« C'est moi qui l'ai fait » ou « c'est moi qui l'a fait » ?
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« Ce dessin, c’est moi qui l’ai fait ! »
Pas facile de savoir à quelle personne conjuguer un verbe lorsqu’il suit le pronom « qui ». Les confusions sont fréquentes notamment entre les première et troisième personnes. Faut-il écrire « c’est moi qui l’ai fait » (première personne du singulier) ou « c’est moi qui l’a fait » (troisième personne du singulier) ? « Moi qui fais » ou « moi qui fait » ? On vous explique tout dans cet article.
On écrit « c’est moi qui l’ai fait » / « c’est moi qui fais »
Règle : lorsqu’un verbe est précédé du pronom relatif « qui », alors il faut chercher à quoi se rapporte « qui » (quel est son antécédent ?) et conjuguer en conséquence.
Exemples :
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C’est moi qui fais les courses et non
c’est moi qui fait: ici, « qui » se rapporte au pronom personnel « moi », équivalent de « je ». Il faut donc conjuguer à la première personne du singulier (je fais). -
Le ménage, c’est moi qui l’ai fait, pas toi ! et non
c’est moi qui l’a fait: idem, « qui » se rapporte à « moi » donc on conjugue « faire » à la première personne du singulier. -
C’est toi qui vas ranger la maison et non
c’est toi qui va: ici, « qui » se rapporte au pronom personnel « toi », équivalent de « tu ». On conjugue donc à la deuxième personne du singulier (tu vas).
Exception : attention, lorsque l’antécédent de « qui » est un attribut (un mot ou expression qui décrit ou qualifie le sujet de la phrase) qui est précédé d’un article défini (l’, le, la, les) ou d’un adjectif démonstratif (ce, ces, cet), alors il faut accorder selon l’attribut.
Exemple :
- Tu es le seul enfant de ta famille qui ait les yeux bleus : Ici, l’attribut « seul enfant » est précédé de l’article défini « le », donc l’accord se fait avec l’attribut et non avec le pronom personnel « tu ».
À noter que ces règles ont progressivement été fixées et qu’on peut retrouver des exemples dans la littérature classique qui y dérogent. Par exemple, Molière écrit :
Hélas! Que ne veut-on aussi me marier?
Molière, Sganarelle, ou le Cocu Imaginaire
Ce ne serait pas moi qui se ferait prier,
Exemples d’usage de cette règle de conjugaison dans la littérature
C’est moi qui ai soulevé les mineurs au nom de Schumacker; c’est moi qui ai fait distribuer aux rebelles des bannières, qui leur ai envoyé, au nom du prisonnier de Munckholm, de l’or et des armes.
Victor Hugo, Han d’Islande
La vitalité de ma mère, son extraordinaire volonté, me poussaient cependant en avant et, en vérité, ce n’était pas moi qui errais ainsi d’avion en avion, mais une vieille dame résolue, vêtue de gris, la canne à la main et une gauloise aux lèvres, qui était décidée à passer en Angleterre pour continuer le combat.
Romain Gary, La promesse de l’aube
Moi qui avais vidé mon portefeuille sur le bureau de mon père, moi qui avais changé mes vêtements bourgeois contre un sarrau gris; cette chambre était la mienne; c’était bien là mon visage.
Simone de Beauvoir, Le Sang des autres
N’était ce pas moi qui me levais sans en avoir conscience, et qui buvais même les choses détestées, car mes sens engourdis par le sommeil somnambulique pouvaient être modifiés, avoir perdu leurs répugnances ordinaires et acquis des goûts différents.
Guy de Maupassant, Le Horla
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