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Cramponner

[krɑ̃pɔne]
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Définitions de « cramponner »

Cramponner - Verbe

  • Attacher fermement à l'aide d'un dispositif métallique.

    Du haut en bas, rien qu’une paroi bien nette et, en fait de balcons et de balustrades, une barre de fer à chaque fenêtre, solidement cramponnée à la pierre.
    — Julien Green, Le voyageur sur la terre
  • Appliquer des dispositifs d'adhérence sur les semelles ou les chaussures pour une meilleure traction.

    En Haute Montagne, c'est quand même pas bien pratique à cramponner une chaussure de trail même avec une semelle vibram un peu rigide.
  • (Maréchalerie) Fixer des dispositifs antidérapants aux pieds d’un équidé lors du ferrage pour glace.

    Lors de cet hiver rigoureux, le maréchal-ferrant ne manquait pas de soigneusement cramponner les fers des chevaux pour leur assurer une adhérence optimale sur les sols gelés.
    (Citation fictive)
  • (Figuratif) Importuner quelqu'un par son attachement excessif ou ses attentions persistantes.

    Le mari de Maryvonne était mon amant,Mais il m'appela bobonne au bout de pas longtemps.Puis je rencontrais sa femme qui me dit merci," Depuis qu'il vous a dans l'âme, il ne vient plus ici." Il m'avait dit : "Maryvonne est un vrai boudin,Toujours elle me cramponne, mais ça m'dit rien."
    — Petit bonhomme, Paroles et musique : Anne Sylvestre
  • S'accrocher fermement à quelque chose pour éviter d'être détaché.

    Je vais essayer d'écrire, en me cramponnant à mon bureau, mais je crains que les mouvements désordonnés du bateau ne le permettent pas.
    — Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland
  • (Figuratif) Persister tenacement dans une idée ou un sentiment malgré les difficultés.

    On y parlait alors beaucoup d'une invasion imminente, et le Portugal se cramponnait à l'illusion de son bonheur.
    — Antoine de Saint-Exupéry, Lettre à un otage (1943)

Expressions liées

  • Cramponnez-vous!
  • Être cramponné à
    On trouve en Bretagne des anatifes cramponnés en colonies serrées au bas des à-pics rocheux sans cesse battus par les vagues.
    — Georges Fleury, La pêche à pied

Étymologie de « cramponner »

Du mot français crampon.

Usage du mot « cramponner »

Évolution historique de l’usage du mot « cramponner » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « cramponner » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « cramponner »

Antonymes de « cramponner »

Citations contenant le mot « cramponner »

  • L'idée de Dieu aura fait de l'usage ! On ne voit pas par quoi la remplacer. Pourquoi alors l'homme ne ferait-il pas tout pour la garder, pour s'y cramponner ? De toute façon il ne trouvera pas mieux.
    Emil Michel Cioran — Cahiers 1957-1972
  • Si je n’ai pas réussi, moi, à faire ça, eh bien, il faut que je m’éclipse assez rapidement et que quelqu’un d’autre s’essaye. La cause du peuple québécois est bien plus importante que la cause de Parizeau. […] À mon âge, se cramponner, c’est complètement ridicule.
    Radio-Canada — L’extraordinaire confession de Jacques Parizeau avant sa défaite référendaire | Aujourd'hui l'histoire
  • Il faut attendre encore un peu pour profiter de quelques bonus, mais vous ne regretterez pas d’avoir patienté. Si les circonstances sont parfois inattendues, rien d’impossible à réaliser de bonnes affaires. Inutile de vous cramponner à de savants calculs. A l’instar des caméléons, adaptez-vous à la situation en voyant quel parti et profit vous pouvez en retirer. ⋙ Plus de prévisions pour la semaine, le mois de juin et l'année 2020
    Femme Actuelle — Horoscope du lundi 15 juin 2020 par Marc Angel : Femme Actuelle Le MAG
  • Le temps a cessé d’être une suite insensible de jours, à remplir de cours et d’exposés, de stations dans les cafés et à la bibliothèque, menant aux examens et aux vacances d’été, à l’avenir. Il est devenu une chose informe qui avançait à l’intérieur de moi et qu’il fallait détruire à tout prix. J’allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n’étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi. Pour penser ma situation, je n’employais aucun des termes qui la désignent, ni « j’attends un enfant », ni « enceinte », encore moins « grossesse », voisin de « grotesque ». Ils contenaient l’acceptation d’un futur qui n’aurait pas lieu. Ce n’était pas la peine de nommer ce que j’avais décidé de faire disparaître. Dans l’agenda, j’écrivais : « ça », « cette chose-là », une seule fois « enceinte ». Je passais de l’incrédulité que cela m’arrive, à moi, à la certitude que cela devait forcément m’arriver. Cela m’attendait depuis la première fois que j’avais joui sous mes draps, à quatorze ans, n’ayant jamais pu, ensuite – malgré des prières à la Vierge et différentes saintes -, m’empêcher de renouveler l’expérience, rêvant avec persistance que j’étais une pute. Il était même miraculeux que je ne me sois pas trouvée plus tôt dans cette situation. Jusqu’à l’été précédent, j’avais réussi aux prix d’efforts et d’humiliations – être traitée de salope et d’allumeuse – à ne pas faire l’amour complètement. Je n’avais finalement dû mon salut qu’à la violence d’un désir qui, s’accommodant mal des limites du flirt, m’avait conduite à redouter jusqu’au simple baiser. J’établissais confusément un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. Première à faire des études supérieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais échappé à l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient réussi à détourner la fatalité de la transmission d’une pauvreté dont la fille enceinte était, au même titre que l’alcoolique, l’emblème. J’étais rattrapée par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine manière, l’échec social. Je n’éprouvais aucune appréhension à l’idée d’avorter. Cela me paraissait, sinon facile, du moins faisable, et ne nécessitant aucun courage particulier. Une épreuve ordinaire. Il suffisait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de femmes m’avait précédée. Depuis l’adolescence, j’avais accumulé des récits, lus dans des romans, apportés par la rumeur du quartier dans les conversations à voix basse. J’avais acquis un savoir vague sur les moyens à utiliser, l’aiguille à tricoter, la queue de persil, les injections d’eau savonneuse, l’équitation – la meilleure solution consistant à trouver un médecin dit « marron » ou une femme au joli nom, une « faiseuse d’anges », l’un et l’autre très coûteux mais je n’avais aucune idée des tarifs. L’année d’avant, une jeune femme divorcée m’avait racontée qu’un médecin de Strasbourg lui avait fait passer un enfant, sans me donner de détails, sauf, « j’avais tellement mal que je me cramponnais au lavabo ». J’étais prêter à me cramponner moi aussi au lavabo. Je ne pensais pas que je puisse en mourir.
    Annie Ernaux — L’Événement – Éditions Gallimard 2000
  • Un raisonnement absurde entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde. C'est cela qu'il ne faut pas oublier. C'est à cela qu'il faut se cramponner parce que toute la conséquence d'une vie peut en naître.
    Albert Camus — Le mythe de Sisyphe

Traductions du mot « cramponner »

Langue Traduction
Anglais cling
Espagnol adherirse
Italien aggrapparsi
Allemand haften
Chinois 坚持
Arabe تشبث
Portugais agarrar
Russe цепляться
Japonais しがみつく
Basque cling
Corse cling
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.