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Oublier
Définitions de « oublier »
Oublier - Verbe
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Éluder de la mémoire une personne ou un fait.
J’avais oublié le cran d’arrêt : je pèse sur cette languette amovible qui poussée en arrière découvre une lettre majuscule gravée, une esse, initiale du mot sûreté. Pour un peu, je pressais la gâchette sans que le coup partît.
— Gaston Cherpillod, Les Changelins -
Déposer par inattention un objet dans un lieu non désiré.
Dans le tumulte de la journée, il avait oublié son attaché-case au café, comme un écho tangible de sa distraction.
— (Citation fictive) -
Exclure involontairement quelque chose de ce qui est exprimé ou réalisé.
Le reporter, pris par son récit passionnant, oublia d'indiquer le lieu de l'événement dans son article.
— (Citation fictive) -
Déroger à l'exécution d'un devoir ou à l'observation d'une règle prescrite.
Le ciel avait destiné M. Smallways à vivre dans un monde paisible, mais il avait oublié de créer un monde paisible pour M. Smallways.
— H. G. Wells, La Guerre dans les airs -
Ne pas maintenir de gratitude envers quelqu'un.
Comme l'écrivait si bien Balzac, 'L’ingratitude est un marécage où l’on oublie à jamais celui qui nous a tendu la main.'
— (Citation fictive) -
Cesser de ressentir du ressentiment ou de la rancœur.
Dans le processus de réconciliation, il est crucial d'oublier - c'est-à-dire de cesser de ressentir du ressentiment ou de la rancœur.
— (Citation fictive) -
Défaillance de la mémoire ou attention ne permettant pas de se rappeler quelque chose ou quelqu'un.
Face à l'urgence de l'actualité, le reporter avait oublié les visages et les noms de ceux qui hantaient encore ses dossiers non résolus.
— (Citation fictive) -
(Pronominal) Manquer aux obligations envers les autres ou à soi-même, souvent par négligence.
"Elle était capable de s’oublier, sans retour sur soi, pour mon père, pour nous. Mais personne ne peut dire : « Je me sacrifie » sans éprouver de l’aigreur. Une des contradictions de maman, c’est qu’elle croyait à la grandeur du dévouement et que cependant elle avait des goûts, des répugnances, des désirs trop impérieux pour ne pas détester ce qui la brimait. Constamment elle s’insurgeait contre les contraintes et les privations qu’elle s’imposait.
— Simone de Beauvoir, Une mort très douce" -
(Pronominal, euphémisme) Émettre involontairement de l'urine sans utiliser les toilettes.
Le cheval s'est oublié, non mais, qu'est-ce que cela signifie? avait demandé Edwarda au Roumain [...] : Le cheval a oublié qui ou quoi? continuait-elle, la voix dure. Il a oublié qu'il était un canasson, peut-être? Il se prenait pour Caracalla, des fois? Livio, est-ce que les mots ont encore un sens pour vous? Est-ce que cela vous écorcherait la bouche de parler comme tout un chacun, de dire qu'il a pissé? [...] S'oublier, c'est un poème, non? avait-elle dit en se tournant vers moi [...] : Écrire ça dans un roman, ce serait le comble du toc, n'est-ce pas? Tout se tient. On commence par fermer les yeux devant une vieille bourrique qui pisse, et ensuite on ne distingue plus rien de la réalité.
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(Pronominal) Se négliger soi-même et ses propres intérêts.
D'autres se perdront, exilés de nulle part, s’oublieront dans un anonymat total, sous un faux nom. Anonymes même dans la mort, parfois.
Expressions liées
- Ils n'ont rien appris, rien oublié
- Mettre en oubliance
- Ne pas s'oublier (penser à soi, veiller à ses intérêts.)
- Oublie-moi!
- Oublier l'heure (laisser passer l'heure, s'attarder.)
- Oublier le goût du pain (mourir.)
- Oublier les injures
- Oublier son âge, sa fatigue
- Sans oublier, n'oublions pas (pour insister sur un terme d'une énumération)
Étymologie de « oublier »
Du latin populaire oblītāre (Gaule et Ibérie), formé d’après oblitus, participe passé de oblīvisci. Vers 980, oblider. D'autres formes incluent le bourguignon obliai, le Berry oblier, le provençal oblidar, l'espagnol olvidar, et l'italien obbliare. Le mot est un dérivé fictif du supin oblitum, de oblivisci (oublier), qui vient de ob, et d'un radical liv qui serait lié à livor, livere, lividus. Oblivisci pourrait donc signifier pâlir, s'obscurcir.Usage du mot « oublier »
Évolution historique de l’usage du mot « oublier » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « oublier » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « oublier »
Antonymes de « oublier »
Citations contenant le mot « oublier »
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Sourire - c'est oublier la grimace.
Gunnar Björling — Pensée -
Celui qui sait avouer peut oublier.
Francis Picabia — Écrits -
Comment exercer sa mémoire pour savoir oublier ?
Stanislaw Jerzy Lec — Nouvelles pensées échevelées -
Rien ne me paraît plus faux que la maxime socratique : Connais-toi toi-même. Le vrai moyen de connaissance serait plutôt : Oublie-toi toi-même.
Paul Claudel — Mémoires improvisés, Gallimard -
Si l’assimilation n’est pas folie, c’est à coup sûr sottise, car vouloir être assimilé, c’est oublier que nul ne peut changer de faune ; c’est méconnaître « altérité » qui est loi de Nature.
Aimé Césaire — L’Etudiant noir -
Il est agréable d'oublier la sagesse à propos.
Horace en latin Quintus Horatius Flaccus — Odes, IV, XII, 28 -
L’optimiste rit pour oublier ; le pessimiste oublie de rire.
Anonyme -
L'homme est né pour souffrir, oublier et se taire.
Léon Dierx
Traductions du mot « oublier »
Langue | Traduction |
---|---|
Anglais | forget |
Espagnol | olvidar |
Italien | dimenticare |
Allemand | vergessen |
Chinois | 忘记 |
Arabe | ننسى |
Portugais | esqueço |
Russe | забывать |
Japonais | 忘れる |
Basque | ahaztu |
Corse | scurdate |