aux principes éthiques.
Les gentils cons qui décrétaient le Bien et le Mal comprenaient qu'un garnement tirât les cheveux d'une fillette, pas qu'il lui roulât un patin ! Sœur Marie me le fit bien savoir ! Purification de ma bouche vilaine par la cascade d’ave au pied de saint Joseph.
— Pierre-Robert Leclercq, Les Gabyandre -
Propriété matérielle ou immatérielle ayant une utilité concrète et/ou une valeur financière; spécifiquement désigne aussi un immobilier rural.
Le sieur Tassin de Montcourt ayant péri révolutionnairement, ses biens, et notamment les deux septièmes qui lui appartenaient dans la terre de Saint-Escobille, furent confisqués au profit de la nation.
— Hospices de Dourdan contre Tassin de Villiers, Cours de Cassation
Expressions liées
- (en) avoir bien (pour) + (numéral)
- (faire) quelque chose de bien
-
Abondance de biens ne nuit pas
en pareille matière on ne peut pas dire qu' abondance de biens ne nuit pas ;
— Henri Poincaré, La Valeur de la science - Acquérir/amasser/posséder des biens
- Agir, se conduire bien
-
Ah ben non
La paysanne commençait à comprendre. Elle demanda : - Vous voulez nous prend'e Charlot ? Ah ben non, pour sûr.
— Guy de Maupassant, Aux Champs - Ah bien non! (marque une opposition violente, l'indignation.)
- Ah bien oui! (marque un assentiment sceptique, iron.)
-
Ah! bien (marque la surprise, la déception, etc.)
Vous savez quoi? Tout change. Le climat, à ce qu'on dit. Ou la taille des gens. Les régimes, les frontières, les monnaies, les vêtements, les idées et les moeurs. Une rumeur court : le livre se meurt. Voilà près de trois mille ans que les livres nous font vivre. Il paraît que c'est fini. Il va y avoir autre chose. Des machines. Ou peut-être rien du tout. Et le roman ? Il paraît que le roman est déjà mort. Ah! bien sûr, il y a encore de beaux restes. Des réussites. Des succès. Des...comment dites-vous?... des best-sellers. Pouah ! Les romans aussi, c'est fini. Nous les avons trop aimés.
— Jean d'Ormesson - Aspirer au bien
- Augmenter/dépenser/donner/exploiter/laisser/ léguer/partager ses biens
-
Aussi bien
... aussi bien ma paupière ne s'ouvre qu'à regret
— Baour-Lormian, Veillées -
Aussi bien que
... le sérieux de ces monotones figures, aussi bien que cette couleur froide
— Barrès, Greco -
Bel et bien
... répondit qu'il avait bel et bien existé des juments vertes
— Aymé, La Jument verte -
Ben
ben
— Achard, Voulez-vous jouer avec moâ? -
Ben voyons
Ben voyons, comme Sadam et comme a chaque fois que les ricains veulent entré en guerre...
— midilibre.fr, L'Ukraine accusée de préparer des armes biologiques : faut-il croire à ces allégations de la Russie ? - midilibre.fr - Ben, ben
- Bien accueillir, bien vouloir
-
Bien faire et laisser dire
Sur le banc seigneurial, on trouve les armoiries des familles Maille et d’Anglade et la devise « Bien faire et laisser dire ». Celui-ci, comme l’essentiel du mobilier a été conçu et réalisé par Lebrun, le célèbre menuisier lorientais.
— actu.fr, Nos dimanches patrimoine : l'église Saint Aubin de Brandivy, bien faire et laisser dire | Actu Morbihan - Bien joué!
- Bien lui en a pris de
-
Bien mal acquis ne profite jamais
Des élèves du complexe scolaire «Les amis de Jésus», à Kinshasa expliquent, à leur manière, le sens du proverbe: «Le bien mal acquis ne profite jamais».\
— Radio Okapi, «Le bien mal acquis ne profite jamais» | Radio Okapi -
Bien que
... le sérieux de ces monotones figures, aussi bien que cette couleur froide
— Barrès, Greco - Bien volontiers
- Bien à vous
-
Bédame
CLAUDINE, jouant l'embarras. : Bédame ! ENDYMION . Bédame ! que ce bédame est délicieux de grâce et de candeur !
— La pièce de vingt-quatre sous ou La course au million, comédie-vaudeville en un acte - C'est (très) bien à vous de
- C'est bien dommage
- C'est bien le moment
- C'est bien naturel,
- C'est bien à vous de,
- C'est bien!
- C'est fort bien!
- C'est pour son bien
- C'est très bien! (marque l'approbation, parfois avec une nuance iron.)
- C'était bien la peine,
- Ce n'est pas bien, il est bien de / que
- Ce sera un mal pour un bien
- Changer en bien ou tourner à bien
- Discerner, distinguer le bien du mal
- Disposer/jouir/user de ses biens
-
Eh ben
Heu… à propos de devenir marteau, vous savez que, chez moi, ça peut aller assez loin ? Parce que bon, mettons, là, heu, on s’pose on analyse le truc : le crincrin ça fait des heures que ça dure et en plus vous vous y mettez plusieurs. Eh ben moi le machin une fois que j’en ai fait des copeaux eh ben je peux très bien mettre feu au plumard… Même au mobilier… Ça m’fait pas peur !
— Alexandre Astier, Kaamelott - Eh bien ou hé bien (marque l'étonnement, l'interrogation, l'hésitation, l'admiration, l'exhortation, la conclusion ou la reprise d'une idée au cours d'une conversation.)
- Eh bé
-
Eh! ben, quoi
... allons! eh! ben, quoi!
— Renard, Journal - Faire bien (était distingué visait à être bon genre faisait bien semblait chic)
- Grand bien lui fasse!
-
Hé bé
... hé bé, peut-être biein
— André Malraux, Les Conquérants - Il (le) faut bien
- Il est bien partout où il n'est pas
- Il est bien temps
-
Il s'en faut bien que
... il y a encore beaucoup de végétaux utiles qui nous sont inconnus; car il s'en faut bien que chaque genre de végétaux nous fournisse par toute la terre une espèce en rapport immédiat avec nos besoins.
— auteur - Je prends mon bien où je le trouve
-
Je suis bien aise
ARGAN, assis, une table devant lui, comptant des jetons les parties de son apothicaire.Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq. « Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de monsieur. » Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c'est que ses parties sont toujours fort civiles. « Les entrailles de monsieur, trente sols. » Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil ; il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement ! Je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit ; vous ne me les avez mis dans les autres parties qu’à vingt sols ; et vingt sols en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols. « Plus, dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l’ordonnance, pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de monsieur, trente sols. » Avec votre permission, dix sols. « Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif et somnifère, composé pour faire dormir monsieur, trente-cinq sols. » Je ne me plains pas de celui-là ; car il me fit bien dormir. Dix, quinze, seize, et dix-sept sols six deniers. « Plus, du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l’ordonnance de monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur, quatre livres. » Ah ! monsieur Fleurant, c’est se moquer : il faut vivre avec les malades. Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Vingt et trente sols. « Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente, pour faire reposer monsieur, trente sols. » Bon, dix et quinze sols. « Plus, du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de monsieur, trente sols. » Dix sols, monsieur Fleurant. « Plus, le clystère de monsieur, réitéré le soir, comme dessus, trente sols. » Monsieur Fleurant, dix sols. « Plus, du vingt-septième, une bonne médecine, composée pour hâter d’aller et chasser dehors les mauvaises humeurs de monsieur, trois livres. » Bon, vingt et trente sols ; je suis bien aise que vous soyez raisonnable. « Plus, du vingt-huitième, une prise de petit lait clarifié et dulcoré pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir le sang de monsieur, vingt sols. » Bon, dix sols. « Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoar, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres. » Ah ! monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs, vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres quatre sols six deniers. Si bien donc que, de ce mois, j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avoit douze médecines et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela. Allons, qu’on m’ôte tout ceci. (Voyant que personne ne vient, et qu’il n’y a aucun de ses gens dans sa chambre.) Il n’y a personne. J’ai beau dire : on me laisse toujours seul ; il n’y a pas moyen de les arrêter ici. (Après avoir sonné une sonnette qui est sur la table.) Ils n’entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin. Point d’affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont sourds… Toinette. Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnois point. Chienne ! coquine ! Drelin, drelin, drelin. J’enrage. (Il ne sonne plus, mais il crie.) Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin ! Ah ! mon Dieu ! Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.
— Molière, Le Malade imaginaire - L'amour du bien
- La vie le premier des biens le plus grand bien
-
Le bien (ce qui favorise l'équilibre, l'épanouissement d'un individu, d'une collectivité ou d'une entreprise humaine)
− L'oncle, dit Michel, ça va vous faire du bien d'un peu marcher. − Oh, moi, le bien... − Enfin, pourtant, ça va, la santé? − Je me plaindrais, j'aurais tort.
— Jean Giono, Regain - Le bien absolu
-
Le mieux est l'ennemi du bien
C’est surtout en morale que le mieux est l’ennemi du bien.
— F. Lachat, Somme théologique de S. Thomas D'Aquin -
Les faux biens
Tous les faux biens produisent de vrais maux.
— Proverbe chinois - Mais bien
- Me voilà bien avancé!
-
Merci bien
Merci bien, cher ami et frère, de vos cordiaux souhaits, merci spécialement de cette délicate attention qui a permis à votre missive de nous arriver à temps pour la réunion en question.
— Émile Armand, « Au cours de la plume » - N'être pas bien (avoir l'esprit dérangé.)
- Ni bien ni mal, tant bien que mal ou que bien que mal
- Nous voilà bien!
- Nul bien sans peine
-
Oh ben oui
thomas. − (...) Alle n'avait qu'à inviter rien qu'la famille, c'était tout ce qu'il fallait. margot. − Oh ben oui, rien qu'la famille! S'il n'y avait eu qu'la famille, gn'y aurait pas eu d'noce. thomas. − Dis donc, femme, tu n't'aperçois pas que p'tit à p'tit nous f'sons comme tout le monde; nous mangeons le bien des gens, et nous nous moquons d'eux après. C'n'est pas trop ben, da. margot. − J'sais ben ça; mais c'est que ça amuse.
— Leclerq, Proverbes dramatiques,Le Savetier et le financier -
Ou bien
Ou tous ils descendaient ensemble, ou bien encor Ensemble reprenaient avec calme l'essor.
— Jammes, Les Géorgiques chrétiennes -
Par delà le bien et le mal
− Ce qui se fait par amour se fait toujours par delà le bien et le mal. Souviens-toi. (Il hésita imperceptiblement, avant de continuer). Et quel mal faisons-nous? Cette femme meurt. Vivante, elle nous séparait. Nous acceptons sa mort. Il faut avoir le courage de nous le dire : cette mort, chacun de nous la souhaitait.
— Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire? - Parlons peu, parlons bien
- Poursuivre, rechercher le bien
- Pouvoir bien
- Périr, se perdre corps et biens
-
Quand bien même
Y a des tas d’endroits sur la planète, je comprends pas que des gens les habitent, quand bien même ils y sont nés.
— Frédéric Dard, Réflexions sur les gens de chez nous et d’ailleurs -
Qui aime bien châtie bien
On peut poser la question de la façon suivante : qui, ici, est prêt à se faire tuer pour que la France devienne le Clos Joli de l’Europe ? Duprat, dis-je. Par amour ou par haine? demanda Guédard. Il paraît que l’un et l’autre vont assez bien ensemble, dis-je. Qui aime bien châtie bien et cœtera.
— Romain Gary, Les Cerfs-volants -
Rester bien avec tout le monde
le petit docteur Epeautre, qui en savait long, mais voulait rester bien avec tout le monde, opinait de la tête,
— Daniel-Rops, Mort où est ta victoire? -
Rien de bien
Depuis, à son sens, elle ne fait rien de bien
— Jean Giono, Colline - Se (re)mettre bien avec (quelqu'un), s'entendre bien avec (quelqu'un)
- Si bien que, tant et si bien que
- Souvent femme varie, / bien fol qui s'y fie
- Synt bien disposé, bien intentionné
- Synt bien sous tous rapports
- Synt faire grand bien/beaucoup de bien/plus de bien que de mal, ne faire ni bien ni mal
- Synt le bien général, public
- Synt une fille bien
- Tendre vers le bien
- Tenez vous bien!
-
Tout est bien qui finit bien
« tout est bien qui finit bien » , dit-il, et c' était du fond du cœur ;
— auteur - Un bien, des biens
-
Un peu bien
Quelque histoire un peu bien sanglante
— Pourrat, Gaspard des montagnes,À la belle bergère - Vous feriez bien de
- Ça commence à bien faire!
- Ça tombe bien,
- Être bien ensemble, être bien avec (être en relations amoureuses)
- Être bien pour
- Être du dernier bien avec quelqu'un (avoir des rapports amoureux, sexuels avec quelqu'un.)
- Être séparé de biens avec
- Être/rester bien en cour
Étymologie de « bien »
Du latin bene (« bien, à propos, favorablement »). Le mot ne peut pas provenir de bonum. En dialecte normand, bonus avait donné buen, mais il n'y a aucun exemple que cet u y ait été changé en i. Il vient donc de bene, un adverbe transformé par les langues romanes en un substantif et même, comme dans un exemple du XIIe siècle (bien plaisir), en un adjectif.Usage du mot « bien »
Évolution historique de l’usage du mot « bien » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « bien » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « bien »
Antonymes de « bien »
Citations contenant le mot « bien »
-
Et maintenant ? Où et quand trouverai-je le temps d’essayer de me voir. On veut me faire croire que pour penser un peu il n’est pas besoin d’une tour d’ivoire. Sans doute, mais elle est bien utile…
Raymond Dumay — Mon plus calme visage -
Il se trouve que chacun va au bien commun, croyant aller à ses intérêts particuliers.
Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu — De l'esprit des lois -
Un Grand fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal.
Beaumarchais — Le Barbier de Séville -
C’est un peu cela que vous allez faire tout à l’heure, quand elle voudra bien vous recevoir, non ? Les argents, c’est pas tout ! Ceux qui les ont, ils ne les lâchent pas ainsi. Faut, qu’en plus, on paie en nature ! C’est la loi.
Jean Anouilh — Colombe -
Comment obtenir la béatitude ? En disant Dada. Comment devenir célèbre ? En disant Dada. D’un geste noble et avec des manières raffinées. Jusqu’à la folie. Jusqu’à l’évanouissement. Comment en finir avec tout ce qui est journalisticaille, anguille, tout ce qui est gentil et propret, borné, vermoulu de morale, européanisé, énervé ? En disant Dada. Dada c’est l’âme du monde, Dada c’est le grand truc. Dada c’est le meilleur savon au lait de lys du monde. Dada Monsieur Rubiner, Dada Monsieur Korrodi, Dada Monsieur Anastasius Lilienstein. Cela veut dire en allemand : l’hospitalité de la Suisse est infiniment appréciable. Et en esthétique, ce qui compte, c’est la qualité. Je lis des vers qui n’ont d’autre but que de renoncer au langage conventionnel, de s’en défaire. Dada Johann Fuchsgang Goethe. Dada Stendhal, Dada Dalaï-lama, Bouddha, Bible et Nietzsche. Dada m’Dada. Dada mhm Dada da. Ce qui importe, c’est la liaison et que, tout d’abord, elle soit quelque peu interrompue.Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre. Tous les mots ont été inventés par les autres. Je revendique mes propres bêtises, mon propre rythme et des voyelles et des consonnes qui vont avec, qui y correspondent, qui soient les miens. Si une vibration mesure sept aunes, je veux, bien entendu, des mots qui mesurent sept aunes. Les mots de Monsieur Dupont ne mesurent que deux centimètres et demi. On voit alors parfaitement bien comment se produit le langage articulé. Je laisse galipetter les voyelles, je laisse tout simplement tomber les sons, à peu près comme miaule un chat… Des mots surgissent, des épaules de mots, des jambes, des bras, des mains de mots. AU. OI. U. Il ne faut pas laisser venir trop de mots. Un vers c’est l’occasion de se défaire de toute la saleté. Je voulais laisser tomber le langage lui-même, ce sacré langage, tout souillé, comme les pièces de monnaie usées par des marchands. Je veux le mot là où il s’arrête et là où il commence. Dada, c’est le coeur des mots. Toute chose a son mot, mais le mot est devenu une chose en soi. Pourquoi ne le trouverais-je pas, moi ? Pourquoi l’arbre ne pourrait-il pas s’appeler Plouplouche et Plouploubache quand il a plu ? Le mot, le mot, le mot à l’extérieur de votre sphère, de votre air méphitique, de cette ridicule impuissance, de votre sidérante satisfaction de vous-mêmes. Loin de tout ce radotage répétitif, de votre évidente stupidité.Le mot, messieurs, le mot est une affaire publique de tout premier ordre.
Hugo Ball — Manifeste littéraire -
Qui aime bien, charrie bien.
Jacques Pater — Le Petit Pater illustré -
Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; proteste aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu’à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA, abolition de l’archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, d’une harmonie à l’autre sphère ; trajectoire d’une parole jetée comme un disque sonore crie ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante, ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c’est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d’insectes pour le sang bien né, et doré de corps d’archanges, de son âme.
Tristan Tzara — Manifeste Dada -
On fait souvent du bien pour pouvoir impunément faire du mal.
François, duc de La Rochefoucauld — Maximes
Traductions du mot « bien »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | well |
Espagnol | bien |
Italien | bene |
Allemand | gut |
Portugais | bem |
Sources et ressources complémentaires
- Définitions du Littré (1872-1877)
- Définitions du Wiktionnaire
- Définitions du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)
- Définitions de l'Encyclopédie (1re édition - 1751)
- Définitions du TLFi
- « Profite bien » ou « profites bien » ?
- Synonymes de bien sur lebonsynonyme.fr
- Citations du mot « bien » (514)