« Fainéant » ou « feignant » ?
« Je suis fainéant. Mon père aussi est un feignant. »
Pour notre série sur les mots français à double orthographe, nous étudions ici la différence entre « fainéant » et « feignant ». Ne doutez plus entre les deux, on vous explique tout dans cet article.
On écrit « fainéant » ou « feignant » ?
Règle : on peut écrire les deux : « fainéant » ou « feignant ».
« Feignant » est le participe présent du verbe feindre, qui désigne à l'origine quelqu'un qui fait semblant de mettre du cœur à l'ouvrage. Du fait que sa prononciation est similaire à celle de « fainéant », le mot a peu à peu pris le sens de ce dernier. Cette graphie, bien que plus ancienne que « fainéant », est jugée être d'un usage plus populaire.
« Fainéant » se serait formé à partir de la contraction entre « fait » (faire) et « néant » : ne rien faire. Historiquement on parle des « rois fainéants » pour désigner les derniers rois mérovingiens qui ont abandonné l'exercice du pouvoir et leurs charges aux maires du palais.
Il est à noter que des variantes existent, souvent à connotation péjorative, comme par exemple :
« À ne rien foutre chez Merrywin… j'étais devenu franchement fainéasse »
Céline, Mort à crédit, 1936
« Le v'là, le gros sapas, le v'là, le propre à rien, le faigniant, ce gros soulot! C'est du propre, c'est du propre! »
Maupassant, Contes et nouvelles, t. 1, Toine, 1885
Définition (source) : Personne qui ne veut rien faire.
L'analyse des occurrences des deux termes dans les oeuvres littéraires montre que « feignant » est plus utilisé que « fainéant » :
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Exemples d'usage de « fainéant » et « feignant »
Ce n'était pas la peine (...) que l'île payât le presbytère à un fainéant ! un grand paresseux bien nourri !
Queffélec, Recteur, 1944
Mes aventures et mes travaux, à moi, laborieux fainéant que vous connaissez bien.
Victor Hugo, Rhin, 1842
Je suis un fainéant, bohème, journaliste / Qui dîne d'un bon mot étalé sur son pain.
Nerval, Correspondances, 1830-55
Le vieux Péloueyre criait à Marie de Lados lorsque, épuisée, la jeune fille se laissait choir sur une chaise : « Lève-toi, feignante. » Il ne supportait pas de voir une servante assise. Même ses repas, en ce temps-là, Marie les prenait debout, sur le pouce, en servant ses maîtres.
Mauriac, Génitrix, 1923
Tu sais que je ne suis pas trop feignant, je n'ai pas du poil dans la main pour l'ouvrage.
Goncourt, G. Lacerteux, 1864
Vous connaissez tout sur la différence entre « fainéant » et « feignant », plus d'excuse pour faire des erreurs (même si les deux graphies sont bonnes). Je vous invite à prolonger votre lecture en parcourant la section des petites règles d’orthographe.
Soit c’est moi qui suis dépassé
ou soit ce site est peu fiable
on va me dire que phonétiquement
fainéant ( accent aigu)
se prononce comme feignant.
Les accents régionaux mis de côté on est sur deux mots phonétiquement et sémantiquement différents. Le fainéant ne fait rien tout simplement alors que le feignant fait semblant. Même si les conséquences de ces deux attitudes peuvent être similaires il s’agit de deux notions complètement distinctes.