La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « vif »

Vif

Variantes Singulier Pluriel
Masculin vif vifs
Féminin vive vives

Définitions de « vif »

Trésor de la Langue Française informatisé

VIF, VIVE, adj. et subst. masc.

I. − Adjectif
A. − [Corresp. à vie]
1. Vieilli [En parlant d'un être vivant]
a) Qui est en vie; vivant. Brûler, enterrer vif; plumé vif; livré mort ou vif. Je ne perds pas tout espoir de guérir ma fille de cette affreuse maladie de ne plus aimer rien; c'est une affaire de temps et de tendresse. Tenez! la nuit dernière, je pleurais tout bas dans mon lit, car enfin ça fait de la peine de perdre son enfant toute vive (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 284).C'est ennuyeux. Un homme mort n'est plus un homme. Mais un homme vif, dont les paupières remuent, dans la chambre de la princesse, le jour qu'elle se marie (Audiberti, Mal court, 1947, i, p. 148).
Écorché vif. V. écorché III B.
Plus mort que vif. V. mort2II A 2 b.
De vive voix. V. voix I A 3 a.Poids vif. V. poids II A 2 c.
P. plaisant. Imprimer tout vif. Je suis tenté de devenir un auteur et de me voir imprimer tout vif (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 5).
b) Avec le corps entièrement dénudé. Le lendemain, le comte de Camors, après s'être plongé tout vif dans une cuve d'eau froide (...) se fit conduire à ses deux fermes (Feuillet, Camors, 1867, p. 101).
2. [En parlant d'une chose]
a) Qui vit, qui témoigne de sa pleine vitalité. Bois vif. La Belle-Étoile est, là-bas, de l'autre côté du ruisseau, sur le versant de la côte, une grande ferme que les ormes, les chênes de la cour et les haies vives cachent en été (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 26).
Force vive. V. force I B 3 c ex. de Mounier.
INFORMAT. Mémoire vive. ,,Mémoire dont le contenu peut être lu, effacé ou modifié à volonté (ce type de mémoire est souvent désigné par le sigle anglais RAM). Il s'oppose à la mémoire morte ou ROM (...) mémoire dont les informations une fois stockées, ne peuvent être modifiées et ne sont accessibles qu'en lecture`` (GDEL).
b) Qui présente des manifestations de vie intense. Chaux vive; fonte vive. Nous étions arrivés en ce lieu par un dédale de petits chemins (...) qu'aux abords de la rivière les sources vives transformaient en ruisseaux (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 257).
P. métaph. Je m'appliquais à surprendre, au fond de moi-même, cette universelle attente, ma source vive et ma raison d'être (Sartre, Mots, 1964, p. 141).
MAR. Œuvres vives d'un navire. V. œuvre I C.
c) Qui présente des aspérités, des saillies nettes et tranchantes. Arêtes vives. Cette piste ressemblait à une tranchée basse. De chaque côté, à hauteur d'homme, elle paraissait taillée à angles vifs dans une mer de joncs serrés et grisâtres (Gracq, Syrtes, 1951, p. 19).
Loc., MENUIS. (Tailler) à vive arête. V. arête2II A 1.
d) Qui est mis à nu. Construction à joints vifs (sans mortier); pierres vives (non recouvertes de terre); plaies vives. On attaqua la porte, qui céda bientôt. Un escalier taillé dans le roc vif se présenta avec sa descente rapide (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 165).
e) ŒNOL. Vin vif. ,,Vin dont l'acidité est relativement élevée, mais qui reste équilibrée et agréable`` (Huet-Lauz. Vins Alcools 1990).
f) Au fig. Où se concentre la vie. L'angoisse n'était pas, cette fois, montée lentement de lui-même, au terme d'une interminable rumination, d'un examen périlleux poussé jusqu'à la partie vive de l'âme: le coup avait été porté du dehors (Bernanos, Joie, 1929, p. 716).
B. − [Corresp. à vivacité]
1. [En parlant d'une pers. ou de son comportement]
a) Qui, dans ses réactions, sa façon d'être, manifeste de la vitalité, de la vivacité. Synon. agile, alerte1, fringant, leste, pétulant.Je ne voyais plus que Sara, non la tendre Sara des premiers temps, mais une fille vive, enjouée, folâtre (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p. 236).Aux deux places qu'ils occupaient les frères s'installent (...) et Agnès, qui les regarde, voudrait avoir des garçons comme eux, beaux et vifs (Butor, Modif., 1957, p. 117).
P. méton. Qui fait preuve de brusquerie, qui témoigne d'une promptitude, d'une vivacité remarquables. Esprit vif; gestes, regards vifs. Sa physionomie étoit douce et gaie, ses yeux vifs et spirituels (Florian, Fables, 1792, p. 5).
b) Qui, dans ses élans amoureux, montre de l'empressement. Synon. ardent.Quant à la duchesse, (...) un vieux beau, le baron de Tardiveau, la prenait pour une cocotte et se montrait très vif (Zola, Nana, 1880, p. 1326).
c) Qui se montre prompt à s'emporter; agressif. Taisez-vous, Jean, vous êtes trop vif (Scribe, Bertrand, 1833, ii, 3, p. 153).
P. méton. Qui révèle un tempérament coléreux, un comportement passionné. Propos vifs; paroles vives. Après dîner, il s'élève une vive discussion sur le sentiment pictural du paysage, que Rosny et moi disons n'avoir pas été rendu par l'Antiquité (Goncourt, Journal, 1888, p. 797):
Ils étaient là quatre ou cinq autour de la table ronde, (...) ayant déjà vingt fois failli se prendre aux cheveux pour un mot vif jugé blessant ou une histoire salée dans laquelle les susceptibilités exacerbées voulaient voir des allusions offensantes. Pergaud, De Goupil, 1910, p. 248.
2. [En parlant d'une chose] Très intense.
a) [En parlant de la façon dont s'exerce une faculté, dont perçoit un sens] Qui est prompt et intense à la fois. Odorat vif; curiosité, imagination vive; manifester un goût vif pour. Un esprit d'indépendance farouche, un bon sens pour ainsi dire irrésistible (...), le dédain des solutions abstraites, un goût très vif de la spiritualité la plus haute, mais difficile à satisfaire par la seule spéculation, éveillèrent d'abord la méfiance de l'évêque (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 117).
b) [En parlant d'un sentiment, d'une émotion] Qui affecte profondément la sensibilité de quelqu'un. Vif attachement; vive affection, amitié, ardeur; joie vive; vif besoin, désir; vive douleur, reconnaissance, satisfaction; vives inquiétudes ; porter un vif intérêt à. « Il sera difficile de savoir ce qu'il est et ce qu'il pense » se dit Simon, tout en ressentant une vive sympathie pour son compagnon et en pensant qu'il ferait bon voyager longtemps avec lui (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 166).
c) [En parlant d'un impression ressentie] Qui produit sur les sens un effet pénétrant, violent. Air, vent vif ; plaisir vif; douleur vive. À d'autres moments (...), les souffrances sont si vives que je dois chercher à m'échapper comme une pauvre bête (Jouve, Paulina, 1925, p. 208).
d) [En parlant d'un mode d'expression] Plein de vie et de relief. Au lieu d'un style faible, inanimé, sans couleur, sans mouvement, sans mélodie, on y emploie un style vif, élégant, nombreux, riche en images, varié dans ses tons et dans son harmonie (Marmontel, Essai sur rom., 1799, p. 346).
e) [En parlant d'une couleur, d'une lumière] Intense, éclatant. Rouge vif; clarté vive. La porte s'ouvrait, un rectangle de lumière plus vive se dessinait, qui happait la jeune fille (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p. 50).
f) [En parlant d'une action milit.] Violent, d'une forte intensité. Le combat fut vif. Dès le commencement de l'action, la mêlée devint sanglante (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 334).Action assez vive d'artillerie dans le secteur de Tahure (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 209).
Loc. adv. De vive force. V. force I C 3.
g) [En parlant d'un mouvement] Rapide, précipité. Démarche vive. Nous redescendîmes à vive allure (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 190).
MUS. Allegro (...). Terme italien signifiant gai, alerte, animé, et indiquant un mouvement vif, brillant, mais moins vif que presto (Rougnon1935, p. 17).
II. − Subst. masc.
A. − L'être vivant; la matière vivante. Il faut donc nécessairement, après avoir disséqué sur le mort, disséquer sur le vif, pour mettre à découvert et voir fonctionner les parties intérieures ou cachées de l'organisme: c'est à ces sortes d'opérations qu'on donne le nom de vivisections (Cl. Bernard, Introd. ét. méd. exp., 1865, p. 157).On admit que le vif pouvait en pareil cas [de conversion de renégats] revivifier le mort (Renan,Marc-Aurèle,1881,p. 326).
Loc. adv.
À vif. Avec la chair à nu, douloureusement sensible et vulnérable. (Dict. xixeet xxes.). Plaie à vif. V. plaie A 1 b.P. anal. À l'horizon cette déchirure blanche comme un four à chaux [la baie de Jaïffa], cette falaise à vif qui rompt le profil du dernier cap, le Cap Blanc, c'est la frontière nord de Palestine (Morand, Route Indes, 1936, p. 306).Au fig. Dans un état exacerbé. Être à vif; avoir, mettre les nerfs à vif. Qu'on ne me touche plus à cet endroit-là. Vous voyez bien que je suis à vif! Taisez-vous (Cocteau, Parents, 1938, iii, 5, p. 286).
Au vif. Au point le plus sensible, le plus douloureux. (Dict. xixeet xxes.). Au fig. Piquer, porter, toucher au vif. Piquer, porter, toucher à l'endroit où les atteintes sont ressenties au maximum. Faible et haïssant sa faiblesse, dompté, mais de cœur insoumis, il faisait un circuit éternel, de la haine à l'amour, de l'amour à la haine: tantôt, enragé d'en finir, de porter au vif le couteau, jusqu'au fond même de sa passion, et l'instant d'après, espérant un temps moins orageux, et plus pur (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 271).La vanité de François, plus que son cœur, fut piquée au vif (Radiguet, Bal, 1923, p. 131).
Au fig. Dans le vif
Tailler, trancher dans le vif. Prendre les résolutions qui s'imposent; sacrifier le superflu et l'accessoire pour sauver l'essentiel. Bientôt obligé de tailler dans le vif, je demandai à M. le ministre de l'Intérieur la permission de mettre en loterie ma maison de campagne (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 23).
Entrer dans le vif du sujet. Aller à l'essentiel d'une affaire. Après le diagnostic d'ensemble et les analyses morales que l'on vient de lire, nous entrons dans le vif d'un des sujets les plus embrouillés qui soient (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 85).
DR. Personne vivante. Tu pourrais me laisser la moitié de l'héritage par donation entre vifs (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 322).L'article 913 du Code civil dit: « Les libéralités, soit par actes entre vifs, soit par testament, ne pourront excéder la moitié des biens du disposant, s'il ne laisse à son décès qu'un enfant légitime (...) » (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 189).
B. −
1. [À propos d'une pers.] Élan, ardeur. Nom d'un nom, comme ça donnerait du vif au troupier, d'avoir une madone comme ça (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Idées colonel, 1884, p. 253).
2. [À propos d'une chose] Mordant, éclat. M. de Louvercy (...) prétendait que mon salon était une bergerie (...) que cela était ennuyeux, que cela manquait de vif, et que, de plus, cela manquait de charité (Feuillet, Journal femme, 1878, pp. 216-217).
C. − BEAUX-ARTS. Les trois morts et les trois vifs. Représentation souvent reprise au Moyen-Âge et dans laquelle trois morts s'adressent aux vivants pour leur faire prendre conscience de la précarité de la vie (les trois vifs étant trois chevaliers richement caparaçonnés, qui s'arrêtent consternés devant cette effrayante apparition). J'ai fait dessiner par Viollet Leduc la rencontre des trois morts et des trois vifs peinte dans la sacristie (Mérimée, Lettres L. Vitet, 1844, p. 147).
P. anal. (Peindre, prendre, saisir) sur le vif. L'opposition du Nord et du Midi apparaît surtout dans Tartarin sur les Alpes, qu'égaient les silhouettes de la Suisse hôtelière, qu'amplifient les rudes figures, saisies sur le vif, des guides de la montagne (L. Daudet, Qd vivait mon père, 1940, p. 92).
D. − ARCHIT. Vif d'une colonne. ,,Fût de cette colonne`` (Noël 1968).
E. − MAR. Vif de l'eau. ,,Époque des marées de nouvelles lunes et de pleines lunes`` (Gruss 1978).
F. − PÊCHE. ,,Petit poisson vivant dont on se sert comme appât pour pêcher les carnassiers`` (Pollet 1970). Pêcher au vif (Rob. 1985).
Rem. Vif, vive est gén. empl. après le subst. sauf dans des empl. figés styl. V. supra I B 2 b.
Prononc. et Orth.: [vif], fém. [vi:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. « Vivant » A. 1. a) 2emoit. xes. vius masc. cas suj. « vivant » (St Léger, éd. J. Linskill, 137: nez de medre vius); ca 1100 vif id. (Roland, éd. J. Bédier, 2126); 1130-40 subst. (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1764: A vis apareir [en parlant de morts]); 1265 dr. don fet entre vis (Charte ds Du Cange, s.v. associare2); b) 1248 contrefaire [un sujet] al vif (ds Laborde, Notice des émaux du Louvre, t. 2, 1853, p. 542); c) 1269-78 adj. vive [en parlant de l'ymage d'ivuire faite par Pygmalion] (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20799); 2. a) ca 1100 trenchier ... cez vestemenz entresque as chars vives (Roland, 1656); 1306 subst. (Joinville, St Louis, éd. N. L. Corbett,145: le venin se feri ou vif [du soudanc]); b) 1404 id. fig. « la partie essentielle d'une chose » (Livre des fais de Bouciquaut, II, 4, éd. D. Lalande, p. 185: Ceste chose bien au vif consideree); c) 1559 id. toucher (qqn) au vif (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Pélopidas, 52, éd. G. Walter, t. 1, 1959, p. 651); d) 1675 id. couper dans le vif (Sévigné, lettre 6 août ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 33); 3. a) ca 1130 (en parlant d'animaux) vif aveir (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 21); b) 1269-78 [plantes] vives (Jean de Meun, op. cit., 18954); 1348 vif bois, bois vif (Arch. nat. J 84, 754 ds Du Cange, s.v. boscus mortuus, vivus), v. aussi mort-bois; 1552 haye vive (Est., s.v. vivo, vivus); 1676 empl. subst. recoupper la tige jusques dans le vif (A. Le Gendre, Manière de cultiver les arbres fruitiers, p. 146); 4. 1204 p. ext. a vois vive (d'apr. FEW t. 14, p. 583a); 1258 par vives vois (doc. Arch. Yonne ds Gdf.); 1623 de vive voix (A. d'Aubigné, Les Tragiques, t. III, p. 81). B. « Qui semble vivre, être en mouvement » 1. ca 1150 vis argent, v. vif-argent; 2. 1225-30 fontaines vives; eves vives (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1390; 20440); 1643 subst. le vif de l'eau « grande marée » (Fournier Hydrographie, p. 14); 1678 vive eau « id. » ([Lettre de] Seignelay à Hubert, 7 août ds Jal1); 3. 1247 chalz vive (Image du monde, 138 ds T.-L., s.v. chauz); fin xiiies. [ms.] chauc vive (Henri de Valenciennes, Constantinople, éd. J. Longnon, 665, p. 106, var. D); 4. 1732 mécan. forces vives [Leibnitz] (Fontenelle, Louville ds Littré, s.v. force). C. « (En parlant d'une roche, d'une pierre) mis à nu » fin xives. roce vive (Jean Froissart, Chron., éd. S. Luce, I, 232, t. 3, p. 87); 1636 vive arête (Monet, p. 96b, s.v. arête); 1694 empl. subst. pierre ébousinée jusqu'au vif (Corneille, p. 595a). II. « Qui a de la vie » A. « Intense » 1. domaine psychol., mor. a) ca 1100 par vive force (Roland, 1627); b) ca 1165 par vif bosoing, par vif estoveir (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 14281; 18878); c) ca 1590 en parlant d'un sentiment (Montaigne, Essais, I, 37, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 232: ce ressentiment bien vif qui est naturellement en moi); 2. a) 1176 « dont la chaleur, la lumière sont intenses » vive brese empl. par image (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 42: D'ax [des Grezois et des Romains] est la parole remese Et estainte la vive brese); xiiies. estanceles vives ardans (Id., Erec, éd. W. Foerster, 3712, var. H); b) 1269-78 « dont l'éclat est vif » couleurs fresches et vives [de fleurs] (Jean de Meun, op. cit., 19930); c) 1690 froid vif (Fur.). B. 1. 1538 « (d'une personne) de grande vitalité, vivacité » (Est., s.v. vivo, vividus: plein de vigueur, vigoureux, vif; s.v. vegeo, vegetus: alaigre, vif, gay); 2. 1753 p. ext. mus. (Rousseau, Dict. mus., Paris, H. Pourrat, t. 1, 1839, p. 95). C. 1538 « (d'une personne, de ses facultés) rapide dans ses opérations » vif et subtil esprit (Est., s.v. acer); 1580 vive imagination (Montaigne, op. cit., I, 26, p. 169). D. a) Ca 1590 « (de propos, de manières) d'ardeur excessive » (Id., ibid., III, 11, p. 1028: La parole vive et bruyante comme est la mienne ordinaire s'emporte volontiers à l'hyperbole); b) 1636 « (d'une personne) id. » (Monet, p. 960a: Il est si vif qu'il estourdit ses parties). Du lat. vivus « vivant, animé », empl. subst. « un vivant; ce qui est vivant » (ad vivum resecare, Columelle); en parlant d'inanimés viva memoria « souvenir vivant », viva vox; viva aqua, vivum saxum « roc vif, naturel »; vivum sulfur, viva cupressus (Ovide, Met., VI, 49; cf. lat. médiév. vivum lignum 1145-71, Cartulaire de Ponthieu, 117 et vivum nemus 1153, Cartulaire de Compiègne, 1, 141 ds Bambeck Boden, p. 15); fig. « animé, vif » (Pline, Ep., VIII, 6, 17: vivus et ingenuus animus); empl. subst. de vivo aliquid resecare « prendre sur le principal, le capital » (Cic., Verr., 3, 118). Fréq. abs. littér.: 10 875. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 18 632, b) 17 298; xxes.: a) 14 256, b) 12 507. Bbg. Jaberg (K.). Soif und die sprachliche Expansion in Nordfrankreich. Z. fr. Spr. Lit. 1911, t. 38, pp. 268-269. − Martin (R.). Chartes et doc. de l'Abbaye de St Magloire. Actes du 4eColloque Internat. sur le Moy. Fr. Publ. par A. Dees. Amsterdam, 1985, p. 109.

Wiktionnaire

Nom commun - français

vif \vif\ masculin

  1. Vivant.
    • En outre, il y a encore, parmi les peintures de la chapelle, celle dont la maîtresse nous dit qu’il s’agit des « trois morts et des trois vifs ». On peut y voir à nouveau trois cadavres qui épouvantent trois jeunes seigneurs, au point que l’un d’eux tombe de son cheval. — (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, pages 150-151)
  2. Chair vive.
    • Il a coupé toutes les chairs jusqu’au vif.
  3. (Figuré) Point le plus intéressant, le plus important, le plus délicat, celui d’où dépend la solution, l'accord, le compromis.
    • Le vif du débat. — Il est entré dans le vif de la question.
  4. (Figuré) Partie sensible de l’âme humaine.
    • Toucher au vif.
  5. Le dedans, le cœur d’un arbre.
  6. (Architecture) Partie dure d’un moellon.
    • Bloc de pierre ébousiné jusqu’au vif.
  7. (Pêche) Poisson utilisé vivant pour appâter les poissons carnassiers.
    • Il est interdit d’utiliser comme vif les espèces soumises à taille légale de capture.
    • […], tout notre attirail de pêche était prêt. Nous avions acheté des vifs pour pêcher le brochet à Montereau. — (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • De son côté, Hélène empoigna un seau rouillé qui, utilisé habituellement pour contenir du vif, se trouvait à portée de main, et elle se mit à écoper avec ardeur. — (Caroline Quine, Alice au camp des biches, 1930, texte français d’Hélène Commin, Librairie Hachette, coll. “Bibliothèque verte”, Paris, 1957, ch. premier, p. 13)
  8. (Droit) Personne physique vivante.
    • La propriété des biens s'acquiert et se transmet par succession, par donation entre vifs ou testamentaire, et par l'effet des obligations. — (Article 711, Code civil, France, créé par Loi 1803-04-19 promulguée le 29 avril 1803)
    • Le conjoint ne pourra exercer son droit que sur les biens dont le prédécédé n'aura disposé ni par acte entre vifs, ni par acte testamentaire, et sans préjudicier aux droits de réserve ni aux droits de retour. — (Article 758-5, Code civil, France, Version en vigueur au 1 juillet 2002)

Adjectif - français

vif

  1. Qui est en vie.
    • On recherche ce voleur, mort ou vif.
    • Cette carpe était encore toute vive quand on l’a mise dans la poêle.
  2. Qualifie le tissu organique qui a gardé les propriétés vitales.
    • Chairs vives.
  3. Qui a beaucoup de vigueur et d’activité, rapide
    • Il portait un costume gris foncé, devait avoir dans les 60 ans, mais restait vif et musclé. Les rides qu'il avait au coin des yeux rayaient de vieillesse son visage dur et impénétrable. — (Jose Rodrigues dos Santos, La formule de Dieu, traduit du portugais par Carlos Batista, Paris : HC éditions, 2012, chap. 4)
  4. Se dit d’une personne qui s’impatiente, qui s’emporte facilement.
    • Son caractère vif fait qu’il s’emporte à la moindre critique.
  5. Qui conçoit, qui produit promptement et facilement.
    • Loin du danger, il ne rêve qu’exploits héroïques, entreprises surhumaines et gigantesques ; mais, quand vient le péril, son imagination trop vive lui représente la douleur des blessures, le visage camard de la mort, et le cœur lui manque ; […]. — (Théophile Gautier, Le capitaine Fracasse, vol.1, p.270, Charpentier, 1871)
    • Il a l’esprit vif et comprend tout rapidement.
  6. Qualifie certaines choses, soit physiques, soit morales, pour marquer la force, la violence de l’impression qu’elles font sur nous.
    • Les fougasses, les panini et les salades de fruits aux couleurs vives étaient artistiquement disposés sur des plateaux, formant une splendide composition. — (Claire Baxter, Un père pour son bébé, traduit de l'anglais, Éditions Harlequin, 2010, chap. 2)
    • Froid vif, chaleur vive, vive douleur.
  7. (En particulier) Qualifie un regard brillant et plein de feu.
    • Avoir les yeux vifs, l’œil vif, le regard vif.
  8. Se dit d’une couleur éclatante, brillante, pure, sans autre nuance.
    • Mais dans le même temps qu'elle admirait les robes, Francie éprouvait un étrange malaise. Ses yeux voyaient bien les couleurs, le cerise, l'orange, le bleu vif, le rouge et le jaune, mais elle avait l’impression qu'une chose sournoise se cachait derrière les costumes : […]. — (Betty Smith, Le lys de Brooklyn, traduit par Maurice Beerblock, 1947, Éditions Belfond, 2014, chap. 4)
  9. (Militaire) Qualifie un tir rapide, nourri et continu.
    • Une vive canonnade, une vive fusillade. — Les ennemis firent un feu très vif.
  10. (Figuré) Qualifie ce qui est exprimé avec force, avec chaleur, de ce qui est énergique, animé.
    • En bon Champenois, il célébra le vin de Champagne dans une ode en vers iambiques, dont le style vif et pétillant, présente la belle image de cette charmante liqueur. — (Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des ardennais, Paris : Ledoyen, 1830, page 259)
    • De vifs reproches. — Après une vive discussion, ils eurent une querelle, une altercation très vive.
  11. (Figuré) Qualifie les expressions où se fait sentir le feu de l’imagination, les traits piquants.
    • Il y a dans cet ouvrage des expressions vives, des traits fort vifs.
  12. (Figuré) Qualifie des propos qui approchent de l’insulte.
    • Ils s’adressèrent mutuellement quelques propos assez vifs, des paroles un peu vives.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

VIF, IVE. adj.
Qui est en vie. On ordonna de le prendre mort ou vif. Il fut brûlé vif, tout vif. Enterrer vif. Écorché vif. Fam., Il est plus mort que vif, Il est saisi de terreur. Chair vive, Tissu organique qui a gardé les propriétés vitales, par opposition à Chair morte. En termes de Boucherie, Poids vif. Poids de l'animal vivant. Haie vive. Voyez HAIE. Bois vif. Voyez BOIS. Chaux vive. Voyez CHAUX. Eau vive se dit de l'Eau qui coule de source, et quelquefois d'une Eau qui est trop crue. Les eaux trop vives sont malsaines. Roche vive, Roche dont la surface n'a pas été altérée. Roc vif, Ce qui forme le roc même, par opposition à la Terre ou au sable dont il est recouvert. On a fouillé jusqu'au roc vif. Œuvres vives. Voyez ŒUVRE. En termes de Mécanique, Force vive. Voyez FORCE.

VIF signifie aussi Qui a beaucoup de vigueur et d'activité. C'est un enfant fort vif. Un cheval vif. Avoir les yeux vifs, l'œil vif, le regard vif, Avoir les yeux brillants et pleins de feu.

VIF signifie au figuré Qui est prompt, animé. Avoir l'esprit vif, l'imagination vive. Il signifie aussi Qui s'impatiente facilement, qui a des emportements légers et passagers. Il est vif de caractère. Vif comme la poudre. Il se dit encore de Certaines choses, soit physiques, soit morales, pour marquer leur force, la violence de l'impression qu'elles font sur nous. Un froid vif. Quand il gèle, le feu est plus vif. Chaleur vive. Une vive douleur. Sentiment très vif. Une vive reconnaissance. Une passion vive. Un vif plaisir. Désir vif. Vive curiosité. Amour vif et ardent. De vifs regrets. De vives craintes. De vives alarmes. Une vive émotion. Les objets font sur lui une vive impression. Foi vive, Foi ardente. Air vif, Air pur et frais. Couleur vive, Couleur éclatante. Un rouge vif. On dit dans le même sens : Le vif éclat des couleurs, des pierreries; une vive clarté, une vive lumière. Un teint vif, Un teint fort coloré. Une vive canonnade, une vive fusillade, Une canonnade, une fusillade rapide et continue. On dit de même : Les ennemis firent un feu très vif. Vive arête, Tranchant des angles du bois, de la pierre, etc., lorsqu'ils ne sont ni écornés ni émoussés. Une poutre à vive arête.

VIF se dit également de Ce qui est exprimé avec force, avec chaleur, de ce qui est énergique, animé. De vifs reproches. De vives plaintes. De vives instances. Une vive prière. Le débat lut très vif. Après une vive discussion. Ils eurent une querelle, une altercation très vive. Expressions vives, Expressions où se fait sentir le feu de l'imagination. Traits vifs, Traits piquants. Il y a dans cet ouvrage des expressions vives, des traits fort vifs. Des propos vifs, Des propos qui approchent de l'insulte. Ils s'adressèrent mutuellement quelques propos assez vifs, des paroles un peu vives.

VIF est aussi nom et désigne Ce qui est vivant. Il faut couper toutes les chairs jusqu'au vif. Le maréchal, en ferrant ce cheval, l'a piqué au vif. Il faut couper dans le vif. Fig., Trancher, tailler, couper dans le vif, Prendre des mesures énergiques. Fig., Piquer au vif, Faire une offense très sensible. Être touché au vif, Être sensiblement touché de quelque chose. Fig., Le vif du débat, Le point le plus intéressant, le plus important du débat. Le vif de la question, Le point le plus important, le plus délicat d'une question, celui d'où dépend la solution. Il est entré dans le vif de la question. En termes de Peinture, Peindre sur le vif, Peindre d'après le modèle vivant. On dit aussi figurément : Un trait, un caractère pris sur le vif, Un trait, un caractère représenté d'après nature. En termes de Marine, Le vif de l'eau se dit des Plus fortes marées et du Temps où elles ont lieu, par opposition à Morte eau. On dit aussi Vive eau. En termes de Jurisprudence, Le mort saisit le vif, Dès qu'un homme est mort, ses biens passent à son héritier légitime, sans qu'il soit besoin d'aucune formalité de justice. Donation entre vifs, Entre personnes vivantes et non par testament. En termes de Pêche, Pêcher au vif, Pêcher à la ligne avec un appât vivant, comme dans la pêche au brochet.

DE VIVE VOIX, loc. adv. En parlant., verbalement, par opposition à la parole écrite. Dans ma lettre, je ne puis que vous annoncer cette nouvelle, je vous donnerai les détails de vive voix.

DE VIVE FORCE, loc. adv. Avec violence, en surmontant tous les obstacles. Il enleva ce poste de vive force.

Littré (1872-1877)

VIF (vif, vi-v') adj.
  • 1Qui est en vie. Ayant ouvert la poitrine d'un animal vif, Descartes, Fœtus, 2. Mais que vif aux enfers je sois précipité, Si jamais je consens à cette lâcheté, Mairet, Sophon. IV, 3. D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante, La Fontaine, Fabl. VIII, 3. Marie-Thérèse, aussitôt emportée que frappée par la maladie, se trouve toute vive et tout entière entre les bras de la mort sans presque l'avoir envisagée, Bossuet, Mar. - Thér. Ces voleurs, remarquant que j'étais plus mort que vif, me protestèrent, pour me rassurer, qu'ils ne me feraient aucun mal, Lesage, Est. Gonz. 8. Cinquante-neuf chevaliers [du Temple] furent brûlés vifs à Paris, à la porte Saint-Antoine, Voltaire, Hist. parl. 4. Les amants de ces princesses [les femmes des trois fils de Philippe le Bel] furent condamnés à un nouveau genre de supplice ; on les écorcha vifs ; quels temps ! et nous nous plaignons encore du nôtre ! Voltaire, Mœurs, 75.

    Poétiquement et fig. Une mort toujours vive, la damnation éternelle. Amoureux d'une vie ingrate et fugitive, Ils acceptent pour l'âme une mort toujours vive, Où, mourant à toute heure et ne pouvant mourir, Ils ne sont immortels que pour toujours souffrir, Corneille, Imit. III, 12.

    Par plaisanterie, imprimé tout vif, se dit d'un homme qui se voit imprimé ou qu'on voit imprimé, sans qu'il s'attendît beaucoup à l'être. Quand il a su que j'étais imprimé tout vif, Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 2.

    Chair vive, se dit, dans un corps vivant, par opposition à chair morte. Couper jusqu'à la chair vive.

    Cheveux vifs ou naturels, cheveux tels qu'ils ont été coupés sur la tête.

    Haie vive, voy. HAIE, n° 1.

    Terme d'eaux et forêts. Une forêt est vive quand elle a de beaux et grands arbres.

    Bois vif, se dit des arbres qui donnent des branches et des feuilles, par opposition à bois mort.

    Arbre vif, celui qui est sans défaut et qui doit produire 60 planches (Lorraine).

    Terme de chasse. Une forêt, une garenne est vive, quand elle renferme beaucoup de bêtes fauves.

    Plaine vive, plaine où il y a beaucoup de gibier.

    Vive pâture, voy. PÂTURE, n° 4.

  • 2 Fig. Il se dit de choses auxquelles on prête le titre de vif ou vivant, en raison de quelque qualité.

    Eau vive, eau qui coule de source. Car ainsi que d'un mont tombent de vives eaux…, Hugo, Voix intér. IX.

    Eau vive se dit aussi d'une eau qui est trop crue. Les eaux trop vives sont malsaines.

    Vive eau, grande marée. Je suis bien aise d'apprendre que vous espérez faire sortir à cette vive eau tous les bâtiments armés, Seignelay à Hubert, 7 août 1678, dans JAL. Les navires d'un tirant d'eau de 3m,90 à 4m peuvent entrer dans le port de Lannion, à haute mer de vive eau ; mais, à haute mer de morte eau, il ne peut entrer que les petits bâtiments de 2m à 2m,50 au plus de tirant d'eau, E. Grangez, Voies navig. de Fr. p. 265.

    Substantivement. Le vif de l'eau, la haute eau d'une marée.

    Force vive, voy. FORCE, n° 16.

    Roche vive, roche dont la surface n'a pas été altérée.

    Le roc vif, ce qui forme le roc même, par opposition à la terre, au sable qui le recouvre. Ce chemin, taillé de main d'homme dans le roc vif à une hauteur considérable au-dessus de la rivière, est un ouvrage admirable, Saussure, Voy. Alpes, t. IV, p. 138.

    Vif fonds, terre qui n'a pas été remuée. Vers 1840, il a été procédé… au curage à vif fond du Mardyck, E. Grangez, Voies navig. de France, p. 363.

    Curer les fossés à vif fond, vif bord, les curer en les tenant dans leur profondeur et leur largeur réglementaires.

    Vive arête, le tranchant des angles de la pierre, du bois, etc. lorsqu'ils ne sont ni écornés ni émoussés. Une poutre à vive arête.

    Chaux vive, chaux qui n'a point été imprégnée d'eau.

    Dartre vive, dartre qui paraît très enflammée.

    Terme de métallurgie. Vives fontes, fontes vives, fontes qui, une fois en liquéfaction, se tiennent liquides très longtemps.

    Terme de marine. Œuvres vives d'un vaisseau, les parties qui trempent dans l'eau.

  • 3Qui a beaucoup de vigueur, d'activité, en parlant des personnes ou des animaux. Cheval vif. Celui-ci [Condé] plus vif, mais sans que son feu eût rien de précipité, Bossuet, Louis de Bourbon. Il est cruel pour un homme aussi vif que je le suis, de lire neuf volumes entiers [la Clarisse de Richardson] dans lesquels on ne trouve rien du tout, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 12 avr. 1760. De tous les sots, les plus vifs sont les plus insupportables, Duclos, Consid. mœurs, 13. Peut-être y a-t-il plus d'esprit chez les gens vifs que chez les autres ; mais aussi ils en ont plus besoin, Duclos, ib. [L'écureuil] est propre, leste, vif, très alerte, très éveillé, Buffon, l'Écureuil. Les caractères vifs, sur lesquels glissent les peines légères, sont ceux qui résistent le moins aux grands dangers, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.

    Avoir le sentiment vif, les sens vifs, être fort sensible à l'impression des objets extérieurs.

    Avoir les passions vives, les sentiments vifs, avoir l'âme extrêmement sensible, avoir les passions violentes.

    Avoir l'esprit vif, l'imagination vive, concevoir, produire promptement et facilement.

  • 4Qui sent vivement. Très reconnaissante des services, elle aimait à prévenir les injures par sa bonté ; vive à les sentir, facile à les pardonner, Bossuet, Duch. d'Orl. Toujours vive pour ce grand prince [Louis XIV], toujours jalouse de sa gloire, Bossuet, Mar.-Thér. Plus vous êtes vif pour le monde et pour ses faux plaisirs…, Massillon, Carême, Pécheresse. Toujours éloquents à décrier le monde, toujours plus vifs à l'aimer, Massillon, Orais. fun. Dauphin.

    Être vif, s'impatienter, s'emporter facilement.

    On dit aussi en ce sens-là : vif comme la poudre, comme le salpêtre.

  • 5Vif sur, prenant grand intérêt à, se passionnant pour. Je n'ai jamais vu un si bon homme [que le Camus], ni plus vif sur tout ce qui vous regarde, Sévigné, 29 janv. 1672. Ne soyez point si vive sur des riens, Sévigné, 14 juin 1677. Magneux et Aubry, vifs sur notre affaire, étaient par là devenus odieux au premier président, Saint-Simon, 21, 248. Ce sont des cœurs tranquilles et paresseux qui ne sont vifs sur rien, Massillon, Carême, Tiéd. 2.
  • 6Qui a de la vivacité, en parlant des choses. Des manières vives. Cette compagnie était la maréchale d'Estrées, le Chanoine, Bussy, Rouville et Corbinelli ; tout a prospéré, vous n'avez jamais rien vu de si vif [que la conversation], Sévigné, 292. Je suis dans le mouvement d'un commerce fort vif avec le mien [fils] qui est en Bretagne et sur le point d'épouser une fille de bonne maison, Sévigné, 4 déc. 1683. L'un [Turenne], par de vifs et continuels efforts, emporte l'admiration du genre humain et fait taire l'envie, Bossuet, Louis de Bourbon. Dans le feu, dans le choc, dans l'ébranlement, on voit naître tout à coup [chez le prince de Condé] je ne sais quoi de si net, de si posé, de si vif, de si ardent…, Bossuet, ib.

    Un feu vif, un feu qui brûle avec activité.

    Attaque vive, attaque prompte et forte. Ce fut là qu'après une action assez vive il [Marsigli] tomba blessé et presque mourant entre les mains des Tartares, Fontenelle, Marsigli.

    Une vive canonnade, une vive fusillade, une canonnade, une fusillade rapide et continue.

    On dit dans le même sens : Les ennemis firent un feu très vif.

    Terme de médecine. Pouls vif, pouls qui réunit la promptitude, la fréquence et la force, sans dureté.

    Cet atelier est fort vif, il y règne beaucoup d'activité (phrase qui a vieilli).

  • 7Il se dit pour caractériser la force de certaines impressions physiques. Une chaleur vive. Un froid vif. Un vif accès de goutte.

    Air vif, air pur et frais, tel que celui des lieux élevés et qui fait impression sur la poitrine.

  • 8Il se dit pour caractériser la force de certaines impressions morales. Vif désir. Vif amour. Les jalousies [de la part de Montespan à l'égard du roi] sont vives ; ont-elles jamais rien empêché ? Sévigné, 30 sept. 1676. Que le lâche pressé du vif remords que donne…, Th. Corneille, Essex, III, 2.

    Foi vive, foi ardente et ferme, et aussi la foi qui est accompagnée des œuvres.

    Les objets font sur lui une impression vive, une sensation vive, ils produisent sur lui une impression, une sensation forte et prompte.

    Cela fit sur l'assemblée une vive sensation, cela fit une sensation marquée.

  • 9Qui dure, subsiste, comme quelque chose de vivant. Cette disgrâce est encore bien vive dans nos têtes, Sévigné, 388. Nous parlâmes de vous… avec un souvenir tout vif ; vous viendrez le renouveler, Sévigné, 21 févr. 1689.

    Être vif dans le souvenir, dans l'esprit, y avoir laissé une marque profonde. Il [la Rochefoucauld] vous prie de croire que vous êtes encore toute vive dans son souvenir, Sévigné, 10 avr. 1671. Je n'ai jamais vu une personne absente être si vive dans tous les cœurs ; c'était à vous qu'était réservé ce miracle… on ne se passe point de vous, Sévigné, 11 mars 1671.

  • 10Qui se fait sentir comme dans une partie vivante. Je vous aime avec une tendresse si sensible que je n'ose y penser ; c'est un endroit si vif et si délicat dans mon cœur, que tout est loin en comparaison, Sévigné, 27 oct. 1673.
  • 11Se dit pour exprimer la force de la lumière, des couleurs. Couleur vive. Dans un âge, Où ce peu de beauté que m'ont donné les cieux D'un assez vif éclat faisait briller mes yeux, Corneille, Pomp. I, 3. Avez-vous jamais vu, madame, un diamant plus vif que celui que vous voyez que mon père a au doigt ? Molière, l'Av. III, 12. L'autre [Condé] jette d'abord une si vive lumière, qu'elle [l'envie] n'osait l'attaquer, Bossuet, Louis de Bourbon. La moindre ombre se remarque sur ces vêtements qui n'ont pas encore été salis ; et leur vive blancheur en accuse toutes les taches, Bossuet, Mar.-Thér. Du rouge vif sur le sommet de la tête, du beau bleu sur l'occiput…, Buffon, Ois. t. x, p. 307.

    Un teint vif, un teint fort coloré.

    Yeux vifs, yeux brillants et pleins de feu. Des yeux vifs et prêts à être tendres, Montesquieu, Temple de Gnide, 5.

    On dit dans le même sens : avoir l'œil vif, le regard vif.

  • 12Exprimé avec chaleur, avec force ; énergique, animé. Reproches vifs. Une vive prière. La discussion fut vive. Ils eurent une altercation fort vive. Dans ces sortes de disputes… quand on s'est un peu expliqué… tout ce qui suit est plus vif et plus pressant, Bossuet, Conf. avec Claude, Avert. En rassemblant les divers sujets dont on veut dire la même chose, on abrège le discours, et on le rend plus vif, Dumarsais, Œuv. t. v, p. 82.

    Expressions vives, expressions où se fait sentir le feu de l'imagination.

    Traits vifs, traits piquants.

    Des propos vifs, des propos qui approchent de l'insulte.

  • 13 Familièrement, un peu vif, se dit d'un langage où l'on traite l'adversaire sans ménagement. Cet article est un peu vif ; mais il est vrai et utile ; il faut confondre quelquefois l'ignorance orgueilleuse, Voltaire, Dict. phil. Fonte.
  • 14 Terme d'ancienne coutume. Vif gage, celui dont les fruits se comptent sur la dette, et servent à la diminuer en proportion, voy. GAGE à l'historique, XVIe siècle, et MORT-GAGE.
  • 15 S. m. Terme de jurisprudence. Le mort saisit le vif, dès qu'un homme est mort, ses biens passent à son héritier légitime, sans qu'il soit besoin d'aucune formalité.

    Entre vifs, entre personnes vivantes. Donation entre vifs. Un code qui statue sur les dispositions des biens par testament ou entre vifs, Montesquieu, Esp. XXVIII, 37.

    Terme de chasse, le vif, l'oiseau vivant.

    Peindre au vif, peindre d'après nature. Tel de fâcheux a mérité le titre, Qui sera peint au vif dans mon épître, Scarron, Œuv. t. VII, p. 168.

  • 16Le vif, la chair vive. Il faut couper toutes ces chairs jusqu'au vif. Le maréchal, en ferrant ce cheval, l'a piqué jusqu'au vif.

    Fig. Si M. l'abbé Terrai vous a rogné un peu les ongles, il me les a coupés jusqu'au vif, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 26 mars 1770.

    Fig. Piquer au vif, faire une offense très sensible. Et, sans piquer au vif, me mettre à la satire, Régnier, Sat. I. Jusques au vif il voulut la blesser, La Fontaine, Court. Marius, piqué jusqu'au vif de cette espèce d'insulte, ne la lui pardonna jamais, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. I, p. 595, dans POUGENS.

    En un autre sens, piquer jusqu'au vif, faire une vive impression. Partant, madame, en un mot comme en mille, Votre beauté jusqu'au vif m'a touché, La Fontaine, Magn.

    Être touché au vif, être sensiblement touché de quelque chose. Et puisqu'au vif du cœur ma parole te touche, Régnier, Épît. I. Il ne me faut guère toucher sur ce sujet [le chagrin de l'absence de Mme de Grignan] pour me toucher au vif, Sévigné, 8 janv. 1674.

    Trancher, couper dans le vif, étendre les incisions jusqu'à la chair vive.

    Fig. Quelquefois, à force de vivre, l'étoile pâlit ; il est plus sûr de couper dans le vif [il s'agit de la mort de Turenne], principalement pour les héros, dont toutes les actions sont si observées, Sévigné, 6 août 1675.

    Fig. Trancher, couper dans le vif, renoncer tout d'un coup à une chose qui faisait beaucoup de plaisir. Pour moi, j'ai regretté Livry ; j'ai coupé dans le vif ; cette solitude me plaisait, et les beaux jours qu'il fait encore m'offensent, Sévigné, 8 nov. 1679.

    Trancher, couper dans le vif, signifie aussi rompre tout à coup des relations, des habitudes nuisibles, ou prendre des mesures énergiques dans une affaire. C'est-à-dire qu'il faut couper jusqu'au vif ; c'est-à-dire qu'il faut porter le couteau jusqu'aux inclinations les plus chères, Bossuet, Sermon pour le temps du Jubilé, Sur la pénit. 3. Il faut du moins haïr nos plaies, si nous ne pouvons pas encore couper jusqu'au vif pour les guérir, Massillon, Carême, Prière, 2.

    Fig. Prendre quelque chose sur le vif, faire un sacrifice qui coûte. Afin que notre aumône soit un sacrifice, ne jetons pas seulement un superflu qui ne coûte rien à la nature, mais prenons quelque chose sur le vif, en sorte que nous souffrions pour notre frère, Bossuet, Méd. sur l'Év. 2e partie, 11e jour.

  • 17Le vif, la partie la plus dure d'un moellon.

    Terme d'architecture. Le vif de la colonne, le fût.

    Vif du piédestal, son dé.

  • 18Le point, le moment où une chose a le plus de vivacité. Le vif du débat. Entrer dans le vif de la question.

    Quelque chose de vif, d'animé. Ami, veux-tu savoir, touchant ces deux sonnets Qui partagent nos cabinets, Ce qu'on peut dire avec justice ? L'un nous fait voir plus d'art, et l'autre plus de vif, Corneille, Épigramme. Un vif, une sorte d'étincelant autour d'eux [les courtisans que réjouissait la mort du Dauphin] les distinguait, malgré qu'ils en eussent, Saint-Simon, t. IX, p. 123, édit. CHÉRUEL. Le tour qu'on prend [dans un ouvrage], et le vif dont on l'accompagne depuis le commencement jusqu'à la fin, feront trouver à peu de lecteurs cette pièce longue, quand même elle le serait, Bayle, Nouvelles, etc. de mars 1686.

  • 19Le vif, poisson, voy. VENIN, n° 6.
  • 20De vive voix, loc. adv. En employant la parole, par opposition à par écrit. Le reste se dira de vive voix, Bossuet, Lett. Corn. 153. Il est très difficile de faire entendre par écrit ce qui concerne les sons d'une langue ; cela serait très facile de vive voix, Duclos, Œuv. t. IX, p. 16.

    Substantivement. La vive voix. Je vous prie de l'avertir que, dans l'avis, rien n'a été ajouté à la vive voix, Guez de Balzac, Avis écrit. Les réponses courtes par écrit dans les grandes questions ne durent guère ; la vive voix tranche, parce qu'on va d'abord au point, Bossuet, dans le Dict. de DOCHEZ.

  • 21De vive force, loc. adv. Avec violence, en surmontant tous les obstacles. Il enleva le poste de vive force.

REMARQUE

1. On dit vif à, avec un infinitif. Vif à reconnaître les bienfaits.

2. Bouhours (Nouv. Rem.) note ainsi les variations du sens de vif dans le XVIIe siècle : " Ce mot a aujourd'hui de nouvelles significations fort élégantes. Ce n'est que depuis quelques années qu'on dit : Une personne vive, une joie vive, une reconnaissance vive, une attention vive, des manières vives, voilà comment ce mot a fait fortune. Mais on a toujours dit : Un esprit vif, une imagination vive, une couleur vive. "

HISTORIQUE

XIe s. Vif aveir [bétail], Lois de Guill. 25. Ne mais que dous [deux], nen i ad remés vifs [demeurés vivants], Ch. de Rol. c. Par vive force les encacerent Franc, ib. CXXIII. [Ils tranchent] Ces vestemenz entresque as chars vives, ib. CXXIV. L'anme de lui as vifs diables [il] dunet, ib. CCLXVI.

XIIe s. Quant estes mors, à moult grant tort sui vis, Ronc. p. 193. Car cil qui pert honor vaurroit mieux mors que vis, Sax. XXVI. À la justice puis les cumande livrer, à pendre u à ardeir, u vifs à desmembrer, Th. le mart. 27.

XIIIe s. Force de generation, Por l'espece avoir tous jors vive Par renovelance naïve, la Rose, 7001. Et ses maris [de Lucrèce] meïsmement… s'estudioit à trover Vives raisons por li prover Que ses cors n'avoit pas pechié, Quant li cuers [le cœur] ne volt le pechié, ib. 8667. Pieçà, dit-on, ce m'est advis, Les mors as mors, les vis as vis, Bl. et Jeh. 2094. Je doing et octroi à don fait entre vis la moitié de toutes ces choses, Du Cange, associare. En la haute cour peut porter garentie le vif por le mort, Ass. de Jér. 125. S'il est tesmogné par vives vois, Beaumanoir, XII, 58. Or avint ainsi que le soudanc, qui estoit deschaus, se trouva sur une escorcheure que il avoit en la jambe ; tout maintenant le venin se feri ou vif, et li tolli tout le pooir de la moitié du cors, Joinville, 213. Saciés bien que cis lions fu contrefais al vif, De Laborde, Émaux, p. 542.

XIVe s. Dit Aletaires : sire, ne vous doutez noient ; De ces deux chevaliers vous ferai vengement, Et les vous renderai mors ou vifs vraiement, Guesclin. 16004.

XVe s. Maistre Jehannet de Milan, peintre du duc de Milan, pour un tableau où sont tirés, au près du vif, le feu duc de Milan et son fils, De Laborde, Émaux, p. 542. L'Anglois frappa de sa lance ledit Louis tout dedans et au travers, sçavoir au-dessous du bras et au vif de son harnois…, Math. de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 560, dans LACURNE. Quar trop longtemps les Alemans M'ont fait en vive [sur le qui vive] toujours estre, Du Cange, vivendus. Tantost se leva un vent contraire et un oraige si très grand, que nullement ne pouvoit aller avant, dont tout vif enrageoit, Bouciq. III, 20. Ceste chose, bien au vif examinée, me semble que ce doibt estre vertu et non autre cause, ib. II, 4. Aux autres pratiquoit plus au vif, car tousjours presentoit de tuer ou prendre son maistre, Commines, V, 6.

XVIe s. Un sepulcre fait de pierre à grands personnages elevés comme le vif, Marguerite de Navarre, Nouv. LXV. Les accidents ne nous essayant pas jusques au vif…, Montaigne, I, 67. Se faire arracher des dents vifves et saines, Montaigne, I, 308. Ayant à m'y pourtraire au vif, Montaigne, II, 68. Une vifve fontaine, Montaigne, IV, 13. Ceste parole toucha au vif Thebe, Amyot, Pélop. 52. Il faisoit enterrer des hommes tous vifz, Amyot, ib. 53. De la chaux vive, Amyot, Sert. 23. Maistre Conrard… fera les pieces qui s'ensuyvent de sa main, assavoir les visaiges, mains et les vifs [marché passé avec Conrard, le sculpteur], De Laborde, Émaux, p. 542. Faire feu vif et residence [résider], Du Cange, focus.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VIF. Ajoutez :
22Duvet vif, plume vive, duvet, plume pris sur l'oiseau vivant.
Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Étymologie de « vif »

Du moyen français vif, de l’ancien français vif, vius (« vivant, vif »), du latin vīvus, vīvum (« vivant, vif »), de l’indo-européen commun *gʷi̯ōu-.
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Berry, vife au féminin : une couleur bien vife ; provenç. viu, vieu ; espagn. et ital. vivo ; du lat. vivus (voy. VIVRE).

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Phonétique du mot « vif »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
vif vif

Fréquence d'apparition du mot « vif » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « vif »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « vif »

  • Un ouvrage n'a une véritable unité que quand on ne peut en rien ôter sans couper dans le vif.
    Fénelon — Lettre à l'académie
  • Existe-t-il plaisir plus grand ou plus vif que l’amour physique ? Non, pas plus qu’il n’existe plaisir plus déraisonnable.
    Platon
  • Il faut avoir de l'énergie pour donner un coup de pinceau, comme si on tranchait dans le vif.
    Feng Xiao Ming — L’Union de l’encre et du pinceau
  • La mort ne vous concerne ni mort ni vif : vif parce que vous êtes ; mort parce que vous n'êtes plus.
    Michel de Montaigne
  • A aucun moment de l'histoire, le respect humain n'a brillé d'un très vif éclat.
    Charlie Chaplin — Ma vie
  • Avoir le sens critique, c'est porter le plus vif intérêt à un ouvrage qui, justement, vous paraît en manquer.
    Sacha Guitry — Cent Merveilles
  • La modestie témoigne d'ordinaire qu'on a l'orgueil à vif.
    Jean Rostand — Pages d'un moraliste
  • Trancher dans le vif est l'une des qualités essentielles du manager.
    Martin Taylor
  • D'être hanté par mes vieilles obsessions, cela me rassure. Mieux vaut un cauchemar apprivoisé que la blessure à vif d'un souvenir récent.
    Daniel Sernine — Quand vient la nuit
  • Choisir provoque un sentiment de satisfaction. On a tranché dans le vif de la conscience. Un nouvel ordre se profile que l'on a soi-même imaginé.
    Jean-Guy Rens — La Mort du coyote
Voir toutes les citations du mot « vif » →

Traductions du mot « vif »

Langue Traduction
Anglais lively
Espagnol animado
Italien vivace
Allemand lebhaft
Chinois 活泼
Arabe حية
Portugais animado
Russe оживленный
Japonais にぎやか
Basque bizia
Corse vivace
Source : Google Translate API

Synonymes de « vif »

Source : synonymes de vif sur lebonsynonyme.fr

Antonymes de « vif »

Combien de points fait le mot vif au Scrabble ?

Nombre de points du mot vif au scrabble : 9 points

Vif

Retour au sommaire ➦