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Regarder

[rœgarde]
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Définitions de « regarder »

Regarder - Verbe

  • Diriger son regard vers quelqu'un ou quelque chose.

    De la petite chambre où j’étais enfermé avec ma bonne, le front contre la vitre, à travers les persiennes fermées, je regardais des pauvresses s’accroupir sur la pelouse, un cierge à la main, et marmotter des oraisons.
    — Octave Mirbeau, Contes cruels : Mon oncle
  • (Figuré) Être orienté ou donner sur un lieu.

    Dès huit heures moins le quart, Joseph se trouva le premier dans une grande salle dont les fenêtres ouvertes regardaient vers la campagne.
    — Julien Green, « Moïra »
  • (Figuré) Examiner avec attention.

    "Tant qu’on n’enseignera pas une arachnologie dans les écoles, tant que les araignées ne seront pas regardées dans chaque maison comme des animaux sacrés, et conservées avec le même respect que les hirondelles et les cigognes, l’agriculture n’atteindra jamais à un haut degré de perfection.
    — Heinrich Zschokke‎, Le Fugitif du Jura"
  • (Avec 'comme') Considérer en estimant; juger selon une certaine valeur ou qualité.

    "Ceux-ci, d’ailleurs, un peu hautains et dédaigneux, affectaient souvent de regarder comme indignes d’eux les amusements habituels des gosses.
    — Louis Pergaud, Deux Veinards"
  • (En parlant de choses) Ne concerner pas directement

    Je ne vous dirai point ce que devint le carrosse ni ce qu’on fit des voyageurs tués; cela ne me regarde point. Marivaux La Vie de Marianne.

Expressions liées

  • En/pour ce qui regarde (en ce qui concerne, quant à.)
  • Il ne s'est pas regardé, tu ne t'es pas/vous ne vous êtes pas regardé
  • Ne pas y regarder de près
  • Ne plus oser se regarder
  • Ne plus regarder personne (ignorer les autres, rompre toutes relations.)
  • Ne regarder à rien (ne faire attention à rien, n'exercer aucune surveillance.)
  • Pouvoir se regarder (dans la glace)
  • Regarde/regardez voir
  • Regarde/regardez ça
  • Regarder (un film, une émission à) la télévision
  • Regarder au loin
  • Regarder au prix, à l'argent (ne pas vouloir dépenser trop d'argent, hésiter avant de dépenser.)
  • Regarder aux actes, au langage
  • Regarder avec de grands yeux, des yeux ronds
  • Regarder avec des jumelles, au télescope
  • Regarder chez le voisin (s'occuper de ce qui se passe chez les autres, juger leurs actes.)
    De belles gens, vraiment, et qui faisaient honneur au diocèse! Qu'ils missent de l'ordre chez eux avant de regarder chez le voisin
    — Queffélec, Recteur
  • Regarder d'un point de vue social
  • Regarder dans son cœur, en soi (s'examiner, s'analyser.)
  • Regarder de haut (en bas) (regarder d'une certaine hauteur avec condescendance, avec mépris.)
  • Regarder de près (en se plaçant tout près avec une grande attention.)
    Pour comprendre les sources d'aniso, il faut regarder de près les structures sociales et les mécanismes qui les renforcent.
    — François Delaporte, Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle
  • Regarder de tous ses yeux et aussi de tout son corps, de toute son âme
  • Regarder de travers (regarder avec hostilité, d'un air mécontent.)
    Il vaut mieux boire un schnaps, que de regarder de travers ceux qui le font.
    — Nils Kjaer, Une lettre sur l'esthétique
  • Regarder du vide/dans le vide
  • Regarder en arrière, devant soi
  • Regarder en dessous (regarder sournoisement.)
    À midi, il s’aperçut que Philippe avait apporté à manger et il partit seul, rentra chez lui où il regarda ses sœurs en dessous.
    — Georges Simenon, Les Demoiselles de Concarneau
  • Regarder en face
    L’érudition est une fuite loin de notre propre vie que nous n’avons pas le courage de regarder en face.
    Marcel Proust
  • Regarder en pitié
  • Regarder l'heure (à sa montre), la température
  • Regarder la comptabilité
  • Regarder la feuille à l'envers
  • Regarder par la fenêtre
  • Regarder par le petit bout, le gros bout de la lorgnette
  • Regarder par terre
  • Regarder quelqu'un aux lèvres, aux yeux
  • Regarder quelqu'un en pitié
  • Regarder quelqu'un sous le nez (regarder en s'approchant de près, avec souvent une nuance de défi, de menace.)
  • Regarder quelque chose en amateur, en connaisseur
  • Regarder ses pieds, ses sabots
  • Regarder son nombril
  • Regarder tomber la pluie
  • Regarder travailler quelqu'un
  • Regarder un annuaire
  • Regarder voler les mouches
  • Regarder à deux fois (attentivement, longuement.)
    Mademoiselle est parisienne, sans doute?... − En effet, Madame Gouin, j'arrive de Paris... − Ça se voit... Ça se voit, tout de suite... Il n'y a pas besoin de vous regarder à deux fois...
    — Mirbeau, Journal d'une femme de chambre
  • Regarder à l'horizon
  • Regarder à la dépense (ne pas vouloir dépenser trop d'argent, hésiter avant de dépenser.)
    Les exploiteurs qui tiennent les cordons de la bourse et le goulot de la bouteille à l’encre ont beau ne pas regarder à la dépense et se donner une grande peine, ils n’arrivent plus à maquiller leur magma d’incohérences et de menaces.
    — René Crevel, Tels qu’en eux-mêmes tous leurs propos les changent
  • Regarder à sa peine (ménager ses efforts.)
  • Regardez-moi ça
  • Se faire regarder (attirer l'attention, l'intérêt.)
    Elle n'avait pas d'amant à cette époque. Il ne serait pas difficile de le devenir. Le tout était de montrer assez d'or pour se faire regarder
    — Alexandre Dumas fils, Dame aux camélias
  • Se regarder le nombril
    Dans ce métier, il ne faut pas se regarder le nombril
    — France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, Chef Christian Têtedoie : le partage comme menu principal
  • Se regarder penser
  • Tu ne m'a pas regardé/vous ne m'avez pas regardé
  • Un chien regarde bien un évêque
    Lorsque l'on se sent piqué dans notre amour-propre, souvenons-nous qu'un chien regarde bien un évêque sans que ce dernier en perde sa dignité.
    — Marie Dupont, Citation fictive générée à l'aide d'intelligence artificielle
  • Y regarder
    Qu'est-ce qu'une montre à côté [des choses de l'esprit], ou un tourne-broche? Il suffit d'y regarder une bonne fois pour voir ce que c'est
    — Alain, Propos
  • Y regarder de près, y bien regarder (examiner avec attention.)
  • Y regarder à deux fois
    Les artistes doivent y regarder à deux fois avant que de se mettre en rapport avec les faiseurs d’entreprises et d’affaires.
    — Revue et gazette musicale de Paris, 5e année
  • À bien regarder
  • À y bien/mieux regarder

Étymologie de « regarder »

Du moyen français regarder, reguarder, de l'ancien français regarder, reguarder, dérivé de garder, avec le préfixe re-.

Usage du mot « regarder »

Évolution historique de l’usage du mot « regarder » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « regarder » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « regarder »

Antonymes de « regarder »

Citations contenant le mot « regarder »

  • La pitié n’a qu’un tort, regarder de haut.
    André Stil — Dieu est un enfant
  • Il faut regarder la vie en farce.
    Louis Scutenaire — Mes inscriptions
  • Regarder l'horizon, c'est regarder loin, mais c'est aussi regarder quelque chose de faux.
    Jules Renard — Journal 1893 - 1898
  • Regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l'avenir le bouleverse.
    Gaston Berger — Phénoménologie du temps et prospective
  • Ce soir, nous sommes deux devant ce fleuve qui déborde de notre désespoir. Nous ne pouvons même plus penser. Les paroles s’échappent de nos bouches tordues, et, lorsque nous rions, les passants se retournent, effrayés, et rentrent chez eux précipitamment.On ne sait pas nous mépriser.« Nous pensons aux lueurs des bars, aux bals grotesques dans ces maisons en ruines où nous laissions le jour. Mais rien n’est plus désolant que cette lumière qui coule doucement sur les toits à cinq heures du matin. Les rues s’écartent silencieusement et les boulevards s’animent: un promeneur attardé sourit près de nous. Il n’a pas vu nos yeux pleins de vertiges et il passe doucement. Ce sont les bruits des voitures de laitiers qui font s’envoler notre torpeur et les oiseaux montent au ciel chercher une divine nourriture.Aujourd’hui encore( mais quand donc finira cette vie limitée) nous irons retrouver les amis, et nous boirons les mêmes vins. On nous verra encore aux terrasses des cafés.Il est loin, celui qui sait nous rendre cette gaieté bondissante. Il laisse s’écouler les jours poudreux et il n’écoute plus ce que nous disons.  » Est-ce que vous avez oublié nos voix enveloppées d’affections et nos gestes merveilleux? Les animaux des pays libres et des mers délaissées ne vous tourmentent-ils plus? Je vois encore ces luttes et ces outrages rouges qui nous étranglaient. Mon cher ami, pourquoi ne voulez-vous plus rien dire de vos souvenirs étanches? L’air dont hier encore nous gonflions nos poumons devient irrespirable. Il n’y a plus qu’à regarder droit devant soi, ou à fermer les yeux: si nous tournions la tête, le vertige ramperait jusqu’à nous.Itinéraires interrompus et tous les voyages terminés, est-ce que vraiment nous pouvons les avouer ? Les paysages abondants nous ont laisser un goût amer sur les lèvres. Notre prison est construite en livres aimés, mais nous ne pouvons plus nous évader, à cause de toutes ces odeurs passionnés qui nous endorment.
    André Breton et Philippe Soupault —  Les Champs magnétiques
  • Un tableau ne vit que par celui qui le regarde.
    Pablo Ruiz Picasso — Cité par Jean Leymarie dans Picasso, métamorphoses et unité, Skira
  • On ne peut pas vivre et se regarder vivre.
    Françoise Loranger — Mathieu
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone

Traductions du mot « regarder »

Langue Traduction
Anglais watch
Espagnol mirar
Italien guardare
Allemand sehen
Chinois
Arabe شاهد
Portugais ver
Russe смотреть
Japonais 見る
Basque zaintza
Corse fighjà
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.