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Courir
Définitions de « courir »
Courir - Verbe
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Se déplacer avec rapidité et agilité sur le sol par un mouvement alternatif des jambes, incluant une phase de suspension.
Marie arriva bien vite, sa cape jetée à la hâte sur ses épaules, sa calipette de travers d’avoir tant couru, […].
— Daniel Cario, Les Moissonneurs de l'Opale -
Être en mouvement continu ou rapide, utilisé pour les objets ou phénomènes naturels.
Et enfin, vous voudriez que Dieu fît courir le soleil, qui est quatre cent et trente-quatre fois plus grand que la terre, rien que pour pommer nos choux ?
— Umberto Eco, L’île du jour d’avant -
[Figuré] Participer activement à une compétition ou poursuite d'un objectif.
Comme le souligne l'écrivain Albert Camus, 'Il faut imaginer Sisyphe heureux', ce qui symbolise cette course incessante vers les objectifs que nous nous fixons, peu importe combien de fois nous tombons.
— (Citation fictive) -
Se déplacer rapidement à pied, par une succession rapide de pas telle que les deux pieds perdent contact avec le sol.
Dans le vacarme de la rue, il se mit à courir, chaque pas l'arrachant au sol pour le replonger dans un mouvement effréné.
— (Citation fictive) -
(Fig.) Se hâter vers ou chercher activement quelque chose, souvent avec une connotation négative.
Fuis la haute science, et cours après la bonne.
— Pierre Corneille, L’imitation de Jésus-Christ traduite en vers français -
(Fam.) Se déplacer fréquemment d'un lieu à un autre sans y demeurer longtemps.
Comme un reporter sans repos, il courait de ville en ville, recueillant des histoires sans jamais s'y attarder.
— (Citation fictive) -
(Marine) Naviguer en suivant une direction déterminée; par analogie, avancer.
Les copains coururent quelques bordées à la recherche d’une auberge.
— Jules Romains, Les Copains -
Se déplacer rapidement à pied en levant alternativement chaque pied du sol, de telle manière qu'il y ait toujours un moment où aucun des pieds ne touche le sol.
Comme le reporter intrépide qui, appareil photo en main, court à travers le champ de bataille, chaque pas ôtant brièvement ses pieds du sol.
— (Citation fictive) -
Avancer, se prolonger dans une direction spécifique.
Comme un boulevard animé où se multiplient les scènes de vie, notre histoire commence et continue à courir, sans cesse, vers l'horizon des futurs possibles.
— (Citation fictive) -
S'écouler en parlant d'un liquide ou figurer pour le temps.
C’est sous l’emprise de cette introspection que je me suis abîmé dans la contemplation, habité par l’esprit des temps qui courent. […]
— Cornéliu Tocan, Aux confins de l'invisible. Haïkus d'intérieur illustrés -
(Pour une période) Arriver à échéance; concernant une rente, des gages.
S'il s'agit d'une location pour une durée déterminée et qu'il reste moins de douze mois à courir à la location, le nouveau locateur ne peut mettre fin au bail et le locataire ne perdra aucun droit.
— Bernard Clermont & Benoît Yaccarini, Initiation au droit des affaires du Québec -
Se diffuser parmi un certain nombre de personnes ou se propager dans un espace donné.
Gui, se détournant à peine, entrevit les sourires de Berry et de Bourgogne, la lippe dubitative d'Orléans - qu'on n'avait guère vu car la rumeur courait qu'il fréquentait les bordeaux de la ville -, les lèvres pincées d'Olivier de Clisson.
— Pierre Naudin, Les fureurs de l'été -
Être actuellement populaire ou en vogue.
Selon le dernier numéro de Paris Match, le look rétro tendance années 70 est le style qui court actuellement dans les rues de la capitale.
— (Citation fictive) -
(Chasse) Traquer activement une proie dans le but de la capturer.
[…]; or, on conçoit l'affectueuse et haute estime de tout veneur pour la sagacité de son limier, lorsqu'on songe que, selon cette sagacité, on chasse ou on fait buisson creux , en cela que le limier doit d'abord chercher et trouver l'animal destiné à être ensuite couru et forcé par la meute.
— Eugène Sue, « La meute des petits chiens du Cabinet » -
(Figuré) Être vivement recherché ou très prisé.
Dans cette folle quête du scoop, l'information semble courir plus vite que jamais.
— (Citation fictive) -
(Figuré) Risquer d'être affecté ou atteint par quelque chose.
Un rhume, en apparence bénin peut, s’il est négligé, dégénérer en bronchite ou en pneumonie ; le plus sage serait d’éviter de courir ce risque en prenant des précautions nécessaires pour que vous ne vous enrhumiez pas.
— Mieux vaut prévenir que guérir, dans Almanach de l’Agriculteur français - 1932 -
(Transitif) Explorer étendument un lieu.
Pour un curieux qui ne veut pas courir le monde en quête de documents, Montmartre peut suffire. Il y trouvera toujours à glaner.
— Francis Carco, Images cachées -
Hanter assidûment certains lieux ou frayer avec certaines personnes.
Quant à la petite, qui s’appelait Germaine, elle était de tous les bals depuis l’âge de quinze ans et elle avait couru avec tout le monde.
— Georges Simenon Les Demoiselles de Concarneau -
Agacer ou importuner quelqu'un de manière répétée.
« Ouste, je lui ai dit, mon enfant. On vous a assez eu. ». Le malheur, c’est que ça ne lui entrait pas et qu’il a fallu lui expliquer avec douceur, quoi, qu’il commençait à me courir, qu’on ne l’avait pas fait venir pour entretenir le feu — et si son père l’avait fait faire dans les prisons — comme les noix de coco. Du coup, il a mis son chapeau sur sa tête ; et il est parti, avec votre parapluie, même. — (Paul-Jean Toulet, Mon Amie Nane, 1922)
Expressions liées
- Ce spectacle fait courir les foules
- Cette nouvelle court la ville, les rues
- Courir (dans telle ou telle épreuve athlétique)
- Courir après l'esprit (chercher à être spirituel.)
- Courir après les honneurs, la gloire
- Courir après son argent (essayer de regagner, de rattraper l'argent perdu au jeu ou essayer de se faire payer l'argent dû.)
- Courir après son ombre (chercher à atteindre l'impossible)
- Courir après un homme, une femme (au fig) (le, la poursuivre de ses assiduités)
- Courir au feu, aux armes
- Courir au plus pressé (se hâter d'accomplir ce qui est urgent)
- Courir comme un lapin cf infra ii a 2 a courir la poste
- Courir des risques
- Courir la mer (faire la course)
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Courir la poste (parcourir vite les relais de poste, aller fort vite et au fig. se dépêcher outre mesure pour atteindre son but.)
La voiture était légère, le chemin pas trop montueux, le temps tout à fait tourné au beau, et nous courions la poste à travers des horizons splendides, comme au temps où il n’y avait pas de chemins de fer.
— Théophile Gautier, Ce qu’on peut voir en six jours -
Courir la prétantaine
Est-ce que de votre côté vous auriez couru la prétantaine, maître Bonacieux? Ah! diable, ceci ne serait point pardonnable à un homme de votre âge et qui, de plus, a une jeune et jolie femme comme la vôtre.
— Dumas, Les Trois mousquetaires - Courir la ville, le monde
- Courir le cachet, les honneurs
- Courir le cerf, le lièvre
- Courir le pays (faire une incursion rapide en pays ennemi.)
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Courir les rues (se trouver partout, être normal, commun.)
Coiffant la gamme de la voiture de l’année 2022, la version GT se veut bien évidemment être plus jolie et surtout plus racée que les finitions habituelles qui commencent à courir les rues, preuve d’un succès grandissant. Je dois avouer ne pas être fan de la partie arrière de l’EV6, un peu trop haute et chargée, avec des jantes trop petites pour donner un ensemble aussi aérodynamique que les premières images laissaient penser.
— Blog-Moteur, Essai, Kia EV6 GT : à l'assaut du Col de Turini - Courir les théâtres, les salons
- Courir sur ses trente ans
- Courir sus aux abus
- Courir un cent mètres
- Courir une (des) bordée(s)
- Courir à perdre haleine, comme un dératé
- Courir à sa ruine, à sa perte (tomber inexorablement dans une situation extrême)
- Courir à toute bride, à bride abattue (ne freiner en rien l'allure très rapide d'un cheval.)
- Courir à toutes jambes, ventre à terre
- Courir à un spectacle
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En courant (à la hâte, superficiellement.)
Excusez cette cacographie; je ne veux pas vous faire attendre et j'écris en courant
— André Gide, Correspondance avec Paul Claudel - Faire (laisser) courir une manœuvre (un cordage)
- Faire courir (vieilli), laisser courir (usuel) (laisser faire, le plus souvent par résignation, ne plus intervenir dans une action en cours.)
- Faire courir quelqu'un (faire faire une démarche inutile faire perdre son temps à quelqu'un.)
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Il court encore (il s'est enfui pour ne pas se laisser prendre, ou parce qu'il n'ose pas insister)
− Et qu'a répondu ce M. Bloch? demanda distraitement Mmede Guermantes − Ah! je vous assure que M. Bloch n'a pas demandé son reste, il court encore.
— Proust, Le Côté de Guermantes 2 - Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois (s'engager dans deux entreprises différentes, c'est risquer d'échouer dans l'une comme dans l'autre.)
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Il vaut mieux tenir que courir
Dans ce monde en quête incessante de grandeur, il vaut mieux tenir que courir, car la sagesse réside souvent dans les petites certitudes du quotidien.
— Élise Trouvaille, Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle - La côte court du nord au sud
- La saison court à sa fin
- Laisser courir sa plume
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Le bruit court que
L’abracadabrance des nouvelles continue : le bruit court que Lidj Yasou n’a pas été repris ; entre Gondar et le Tana, près de la route que nous avons suivie, il y a eu dans la nuit d’avant-hier à hier une bataille entre soldats et paysans ; des morts, plusieurs blessés (dont une femme et un enfant) qui sont venus au camp se faire soigner par Larget ; hier, deux chifta ont été tués au village arabe de Gondar ; c’est à ce village que se pratique la vente des esclaves.
— Michel Leiris, L’Afrique fantôme - Le sang court dans les veines
- Les intérêts courent à partir d'aujourd'hui
- Lire en courant
- Par le(s) temps qui court (courent) (actuellement.)
- Rien ne sert de courir, il faut partir à point (mieux vaut un effort soutenu et régulier qu'une action brillante mais désordonnée au dernier moment.)
- Tu peux toujours courir! tu auras beau faire, tu n'obtiendras pas ce que tu veux
- Une plante court sur le sol
Étymologie de « courir »
Du bourguignon cori, du Berry courre, du picard keurir, du provençal et de l'espagnol correr, de l'italien correre, tous issus du latin currere. L'ancienne conjugaison française est courre, corre, reproduisant l'accent latin cúrrere. Le mot « courir » provient d'un changement de la conjugaison latine, currire pour cúrrere, changement qui n'est pas rare. De l'ancien français courre, corre, issu du latin cŭrrĕre (courir), issu de l'indo-européen commun ḱers- de même sens.Usage du mot « courir »
Évolution historique de l’usage du mot « courir » depuis 1800
Fréquence d'apparition du mot « courir » dans le journal Le Monde depuis 1945
Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.
Synonymes de « courir »
Antonymes de « courir »
Citations contenant le mot « courir »
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Courir plus vite que la beauté.
Jean Cocteau — Journal d'un inconnu, Grasset -
Ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s'en éloignent.
René Descartes — Discours de la méthode -
Courez vite et songez peu.
Benjamin Péret — Le Grand Jeu, le Travail anormal , Gallimard -
Un septuagénaire peut toujours courir après les femmes à condition de ne pas les attraper.
Anonyme -
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Jean de La Fontaine — Fables, le Lièvre et la Tortue -
Mieux vaut dormir debout que courir couché.
Ruppert Barnes -
L'espérance est un risque à courir.
Georges Bernanos -
Personne ne peut marcher et courir en même temps.
Anonyme
Traductions du mot « courir »
Langue | Traduction |
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Anglais | run |
Espagnol | correr |
Italien | correre |
Allemand | lauf |
Chinois | 跑 |
Arabe | يركض |
Portugais | corre |
Russe | бегать |
Japonais | 走る |
Basque | korrika egin |
Corse | curri |