La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « envie »

Envie

[ɑ̃vi]
Ecouter

Définitions de « envie »

Envie - Nom commun

  • Sentiment de tristesse ou d'animosité provoqué par le bonheur, les succès ou les avantages d'une autre personne.

    On fait souvent vanité des passions même les plus criminelles ; mais l’envie est une passion timide et honteuse que l’on n’ose jamais avouer.
    — La Rochefoucauld, Maximes -1664
  • Désir ardent de posséder un bien que détient autrui, accompagné du souhait de voir cet autre en être privé.

    Ce pauvre, tout ce qu'il a, tout ce qui lui reste, c'est l'envie – et surtout pas le désir. Le désir renvoie à la joie de l'existence [...], il est l'augmentation de la puissance d'exister, alors que l'envie est la négation de ce qui existe maintenant, négation qui relève de la fuite perpétuelle dans un devenir-soi-autre qui n'aboutit jamais. « Il a envie, c'est tout ce qu'il a. »
    — Sébastien Mussi, Le nous absent
  • "Aspiration ou volonté dirigée vers quelque chose."

    "Rien n’empêche tant d’être naturel que l’envie de le paraître.
    — La Rochefoucauld, Maximes"
  • "Nécessité impérieuse et soudaine ressentie par le corps."

    "Néologisme anglo-saxon, l’urgenturie désigne une envie impérieuse et brusque d’uriner difficilement contrôlable et aboutissant le plus souvent à une perte d’urine.
    — « L'incontinence urinaire par urgenturie : un besoin impérieux d’uriner », 30/09/14"
  • "Petites peaux se détachant autour des ongles causant douleur lorsqu'on tente de les retirer."

    "Les petites peaux autour des ongles sont appelés des « envies ». Il s‘agitde petits fragmentsde peau adhérantsàla peau sous-jacenteet souventdouloureuxousensibles.Ils ne donnentqu’un envied'où leur nom) :les arracher.
    — www.dermatonet.com, 2017"
  • "Appétit spécifique exprimé durantla grossesse pour certains aliments non habituellement consommés ou consommés en grande quantité parla femme enceinte"

    Potard.–Pendant sa grossesse,mfemmea eu desenviesruineuses…elle nevoulaitmangerque dumelonetdes fraises…Norine.–Moi,javalaisdes boîtesdesardines.Potard.–Jauraisprférdessardinesparcequeles melonsetlesfraises…aumoisdjanvier...çacôtecher!...maisj’avaispeurdquelepetitenftmarqué.
    — EugèneLabiche, Laffaire dela ruedeLourcine"

Expressions liées

  • Au gré des envies
  • Avoir bonne envie de + inf
  • Avoir envie (pour signifier le besoin d'uriner ou de déféquer.)
    Vieillir, c'est ne plus avoir envie de découvrir et se cantonner à la reconnaissance.
    — Christian Authier, Enterrement de vie de garçon
  • Avoir envie de quelqu'un (éprouver le désir sexuel pour cette personne.)
  • Avoir envie de quelque chose
  • Avoir envie de voir, de revoir quelqu'un
  • Basse envie
  • Brûler d'envie d'être ministre
  • Envie de déféquer
  • Envie maligne
  • Envier le sort de quelqu'un
  • Envier son frère, ceux qui
  • Envier une femme (la désirer.)
  • Envier une terre
  • Faire envie à quelqu'un (être désirée.)
  • Faire passer, ôter à quelqu'un l'envie de + inf
  • Faire plus de peur que d'envie, (pour dire que l'on craint quelque chose.)
  • Il vaut mieux faire envie que pitié, (pour dire qu'il vaut mieux être dans la prospérité que dans la misère ou les difficultés.)
  • L'envie aux doigts crochus
  • L'envie le dévore
  • L'envie me démange, il me prend des envies de + inf
  • Le démon de l'envie
  • Le serpent, les serpents de l'envie
  • Les envies des femmes enceintes
  • Les traits de l'envie
  • Mourir, se mourir d'envie de + inf
  • N'avoir rien à envier à quelqu'un (ne pas être en dessous, en reste.)
  • Ne plus rien envier (être comblé.)
  • Prêter le flanc à l'envie
  • S'envier l'un l'autre, les uns les autres
  • Se mettre au-dessus de l'envie
  • Synt une envie de musique, de voyage
  • Un poste, un titre envié
  • Une charge, une situation enviée
  • Être digne d'envie, un sort digne d'envie
  • Être rongé d'envie

Étymologie de « envie »

Du latin invidia. Provenç. enveia, eveia, evea ; catal. enveja ; espagn. envidia ; port. inveja ; ital. invidia.

Usage du mot « envie »

Évolution historique de l’usage du mot « envie » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « envie » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « envie »

Antonymes de « envie »

Citations contenant le mot « envie »

  • Etre en vie, c'est avoir envie.
    Bertrand Jouffroy
  • Chacun est envié pendant qu'il est lui-même envieux.
    Bernard Fontenelle — Du bonheur
  • Il est peu d'hommes enclins à rendre hommage, sans quelques mouvements d'envie, au succès d'un ami.
    Eschyle
  • On cherchait simplement à se maintenir, troupeau sans ambition. Des exceptions, il y en avait, Leguet, la bosseuse à mort, une des rares dont on est sûre qu’elle ira loin, mais pas question de l’admirer, quelle touche, renfrognée, habillée comme l’as de pique, son intelligence ne suscite aucune envie, on la plaindrait plutôt à cause du reste.
    Annie Ernaux — La femme gelée
  • En général, les biens provenant du hasard sont ceux qui provoquent l'envie.
    Aristote — Rhétorique, I, 5, 17 (traduction J. Voilquin)
  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • L'envie, ce vice contraire à tout amour.
    Sébastien Lapaque — Mourir d'envie
  • Aimer, c'est avoir envie qu'on ait envie de vous.
    Anonyme

Traductions du mot « envie »

Langue Traduction
Anglais desire
Espagnol deseo
Italien desiderio
Allemand verlangen
Chinois 欲望
Arabe رغبة
Portugais desejo
Russe желание
Japonais 欲望
Basque nahia
Corse desideriu
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.