« Avoir tort » ou « avoir tord » ?
Sommaire
Les expressions avec « tort » sont nombreuses en français. Il n’est pas rare de voir « tort » confondu avec « tord », une grossière erreur d’orthographe… Alors, faut-il écrire « avoir tort » avec un -t ou « avoir tord » avec un -d ? On vous explique tout dans cet article afin de ne plus jamais avoir tort en orthographe. Bonne lecture !
On écrit toujours « avoir tort » avec un -t
« Tort » désigne tout ce qui s’oppose à la raison, à la vérité ou à ce qui est juste (dimension morale). Par exemple, faire du tort à quelqu’un est le fait de faire du mal à une personne, ce qui est contraire à ce qui est considéré juste. « À tort et à travers » désigne l’action sans discernement.
On écrira donc « avoir tort » avec un -t car l’expression est utilisée pour désigner les personnes qui ne détiennent pas la vérité ou qui ont une attitude contraire à ce qui est jugé juste.
Exemples :
- Il a fait du tort à sa femme en l’humiliant en public (il a fait quelque chose qui n’est pas juste) ;
- Il a tort de ne pas venir avec nous (il n’a pas pris la bonne décision) ;
Synonymes d’« avoir tort » :
- Se tromper
- Faire erreur
- Être dans l’erreur
- Être dans le faux
- Être à côté de la plaque (familier)
- Se fourvoyer
- Être fautif
- Se méprendre
« Tord » avec un -d est la conjugaison du verbe « tordre »
« Tord » est la forme conjuguée du verbe tordre à la troisième personne du présent de l’indicatif. Pour ne pas confondre avec « tort », essayez de le conjuguer à l’imparfait. Si vous pouvez remplacer « tord » par « tordait », alors vous avez bien affaire au verbe.
Pour rappel, voici les conjugaisons de tordre au présent de l’indicatif :
- je tords
- tu tords
- il tord
- nous tordons
- vous tordez
- ils tordent
Exemples :
Inscrivez vous au Parcours Orthographe
Recevez chaque lundi une règle d'orthographe qui fait l'objet de nombreuses erreurs en français.
- Il tord sa chemise (on peut dire « il tordait sa chemise ») ;
- On tord la roue du vélo pour faire du tort à notre camarade (on peut dire « on tordait la roue… » mais pas « pour faire du tordait à… »).
Exemples d’usage de « tort » et « tord » dans la littérature
Ceux qui gaspillent leur sensibilité à tort et à travers n’en ont plus quand il faut en avoir.
Milan Kundera, Jacques et son maître
Elle avance encore un peu « Je ne sais pas, moi, c’est peut-être une idée, mais j’étais un peu gênée, je me demande si tu n’as pas eu tort. » Il devient d’un coup brutal « Tort ? Tort avec Martereau ? Qu’est-ce que tu vas chercher ?
Nathalie Sarraute, Martereau
Vous ne me connaissez pas, vous avez tort de m’aimer. Je vous aime, je n’y peux rien, dit Françoise avec un sourire. Vous avez tort, répéta Xavière dans un sanglot.
Simone de Beauvoir, L’invitée
C’est l’éblouissement suprême qui se lève.
Victor Hugo, L’Année terrible
Courbez-vous, le travail de vingt siècles a tort.
Le progrès, serpent vil, dans la fange se tord
Tout un peuple, sous qui l’effondrement s’écroule,
Victor Hugo, La Légende des siècles
Crie et se tord les bras, prêt à couler à fond ;
Comme un flocon de neige un toit s’efface et fond
Du canon de son arme il montre la ruelle qui se tord devant eux et se casse en un coude aigu, presque à angle droit.
Bernard Mathieu, Carmelita
Pour aller plus loin, apprenez la différence entre « ça vaut le coup » et « ça vaut le coût » en français.