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Fatiguer
[fatige]
Définitions de « fatiguer »
Fatiguer - Verbe
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Rendre faible par une dépense excessive de force.
« Citoyens, je vous apporte le mot d’ordre de la résistance. — « Ne pas se lever ; attendre ; laisser se fatiguer la troupe ! » — (Jules Vallès, Le Bachelier, G. Charpentier, 1889)
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Détériorer par l'usage répété.
A quoi je répondrai qu'un bibliophile sérieux ne communique pas ses livres. Lui-même ne les lit pas, de crainte de les fatiguer.
— Gérard de Nerval, Les Filles du feu -
(Figuré) Provoquer un sentiment d'ennui ou de lassitude.
Comme l'écrivait Albert Camus, 'La longueur de cette réunion finissait par fatiguer même les plus passionnés'.
— (Citation fictive) -
(Figuré) Consommer entièrement les forces ou ressources.
Dans le tumulte incessant de l'actualité, la rédaction s'épuisait, ses forces et ressources graduellement consumées, comme si chaque nouvelle histoire était un poids supplémentaire qui venait fatiguer leurs épaules déjà lourdement chargées.
— (Citation fictive)
Expressions liées
- Air fatigué
- Cette poutre fatigue
- Corps fatigué
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Fatiguer la salade (la remuer, la tourner après l'avoir assaisonnée.)
Je n'aurais qu'à mettre à réchauffer le potage et à fatiguer la salade
— Arnoux, Double chance - Fatiguer la terre (la retourner plusieurs fois.)
- Fatiguer le lecteur
- Fatiguer un malade
- Figure, voix fatiguée
- Il fatigue trop
- Ne pas se fatiguer (ne rien faire.)
- Reliure fatiguée
- Traits, yeux fatigués
- Volume, ressort fatigué
Étymologie de « fatiguer »
Du provençal et espagnol fatigar, italien faticare, du latin fatigare, d'un radical fat, fass ou fess (fessus, las, fatiscere, se lasser), et un suffixe igare, comme dans fumigare, lævigare. Igare semble représenter agere, pousser.Usage du mot « fatiguer »
Évolution historique de l’usage du mot « fatiguer » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « fatiguer » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « fatiguer »
Antonymes de « fatiguer »
Citations contenant le mot « fatiguer »
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La paresse ne peut se passer de travail ; on se repose voluptueusement que si l'on a pu se fatiguer.
Antoine de Rivarol -
La gêne du commandement fatiguera comme celle de l'obéissance.
Montesquieu -
Le troisième empereur de la vingt et unième dynastie, à qui on apporta des pierres précieuses trouvées dans une mine, la fit fermer, ne voulant pas fatiguer son peuple à travailler pour une chose qui ne pouvait ni le nourrir ni le vêtir.
Montesquieu — De l’esprit des lois -
La technologie comporte son lot d’avantages, mais il y a un prix à payer. « Huit heures par jour devant un écran, c’est trop, affirme François Courcy, professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université de Sherbrooke. Il est normal de se fatiguer quand on passe des heures à faire la même chose. »
Le Devoir — Comment combattre la «fatigue Zoom»? | Le Devoir -
Avant tout, on ne plaisante pas avec les réglages. L’élève du jour n’est pas super bien partie : sa sonnette, pourtant obligatoire, est cassée et ses pneus sont quasiment à plat… « Il faut les gonfler tous les quinze jours, recommande Laurent Chailloy, formateur chez Place au vélo. Sinon, vous allez avoir un risque de crevaison, du mal à garder votre direction, et allez vous fatiguer. » Après un petit coup de pompe et avoir enfilé son gilet jaune (recommandé mais pas obligatoire en ville), on peut démarrer.
Nantes : « Attention aux portières ! » On a testé les cours de vélo pour apprendre à se débrouiller en ville -
THÉSÉEEh bien ! vous triomphez, et mon fils est sans vie !Ah ! que j’ai lieu de craindre, et qu’un cruel soupçon,L’excusant dans mon cœur, m’alarme avec raison !Mais, madame, il est mort, prenez votre victime ;Jouissez de sa perte, injuste ou légitime :Je consens que mes yeux soient toujours abusés.Je le crois criminel, puisque vous l’accusez.Son trépas à mes pleurs offre assez de matièresSans que j’aille chercher d’odieuses lumières,Qui, ne pouvant le rendre à ma juste douleur,Peut-être ne feraient qu’accroître mon malheur.Laissez-moi, loin de vous, et loin de ce rivage,De mon fils déchiré fuir la sanglante image.Confus, persécuté d’un mortel souvenir,De l’univers entier je voudrais me bannir.Tout semble s’élever contre mon injustice ;L’éclat de mon nom même augmente mon supplice :Moins connu des mortels, je me cacherais mieux.Je hais jusques aux soins dont m’honorent les dieux ;Et je m’en vais pleurer leurs faveurs meurtrières,Sans plus les fatiguer d’inutiles prières.Quoi qu’ils fissent pour moi, leur funeste bontéNe me saurait payer de ce qu’ils m’ont ôté.PHÈDRENon, Thésée, il faut rompre un injuste silence ;Il faut à votre fils rendre son innocence :Il n’était point coupable.THÉSÉEAh ! père infortuné !Et c’est sur votre foi que je l’ai condamné !Cruelle ! pensez-vous être assez excusée…PHÈDRELes moments me sont chers ; écoutez-moi, ThéséeC’est moi qui sur ce fils, chaste et respectueux,Osai jeter un œil profane, incestueux.Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste :La détestable Œnone a conduit tout le reste.Elle a craint qu’Hippolyte, instruit de ma fureur,Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur :La perfide, abusant de ma faiblesse extrême,S’est hâtée à vos yeux de l’accuser lui-même.Elle s’en est punie, et fuyant mon courroux,A cherché dans les flots un supplice trop doux.Le fer aurait déjà tranché ma destinée ;Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée :J’ai voulu, devant vous exposant mes remords,Par un chemin plus lent descendre chez les morts.J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brûlantes veinesUn poison que Médée apporta dans Athènes.Déjà jusqu’à mon cœur le venin parvenuDans ce cœur expirant jette un froid inconnu ;Déjà je ne vois plus qu’à travers un nuageEt le ciel et l’époux que ma présence outrage ;Et la mort à mes yeux dérobant la clarté,Rend au jour qu’ils souillaient toute sa pureté.PANOPEElle expire, seigneur !THÉSÉED’une action si noireQue ne peut avec elle expirer la mémoire !Allons, de mon erreur, hélas ! trop éclaircis,Mêler nos pleurs au sang de mon malheureux fils !Allons de ce cher fils embrasser ce qui reste,Expier la fureur d’un vœu que je déteste :Rendons-lui les honneurs qu’il a trop mérités ;Et, pour mieux apaiser ses mânes irrités,Que, malgré les complots d’une injuste famille,Son amante aujourd’hui me tienne lieu de fille !
Racine — Phèdre -
Et comme Eulalie savait avec cela comme personne distraire ma tante sans la fatiguer, ses visites, qui avaient lieu régulièrement tous les dimanches sauf empêchement inopiné, étaient pour ma tante un plaisir dont la perspective l’entretenait ces jours-là dans un état agréable d’abord, mais bien vite douloureux comme une faim excessive, pour peu qu’Eulalie fût en retard.
Marcel Proust — Du côté de chez Swann -
Quant à A. Dumas, tout le monde sait sa verve prodigieuse, son entrain facile, son bonheur de mise en scène, son dialogue spirituel et toujours en mouvement, ce récit léger qui court sans cesse, et qui sait enlever l’obstacle et l’espace sans jamais faillir. Il couvre d’immenses toiles sans fatiguer jamais ni son pinceau ni son lecteur. Il est amusant. Il embrasse, mais il n’étreint pas comme Balzac. Des trois derniers, Balzac est celui qui étreint et qui creuse le plus.
Sainte-Beuve — Causeries du Lundi
Traductions du mot « fatiguer »
Langue | Traduction |
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Anglais | tired |
Espagnol | cansado |
Italien | stanco |
Allemand | müde |
Chinois | 累 |
Arabe | متعبه |
Portugais | cansado |
Russe | усталый |
Japonais | 疲れた |
Basque | nekatuta |
Corse | stancu |