La langue française

Accueil > Dictionnaire > Définitions du mot « pâle »

Pâle

[pal]
Ecouter

Définitions de « pâle »

Pâle - Adjectif

  • Se dit d'un visage dénué de couleur, ayant un aspect blême ou décoloré.

    Nous avons trouvé dessous une petite colonie de scorpions encore flasques et pâles, qui se sont laissés prendre et exécuter sans faire de difficultés. — Frédéric Weisgerber — Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue
  • Qualifie une lumière douce et sans éclat, voire sombre.

    Dans le crépuscule enveloppant, la lueur pâle de la lampe de rue jetait des ombres fantomatiques sur le trottoir désert, révélant à peine les contours de la ville endormie.
    (Citation fictive)
  • Se rapporte à des couleurs faiblement saturées, manquant d'intensité.

    De nombreux arcs-en-ciel apparaissent, mais le ciel entre les nuages est d’un bleu trop pâle et je sais que ce n’est pas encore la fin du mauvais temps. — Alain Gerbault — À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti
  • (Figuratif) Manque de vivacité ou d'originalité; qualifie quelque chose qui ne parvient pas à impressionner ou qui est simplement une imitation faible.

    Le film, pâle réplique d'un chef-d'œuvre oublié, ne réussit qu'à laisser le spectateur dans une indifférence presque complète.
    (Citation fictive)

Expressions liées

  • De pâles souvenirs, de pâles espérances
  • En être tout pâle
  • Face pâle, visage pâle
  • Face, front pâle
  • Faire la pâle gueule (être pâle)
  • Faire une pâle gueule (être pâle)
  • Gris pâle, jaune pâle
  • La lune pâle
  • Le cheval pâle de la mort
  • Les pâles couleurs (chlorose.)
  • Les pâles maladies, les pâles douleurs
  • Lever, baisser la pale du moulin
  • Mains pâles
  • Nuances, teintes pâles
  • Nuit pâle
  • Pâle de faim, de sommeil
  • Pâle de sentir quelque chose
  • Pâle à s'évanouir, à mourir
  • Pâlement bleu (bleu pâle, peu intense.)
    Le ciel pâlement bleu et pâlement jaune, semble le lit d'un grand fleuve desséché
    — Goncourt, Journal
  • Se faire porter pâle (se faire porter malade.)
    Une bonne raison de se faire porter pâle lundi matin, à l’instar de 6 % des Américains ?
    Insolite. 5000 dollars la place, 1,4 milliard d'ailes de poulet avalées... Les chiffres les plus fous du Super Bowl
  • Sourire, regard pâle (qui manque de force, d'expression.)
  • Un pâle crétin
  • Une pâle existence, une pâle imitation
  • Épreuve pâle (épreuve qui ressort mal à l'impression par suite d'un mauvais encrage, d'un manque de pression ou de l'usure d'une planche)

Étymologie de « pâle »

Du latin pallidus (« pâle, blême »). Comparez l'italien pallido, le sanscrit palita (gris) et le grec ancien πελιὸς, πολιὸς (gris).

Usage du mot « pâle »

Évolution historique de l’usage du mot « pâle » depuis 1800

Fréquence d'apparition du mot « pâle » dans le journal Le Monde depuis 1945

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Synonymes de « pâle »

Antonymes de « pâle »

Citations contenant le mot « pâle »

  • Voilà. Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone. Antigone, c’est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu’elle va être Antigone tout à l’heure, qu’elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir.Le jeune homme avec qui parle la blonde, la belle, l’heureuse Ismène, c’est Hémon, le fils de Créon. Il est le fiancé d’Antigone. Tout le portait vers Ismène : son goût de la danse et des jeux, son goût du bonheur et de la réussite, sa sensualité aussi, car Ismène est bien plus belle qu’Antigone ; et puis un soir, un soir de bal où il n’avait dansé qu’avec Ismène, un soir où Ismène avait été éblouissante dans sa nouvelle robe, il a été trouver Antigone qui rêvait dans un coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux, et il lui a demandé d’être sa femme. Personne n’a jamais compris pourquoi. Antigone a levé sans étonnement ses yeux graves sur lui et elle lui a dit « oui » avec un petit sourire triste… L’orchestre attaquait une nouvelle danse, Ismène riait aux éclats, là-bas, au milieu des autres garçons, et voilà, maintenant, lui, il allait être le mari d’Antigone. Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone sur cette terre et que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir.Cet homme robuste, aux cheveux blancs, qui médite là, près de son page, c’est Créon. C’est le roi. Il a des rides, il est fatigué. Il joue au jeu difficile de conduire les hommes. Avant, du temps d’Œdipe, quand il n’était que le premier personnage de la cour, il aimait la musique, les belles reliures, les longues flâneries chez les petits antiquaires de Thèbes. Mais Œdipe et ses fils sont morts. Il a laissé ses livres, ses objets, il a retroussé ses manches, et il a pris leur place.Quelquefois, le soir, il est fatigué, et il se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes. Si cela n’est pas un office sordide qu’on doit laisser à d’autres, plus frustes… Et puis, au matin, des problèmes précis se posent, qu’il faut résoudre, et il se lève, tranquille, comme un ouvrier au seuil de sa journée.La vieille dame qui tricote, à côté de la nourrice qui a élevé les deux petites, c’est Eurydice, la femme de Créon. Elle tricotera pendant toute la tragédie jusqu’à ce que son tour vienne de se lever et de mourir. Elle est bonne, digne, aimante. Elle ne lui est d’aucun secours. Créon est seul. Seul avec son petit page qui est trop petit et qui ne peut rien non plus pour lui.Ce garçon pâle, là-bas, au fond, qui rêve adossé au mur, solitaire, c’est le Messager. C’est lui qui viendra annoncer la mort d’Hémon tout à l’heure. C’est pour cela qu’il n’a pas envie de bavarder ni de se mêler aux autres. Il sait déjà…Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leurs chapeaux sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l’heure. Ils sentent l’ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et toujours satisfaits d’eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu’à ce qu’un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l’arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire. Elle commence au moment où les deux fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, qui devaient régner sur Thèbes un an chacun à tour de rôle, se sont battus et entre-tués sous les murs de la ville, Étéocle l’aîné, au terme de la première année de pouvoir, ayant refusé de céder la place à son frère. Sept grands princes étrangers que Polynice avait gagnés à sa cause ont été défaits devant les sept portes de Thèbes. Maintenant la ville est sauvée, les deux frères ennemis sont morts et Créon, le roi, a ordonné qu’à Étéocle, le bon frère, il serait fait d’imposantes funérailles, mais que Polynice, le vaurien, le révolté, le voyou, serait laissé sans pleurs et sans sépulture, la proie des corbeaux et des chacals… Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort.Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L’éclairage s’est modifié sur la scène. C’est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr’ouvre la porte et rentre de l’extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.
    Jean Anouilh —  Antigone
  • L'avenir, une copie toujours plus pâle du passé.
    Robert Elie — La Fin des songes
  • L'encre la plus pâle vaut mieux que la meilleure mémoire.
    Proverbe chinois
  • Toute l’imagination humaine fait pâle figure face à la bizarrerie des fossiles bien réels du site de Burgess, au Canada.
    France Culture — Burgess : la vie est bizarre
  • Les pâles images suggérées par la réflexion ont rarement la force de conduire un homme à l'action.
    Charles Maurras — Le soleil
  • Abolie, et son aile affreuse dans les larmesDu bassin, aboli, qui mire les alarmes,Des ors nus fustigeant l’espace cramoisi,Une Aurore a, plumage héraldique, choisiNotre tour cinéraire et sacrificatrice,Lourde tombe qu’a fuie un bel oiseau, capriceSolitaire d’aurore au vain plumage noir…Ah ! des pays déchus et tristes le manoir !Pas de clapotement ! L’eau morne se résigne,Que ne visite plus la plume ni le cygneInoubliable : l’eau reflète l’abandonDe l’automne éteignant en elle son brandon :Du cygne quand parmi le pâle mausoléeOu la plume plongea la tête, désoléePar le diamant pur de quelque étoile, maisAntérieure, qui ne scintilla jamais.Crime ! bûcher ! aurore ancienne ! supplice !Pourpre d’un ciel ! Etang de la pourpre complice !Et sur les incarnats, grand ouvert, ce vitrail.
    Mallarmé — Hérodiade (ouverture
  • Pourtant, il avait cru d'abord distinguer, sous un déroulement d'épais cheveux, un fin profil pâle. Mais tout se confondait, s'évaporait, comme en un rêve. Un instant, le profil, évoqué, reparut ; puis, il s'effaça définitivement.
    Émile Zola — La Bête humaine
  • L’eau meuble d’or pâle et sans fond les couches prêtes.Les robes vertes et déteintes des fillettes
    Arthur Rimbaud — Mémoire

Traductions du mot « pâle »

Langue Traduction
Anglais blade
Espagnol espada
Italien lama
Allemand klinge
Chinois
Arabe شفرة
Portugais lâmina
Russe лезвие
Japonais
Basque pala
Corse lama
Source : Google Translate API


Sources et ressources complémentaires

SOMMAIRE

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.